Le très sympathique The Crew 2 continue de faire parler de lui puisque fin avril, nous avons eu la possibilité de l'essayer pendant plusieurs heures. C'était l'occasion de découvrir comment fonctionnent le jeu et son système de progression, la grande inconnue de ce nouveau jeu de course en monde ouvert. On ne va pas vous mentir, pour le moment, on est plutôt enthousiastes.
Nous avons pu jouer environ 4h à The Crew 2, lors d'un événement dédié à la presse et organisé dans les locaux d'Ubisoft, à Montreuil. Nous avons joué en solo dans un premier temps, puis en multijoueurs, avec d'autres journalistes, pour tester les fonctionnalités online. La démo tournait sur Xbox One X.
Que nous réserve le prochain The Crew ?
Quelle drôle d'histoire que celle de The Crew. Le jeu d'Ivory Tower, lancé fin 2014, contait une sombre histoire de gangsters revanchards, de mafia contre FBI et de trafic illégal. Et puis un jour, ce fut le grand chambardement : à la cave, le scénario façon Fast & Furious, et bonjour l'arcade décomplexée, à base de tremplins improbables et de looping dans tous les sens. Avec cette suite, The Crew poursuit dans cette direction et assume pleinement son envie d'exploiter intelligemment son premier argument commercial : la taille et la richesse de son monde ouvert.
Liberté chérie
Et The Crew 2 le fait rapidement savoir : à peine le petit tutoriel d'introduction passé, le jeu vous laisse libre de faire à peu près tout ce que vous voulez dans le jeu. Le système de progression du premier jeu a été bazzardé et vous pouvez vous rendre dans n'importe quelle ville des États-Unis, à n'importe quel point d'intérêt en passant par la carte du jeu et la fonction de déplacement instantané. Cela change pas mal de choses puisque l'on peut profiter rapidement de toute la variété de décors qu'a à offrir l'open-world, des déserts aux montagnes enneigés, aux paysages urbains de la côte ouest et de la cote est. De même, les différentes conduites et épreuves sont toutes très vites accessibles, à l'inverse du premier jeu, qui imposait que l'on progresse suffisamment dans le scénario pour avoir enfin accès à certaines catégories de véhicules. Notez toutefois que pour éviter que le joueur se perde tel un enfant perdu dans une confiserie un billet de cinq euros à la main, il faudra tout de même grimper en popularité pour débloquer certaines épreuves ; mais la progression est suffisamment bien pensée pour que l'on ne soit pas frustré. Il faut dire qu'il y a déjà tellement de choses à faire en commençant le jeu... Voitures, bateaux, avions, motos, courses de rue, courses typées rallye, drift... Et ce n'est qu'un début, avant que n'arrivent d'autres types de course, qui peuvent toutes être jouées avec des amis.
Le mini-scénario du jeu vous demandera de devenir le champion ultime en triomphant des quatre boss du jeu, qui représentent chacun une catégorie d'épreuves : Street, Pro Touring, Off-road, Freestyle. Il faudra avant cela réussir tout un tas d'épreuves et vous faire remarquer par les fans, ce qui se matérialise par une bête jauge qui se remplit à chacune de vos victoires ou cascades. C'est assez basique et pour ceux qui s'en rappellent, Steep fonctionnait un peu sur le même système. La différence ici c'est qu'en avançant dans les jeux, vous aurez le plaisir de débloquer régulièrement de nouveaux types d'épreuves et surtout d'obtenir de nouveaux véhicules. L'expérience est sans cesse renouvelée.
Y a-t-il un pilote dans l'avion, le bateau, et la voiture ?
Ces quelques quatre heures de jeu nous ont également offert un joli panorama des différents types de conduite proposées par le jeu, notamment du côté des bateaux et des autos. Ces dernières proposent un comportement et un feeling de conduite très similaires à ce que l'on connaissait déjà sur le premier jeu, avec les dernières mises à jour. Les voitures sont toutes très plaisantes à conduire, notamment grâce au bon boulot effectué sur les sons qu'elles émettent ; le mixage les met particulièrement en valeur, notamment lorsque les pots d'échappement crépitent et crachent des flammes. On était sans doute un peu plus dubitatifs au moment de découvrir les nouvelles classes d’autos introduites par The Crew 2, et notamment les voitures de grand tourisme : le jeu ne se limite pas aux courses de rue et proposent plusieurs circuits taillés pour les gros chronos, et forcément, on se demandait ce que cela donnerait dans un jeu de course très arcade. Après quelques essais, le résultat s’est montré plutôt convaincant. Bien entendu, il ne faut pas compter sur une physique trop exigeante, mais les tracés invitent intelligemment le joueur à gérer son accélération et à suivre de belles courbes pour passer les virages sans trop lever le pied. Ce n’est pas des plus techniques mais l’impression de vitesse est bien au rendez-vous, et cela apporte encore un peu plus de variété au gameplay de The Crew 2.
Le point fort de The Crew 2, vous le savez probablement, c’est de permettre aux joueurs de pouvoir changer à la volée de véhicule. Il suffit de cliquer sur le stick droit de la manette pour ouvrir une petite roue qui permet, d’un simplement mouvement du pouce, de switcher d’un véhicule à l’autre. Peu importe l’endroit où vous êtes. Ce qui signifie qu’en vous jetant du haut d’un pont comme le Golden Gate, vous pouvez transformer votre Porsche 911 GT3 RS en puissant hors-bord, pour partir à la découverte de la baie de San Francisco. Ou même aller affronter les vagues du Pacifique. La conduite en bateau ne nous a pas vraiment emballé, y compris dans les quelques courses que nous avons essayé. En haute mer, la vitesse est bien entendu tempérée par la houle et les vagues ont logiquement tendance à briser votre élan. Les courses de rivière sont plus intéressantes, mais surtout lorsque l’on pilote les plus petits bateaux, très nerveux, qui permettent de couper facilement à travers les petites bandes de terre qui peuvent parsemer le trajet. C’est notamment le cas dans le bayou et les marécages floridien, qui se prêtent très bien à l’exercice. Notez d’ailleurs que puisque les sensations sont parfois un peu plates, les équipes ont intelligemment pensé leurs « circuits », en permettant un peu tout et n’importe quoi, pour le plus grand plaisir des joueurs. Lors de notre session de jeu, il était carrément possible de sauter du haut d’un barrage, pour continuer la course dans les canyons en contre-bas. Là encore, c’est très arcade mais le jeu l’assume de bout en bout, ce qui est plutôt bienvenu.
Et puis pour finir, il y a les avions. La prise en main est assez déstabilisante, les premiers minutes, et détonne même un peu avec le reste du gameplay, instinctif au possible. On contrôle la direction, l’assiette, la dérive arrière… Prendre un virage n’est pas évident de prime abord. En revanche, une fois que l’on a assimilé les commandes, on s’amuse à faire des vrilles, des tonneaux et surtout à voler en basse altitude et les sensations sont plutôt plaisantes, surtout en vue cockpit ! Mais le plus amusant, c’est probablement de voler en ville et de zigzaguer entre les immeubles, de s’amuser à passer sous des ponts… Là encore c’est le monde ouvert de The Crew 2 qui fait le plus gros du boulot. Les épreuves en avion que nous avons pu essayer, notamment celles de voltige, ne nous ont pas transcendé : il s'agissait grosso-modo d'effectuer des figures imposées, dans un délai très raisonnable. On espère plus de fantaisie, avec pourquoi pas des épreuves d'adresse en ville, par exemple.
Au delà de ces nouveautés, The Crew 2 reprend et améliore une bonne partie de ce qui existait dans le premier jeu, et notamment son système de customisation. Tous vos bolides sont largement personnalisables, avec un éditeur de stickers et de quoi retaper vos joujous du bouclier avant jusqu’aux coutures de leurs intérieurs. On récupère également des pièces qui permettent d’améliorer les performances de ses engins, sous la forme de loot, à la fin de chaque épreuve, ce qui permet aux autos de gagner en niveaux et donc d’accéder à plus de courses. Le système rappelle un peu celui de Need For Speed Payback, en moins contraignant et mieux équilibré. Cela aura d’autant plus d’intérêt que comme son prédécesseur, The Crew 2 est ultra-connecté et vous incite régulièrement à vous mesurer à vos amis. Le système a gagné en souplesse et il est très facile d'inviter des amis à vous rejoindre sur une épreuve. Un bon point donc.
The Crew 2 a réussi à nous divertir non stop pendant les 4h qu’a duré cette nouvelle session de découverte. Le jeu ne se prend jamais vraiment au sérieux et en multipliant les types de conduite, il ne dilue pas son intérêt, au contraire : il le multiplie. Il reste encore beaucoup de choses à découvrir sur The Crew 2 et l’on est surtout curieux de savoir si le jeu saura rester divertissant et surprenant tout au long de l’expérience. Car passé le plaisir de la découverte, et les premières heures à s’amuser avec le système de changement de véhicules, le nouveau bébé d’Ivory Tower saura-t-il convaincre les amateurs de jeux de course de rester accrocher à leurs manettes ? On a quelques certitudes mais il faudra attendre la sortie du jeu pour vérifier si elles sont véritablement fondées.