Un projet de la gamme Playlink a tapé dans l'œil de pas mal de joueurs lors de la conférence PlayStation de la Paris Games Week. Ce titre, c'est Erica : une épopée en FMV dans laquelle le joueur doit guider une jeune femme visiblement tourmentée. Nous avons pu assister à une courte présentation, à huis clos, du titre et allons donc tenter de vous livrer nos impressions sur ce dernier.
Trailer PGW 2017 d'Erica
Commençons logiquement par présenter Erica, héroïne intégralement jouée par une comédienne qui campe donc le rôle principal de l'aventure. A la différence d'Her Story, magistral coup de cœur FMV de ces 5 dernières années, Erica nous propose d'explorer notre environnement de manière linéaire et de rencontrer divers personnages. Nous ne serons donc pas seuls dans cette ambiance mêlant le fantastique, le thriller psychologique et le film noir.
Prise de décision en eaux troubles
Côté scénario, de ce que nous avons pu comprendre, il s'agira pour Erica et le joueur d'aborder un véritable dilemme de confiance, à l'égard des protagonistes, au sein d'une trame qui nous invite à prendre constamment des décisions en basant sa réflexion sur le peu d'élément que nous avons et sur les pressentiments du joueur et de ses spectateurs. Car oui, le titre fait tout de même partie de la gamme Playlink, la section PlayStation mettant en avant les interactions avec le smartphone et la convivialité. On obtient donc un pitch très étrange pour un jeu à l'ambiance tantôt inspirée par le cinéma de Fincher (notamment pour l'étalonnage très chaud des plans), tantôt par le l'art vidéoludique qui fit connaitre le studio français Quantic Dream : l'épopée narrative à embranchement.
FMV nouvelle génération
Cette dynamique très cinématographique, le studio Flavourworks souhaite l'intégrer à son aventure FMV tout en donnant au joueur la sensation qu'il est impliqué dans son titre et régulièrement solicité. Ainsi, toute les 20 à 30 secondes, une action vous sera demandée via le tactile de votre téléphone ou de votre manette ce qui rappelle ainsi l'appartenance à la gamme Playlink : allumer un Zippo, décrocher un téléphone, actionner des dispositifs, se diriger ou encore analyser les lieux. La recherche d'interaction dans un plan se fait d'ailleurs en baladant le pointeur à tâtons. Une mise au point progressive sera alors appliquée sur les zones d'interaction. Tout est ici très fluide et le niveau de finition et de soin apporté aux différentes actions est impressionnant.
Un rôle étrange pour le joueur...
Le fait qu'aucune main n'apparaisse lors d'actions à faire progressivement en maintenant le glissé du doigt rend toutefois le tout vraiment étrange, comme si du stop motion s'était subtilement glissé dans une D.A. très soignée et réaliste, d'autant plus qu'aucun modèle 3D n'est ici utilisé et que l'intégralité des éléments ont été filmés. Au niveau du gameplay, on pourra également citer quelques nuances aperçues durant la démonstration. Par exemple, un regard discret dans une entrebâillure de porte en laissant progresser doucement son doigt sur le tactile aura une autre finalité si on effectue un swipe trop rapide, ce qui fera sursauter Erica lors de l'ouverture de porte. Le développeur présentait à ce sujet notre incarnation en tant que joueur comme s'il s'agissait de la conscience d'Erica, capable de lui dicter des choix, de sélectionner à quoi elle souhaite penser, mais capable également d'essuyer les larmes sur le visage de notre héroïne. Un rôle un peu mystique, entre l'esprit protecteur et le marionnettiste qui, dans un jeu en FMV, offre un tout autre niveau d'implication au joueur.
Difficile de donner un avis tranché sur Erica, véritable OVNI à mi-chemin entre l'aventure narrative hyper-scénarisée façon Quantic Dream et le FMV doté d'un soin tout particulier en ce qui concerne la mise en scène et la réalisation technique. L'histoire semble à la fois mystérieuse et mystique et l'on a hâte d'en savoir plus pour comprendre si le titre dispose du potentiel suffisant pour s'imposer au sein d'une gamme qui mise avant tout sur la convivialité et sur les synergies smartphone - PS4. Pour le moment, tout semble réussi, et ce n'est que le début...