MGS… Dans le petit monde du jeu vidéo, ces initiales n’ont rien d’anodines. Nouvelle branche de l'une des franchises phares de Konami, Metal Gear Survive s’éloigne de ses illustres aînés « Solid » à la fois par son concept survivaliste et l’absence même des figures iconiques de la saga de Hideo Kojima au point de faire grincer des dents les fans. Mais ce jeu mérite-t-il une telle défiance et un tel désamour avant même une sortie prévue pour 2018 ?
Bande-annonce de Metal Gear Survive
Lors de gamescom 2017, Konami nous a conviés à une présentation des modes solo et coop avant de nous laisser appréhender la coopération à 4 joueurs au cours d’une session de jeu de 20min sur Xbox One X. A noter que Metal Gear Survive est une expérience sur la durée et le temps de jeu n'était pas suffisant pour conclure l'aperçu avec une jauge.
Un univers survivaliste alternatif
Spin-off de MGSV s’inscrivant dans un univers parallèle, Metal Gear Survive partage avec la franchise bien plus qu’un nom, un moteur de jeu et de vagues références au lore. Certes ce nouveau MGS surfe cette vague survivaliste envahissant PC et consoles depuis plusieurs années, mais ne renie pas ses origines pour autant. L’infiltration est au cœur d’une expérience fondée avant tout sur la gestion de ressources et la conception d’équipements, armes, items… à même de vous aider dans vos missions. Le héros que vous incarnez n’est pas tout puissant et la furtivité s’avère votre arme la plus efficace face à ces hordes de « zombies » à l’intelligence artificielle binaire (rechercher & détruire), parmi lesquels les explicites Bomber et Armored qui vous donnent du fil à retordre.
L’infiltration n’est donc pas laissée pour compte dans cette aventure. Prendre à revers vos ennemis, les éliminer discrètement et économiser vos munitions prennent tout leur sens dans cette aventure où la survie prévaut sur l’action. A l’image des autres jeux du genre, votre condition physique importe. La soif, la faim et la santé ne sont pas à négliger sous peine de périr et de perdre le loot accumulé lors de votre mission. Car MGS s’articule autour d’une campagne solo composée de missions à effectuer seul avec pour objectif principal de récolter des ressources (plastique, huile, bois, métal…) et des plans technologiques (Blueprints). Une véritable course à l’équipement s’engage alors avec en ligne de mire des armes (fusils d’assaut, mines, grenades, mortiers…) et des équipements (leurres, soins...) toujours plus puissants vous offrant l’opportunité de pousser toujours plus loin l’exploration de ce monde apocalyptique.
Et dans l’optique de survivre une journée, une nuit de plus, votre camp de base se doit d’être chouchouté et amélioré de toutes les manières possibles. Cette installation est primordiale à votre survie sur les terres désolées de cet univers alternatif. La construction de divers bâtiments vous assure une production de ressources que ce soit pour vous sustenter ou vous équiper. Les munitions se font rares et les fabriquer reste le moyen le plus sûr de ne pas se retrouver le chargeur vide une fois en mission. Et pour défendre ce lieu sacré, Konami s’est assuré les services d’un arsenal prompt à repousser les hordes toquant à votre porte. Pièges, barrières, tourelles défensives… les ennemis sont accueillis à bras ouverts sous une pluie de plomb.
La saveur de ce Metal Gear Survive est à dénicher dans un système complet de personnalisation de votre avatar et de ses aptitudes. Dans ce monde en ruines, l’immersion passe en premier lieu par la customisation du héros et sa montée en compétences. Puissance de feu, discrétion, support... le rôle que vous jouez dans la campagne solo et dans le mode coopération est le reflet des choix effectués tout au long de l’aventure.
Plus on est de fous…
… plus il y a de loot. Metal Gear Survive n’est pas un jeu de survie en solitaire, bien au contraire. Sans alliés de circonstance, l’aventure sera d’autant plus dure. Le mode coopération à 4 joueurs est une aubaine à ne pas négliger pour récolter des ressources et des plans technologiques tout en profitant de la présence d’humains pour collaborer le temps de missions aux objectifs variés. Lors du salon allemand, la mission présentée nous demandait d’infiltrer une place forte en éliminant tous les gardes dans les environs et d’activer un générateur avant de le protéger face à 3 vagues d’ennemis toujours plus puissantes. Bien qu’intense avec ses hordes de « zombies » fonçant tête baissée sur les barricades et autres pièges installés, cette mission se résumait à un attaque-défense enrichi par diverses missions secondaires octroyant munitions et armes. Nous attendrons donc de découvrir les différents types de missions mises à disposition avant de nous prononcer sur ce mode coopératif au demeurant plaisant, mais simpliste.
La seule carotte en l’état se trouve dans l’appât du loot. Les ressources sont la clé d’une aventure triomphante et le mode coopératif est un risque mesuré permettant aux survivants de gagner de l’expérience, de fortifier leur camp de base et d’améliorer l’ensemble de leur arsenal et de leur équipement, le tout en multijoueur.
Un arrière-goût de MGSV
Metal Gear Survive suinte son cousin MGSV par tous les pores et pour cause… le nouveau projet de Konami se dote du même moteur de jeu, à savoir le Fox Engine, et de contrôles similaires pour interagir avec l’environnement, se déplacer, agir… Que ce soit manette en mains ou en contemplant les décors, MGS ne peut nier ses origines. Les animations des personnages, les effets de particules et l’éclairage ont un goût tenace de déjà-vu bien que d’un point de vue technique le titre n’est rien à se reprocher. Et le fan service n’aide en rien Survive à se dépêtrer de l’aura de la saga Solid. La réutilisation des armes, des équipements et desD-Walker appuient cette impression de projet opportuniste. La fusion entre la licence Metal Gear et un jeu de survie se fait par clins d’œil appuyés… et le fan service a déjà démontré par le passé le pouvoir de la nostalgie sur les joueurs.
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Metal Gear Survive n’est pas un mauvais bougre, mais souffre d’une réputation en demi-teinte. Konami applique sur un concept survivaliste bien connu des joueurs la licence Metal Gear par la célèbre pirouette des univers alternatifs. Pourtant le plaisir de jeu pourrait bel et bien être présent à sa sortie début 2018. Cette expérience faite de loot, de survie dans un monde hostile, de coopération et de fan service estampillé MGS n’est pas dénuée d’intérêt, mais requiert de longues heures de jeu ne serait-ce que pour en égratigner la surface. La survie est une aventure de longue haleine et non un sprint.