Il y a maintenant 3 ans, se terminait l’aventure de Blazkowicz, héros à l’agonie mais conscient d’avoir rempli sa mission. Peu importait de succomber à ses blessures, seul le fait d’avoir apporté l’espoir à la Résistance suffisait. C’est ainsi que dans un bel élan poétique, l’homme rendait l’âme en citant le Sonnet Le Nouveau Colosse tout en offrant aux joueurs une fin étonnamment touchante et émouvante pour un FPS bourrin à souhait, très ancré dans les nineties mais au scénario bien plus profond qu’on ne pourrait y penser au premier abord…. Et bien réjouissez-vous frères et sœurs résistants car aussi improbable que cela puisse paraître, Blazko est de retour et n’a rien perdu de sa superbe, bien au contraire !
Si il nous a été permis de rejouer à la première mission du jeu, The Reunion, à partir de laquelle était basée notre précédente preview, nous avons également pu terminer une seconde mission, Roswell, située à la moitié de l’aventure. Nous avons ainsi pu jouer en tout et pour tout plus d’une heure à la version PC (I7, 64 Go de Ram, 1080 GTX) de Wolfenstein 2 : The New Colossus.
Un FPS référentiel sans multi
Si quelques très bons FPS/Action (à l'image de Bioshock Infinite) nous ont gratifié ces dernières années d'un scénario particulièrement bien écrit, disons le haut et fort, le genre n'a pas le vent en poupe, la tendance étant principalement au multijoueur. Si Dice a entendu a entendu la grogne des fans et a de fait rectifié le tir en incluant dans Star Wars : Battlefront II un mode solo (qu'on espère à la hauteur de l'univers créé par George Lucas), force est de constater que le FPS/Action opte la plupart du temps pour la solution de facilité en incluant du solo vite emballé vite occulté par maps et modes multi afin de contenter les amateurs de frags. C'est en partant de ce constat qu'on ne peut qu'être ravi d'accueillir la suite de The New Order qui avait prouvé en 2014 qu'il était encore possible de proposer un FPS bâti sur les fondations de son illustre modèle en lui offrant une histoire et des personnages bien mieux écrits que la moyenne tout en l'expurgeant de multijoueur. Le pari était osé mais il faut croire que les joueurs ont été au rendez-vous puisque The New Colossus n'est que le second épisode d'une trilogie en devenir, du moins si le succès veut bien être au rendez-vous en cette fin d'année.
The New Colossus donc débute 5 mois après la fin, pas si tragique que ça au final, de The New order. On retrouve ainsi William J. Blazkowicz cloué dans un lit, alité et quelque peu mal en point après son combat contre Le Boucher. Bien entendu, l'homme est robuste et il ne se fera pas prier pour chopper le premier uzi venu pour dessouder du nazi et ce même en chaise roulante... On ne se refait pas ! Le premier niveau, très justement intitulé The Revenant met tout de suite les choses au clair : cet épisode ne change pas la donne et se veut toujours aussi bourrin, déjanté et, a priori, dans la continuité scénaristique du précédent. On est donc ravi de retrouver les personnages laissés à l'abandon à la fin de The New Order, que ce soit Max, Anya, J, Wyatt et Fergus (un choix étant demandé au joueur au début du jeu pour choisir à nouveau une des deux timelines) ou bien encore la terrifiante Irene Engel qui n'a rien perdu de son sadisme. Les dialogues sont croustillants et nous incitent à nouveau à tendre l'oreille pour ne pas en perdre une miette, les influences culturelles (Hellboy, le cinéma de Tarantino, Del Toro, Jin-Roh, les précédents Wolfenstein bien sûr...) abondent et le tout profite en outre d'un bel upgrade graphique depuis The New Order.
En quelques minutes, on retrouve ainsi ses marques. Le jeu est toujours aussi linéaire (un peu frustrant surtout lorsqu'on arrive à Roswell et qu'on a qu'une envie : visiter la ville tant elle flatte la rétine), violent à souhait et l'humour second degré fait à nouveau recette, que ce soit durant les cinématiques ou à travers le gameplay. Alors certes, on est en terrain connu mais on a envie de faire confiance à MachineGames pour nous proposer des situations bien barrées, certaines étant déjà visibles dans le long trailer du dernier E3. Bref, cette première passe d'armes nous aura plutôt conforté pour ce qui est de l'ambiance et de l'aventure qui nous attend. Toutefois, il reste encore quelques points qu'on aimerait voir améliorés d'ici la sortie du jeu en octobre prochain.
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Un excellent potentiel malgré des améliorations timides de gameplay
En premier lieu, on pensera à l'IA, ou plutôt l'absence d'IA, qui est vraiment déconcertante tant les ennemis ont tendance à venir vers nous afin de se faire cribler de balles. Ce n'était pas le point fort de The New Order, ça ne sera a priori pas celui de The New Colossus bien que la productrice Lubna Cecillion nous ait précisé que d'ici à la sortie, cet aspect serait amélioré. On a envie de la croire mais là où ça ne devrait pas poser problème pour la gestion de la difficulté (comprenant pour le coup 7 niveaux au lieu de 5 pour le précédent volet), on a déjà un peu plus de doutes concernant l'intelligence artificielle qui intègre bien plus de paramètres. Bref, nous serons fixés dès le 27 octobre prochain.
L'autre point qui nous a fait tiquer vient également du fait qu'on a parfois l'impression que cette fameuse IA fantôme est souvent compensée par des flots d'ennemis ininterrompus synonymes de scènes d'action éprouvantes, certes, mais aussi et surtout trop longues. Toutefois, ce ressenti est très personnel et on pourra, en fonction de ce qu'on attend d'un tel FPS, ou non, en tenir rigueur à MachineGames d'autant que ces séquences peuvent s'accompagner d'un boss fight assorti. En somme, et malgré les nombreux check points, n'hésitez pas à sauvegarder manuellement dès que vous avez une bonne série de frags à votre compteur.
Au delà de ces questionnements et autres frustrations, The New Colossus nous propose une action survitaminée pour un rythme soutenu, heureusement entrecoupé de plusieurs cinématiques bienvenues faisant progresser l'intrigue. Une sorte de pause salvatrice nous permettant d'apprécier l'évolution des personnages tout en se frottant les mains en découvrant le prochain niveau qui nous transportera, soyons en sûrs, dans des endroits inattendus. En sus, on a également droit à un bestiaire comprenant quelques nouvelles têtes ou des versions améliorées d'ennemis déjà vus maîtrisant désormais le dash ou disposant d'un armement plus conséquent. Sympathique sans être transcendant tout comme la possibilité de disposer de deux armes différentes dans chaque main. De plus, si on retrouve le système de Perks du premier opus (en gros, plus vous réalisez un certain type d'actions plus vous allez améliorer vos skills), il sera cette fois possible d'améliorer comme bon vous semble vos armes une fois que vous aurez assez de kits d'amélioration qu'il sera possible de récupérer tout au long de l'aventure.
Vous l'aurez compris, The New Colossus ne va pas réinventer la roue mais passée cette constatation, dont on pouvait se douter, il serait hypocrite de dire qu'on n’éprouve aucune satisfaction sadique à exploser, trancher, défoncer du nazi. D'autant plus vrai que l'esprit initial de Wolfenstein 3D est encore plus présent, de son rythme soutenu à son gameplay oscillant entre le rentre-dedans bourrin et sans concession, le corps à corps et les attaques furtives délaissant le couteau au profit de la hache. Une façon comme une autre de préciser dès le départ que The New Colossus n'est pas là pour se prendre au sérieux malgré une histoire qu'on espère aussi maîtrisée et sincère que celle de The New Order.
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Aux armes citoyens, serait-on tenté de crier haut et fort aux futurs joueurs de The New Colossus mais aussi et surtout aux développeurs de MachineGames afin qu'ils améliorent les quelques points qui nous ont refroidi lors de notre session. Néanmoins, et ce malgré les quelques critiques émises et l'absence de prise de risques, cette heure et demi passée en la compagnie de The New Colossus nous aura rassurée sur plusieurs points. Oui, l'histoire devrait être aussi délectable et maîtrisée que celle de The New Order, oui, le gameplay ne fera une fois encore pas dans la dentelle malgré plusieurs améliorations intéressantes (ça tombe bien, c'est ce qu'on attendait) et encore, oui, The New Colossus suivra une ligne directrice bien définie faisant le jeu d'une uchronie barrée et jouissive. Rien que pour ça, on a envie de bomber le torse, de mettre la main sur le cœur et un coup de pied au cul des nazis en espérant que le 27 octobre prochain, le parcours de la Résistance ne soit pas entaché par quelques problèmes et errements entraperçus durant cette preview.