Attendu par la galaxie de fans de la licence, mais aussi par les curieux amateurs de jeux de course extrêmement arcades, Trackmania : Turbo s'est offert à nous durant 3 heures, sur PS4, dans les locaux d'Ubisoft. L'occasion pour la presse d'avoir un vaste aperçu des modes de jeu du titre et de son gargantuesque contenu, plus complémentaire que jamais. Une question subsiste, TM : Turbo réussira-t-il a renouveler l’intérêt de la licence qui il y a 13 ans introduisait le concept de l'arcade pure avec une bonne dose de créativité ?
Prévu pour une sortie le 24 mars, à un prix de 39.99€ sur PC, PS4 et One, le titre de Nadeo tente donc de relancer la locomotive Trackmania, légèrement dépeuplée depuis la sortie des segments payants Trackmania² Canyon, Valley, et Stadium malgré une très forte communauté sur l'opus free to play Trackmania Nations Forever. Cette nouvelle version a d'ailleurs été pensée pour proposer la totalité du contenu proposé initialement avec, en plus, moult ajouts pour diversifier l'expérience de jeu.
On référence au total 200 circuits, tous inédits, au niveau assez élevé en terme de difficulté. Le découpage se fait de manière classique avec les pistes blanches, vertes, bleues, rouges et noires, toutes dispatchées équitablement dans les 4 environnements du jeu : Canyon Grand Drift (héritier du gameplay et du contenu de TM² Canyon), Valley Down & Dirt (dédié à la brèche initiée par TM² Valley), Stadium, une version améliorée de TM² Stadium, et un petit nouveau. Ce dernier se nomme Lagoon Rollercoaster et présente pas mal de challenge en proposant des tracés sinueux et chaloupés avec pas mal de gameplay basé sur l'antigravité et les loopings. 4 véhicules seront disponibles pour la course, chacun dédié à un environnement. On remarquera en revanche une grande similarité de conduite sur les modèles dédiés à Valley et Canyon, lesquels sont très manœuvrables et ont une puissance limitée. Pour Lagoon, le comportement du véhicule change quelque peu et s'avère plus vif au niveau de son accélération. En revanche, pour Stadium, les adeptes de TM Nation Forever trouveront très vite leurs marques.
Des heures de plaisir en solo
Avec ses 200 circuits inédits, vous aurez de quoi faire si vous souhaitez "platiner" le jeu. En deux heures de jeu, nous avons pu obtenir une médaille (majoritairement argent), sur une quarantaine de courses de blanches à bleues. Avec une courbe de progression, Nadeo souhaite former progressivement les joueurs au gameplay de chaque environnement via cette campagne avant de les faire arriver sur le Online, le cœur de la licence. Ce mode solo vous initiera sans trop de surprise aux diverses spécificités de chaque biome, qu'elles soient incarnées par des différences de revêtements à l'adhérence variable ou par des pièges, zones de roues-libres, zone zéro-gravité à la WipeOut et pas mal de petites surprises à maîtriser. Il est d'ailleurs à noter que les tracés sont ici plus courts au début (du moins en blanc et vert) mais bien plus difficiles qu'auparavant.
Trailer de Trackmania Turbo
Pléthore de modes multi
Fer de lance de la licence, le mode multijoueur du titre s'est offert à l'occasion de ce Trackmania Turbo une foule de déclinaisons prévues pour diversifier le plaisir, alors que le HotSeat en local et le online étaient jadis les deux mods les plus joués. On découvre donc dans cet opus le Double Driver, dans lequel deux joueurs contrôlent chacun 50% du comportement du véhicule. Coopération et synchronisation seront donc essentiels pour la bonne conduite à travers cette variante jouable dans de nombreux modes. Le HotSeat est toujours présent évidemment et propose toujours aux pilotes de se relayer pour effectuer le meilleur temps et tenter de challenger celui du meilleur du groupe avec un temps imparti par joueur pour y arriver. Ce dernier est d'ailleurs jouable en local jusqu'à 16 joueurs si l'on utilise le Double Driver.
Le split screen sur console (jusqu'à 4 véhicules) est également jouable, et diminue au passage le rendu graphique afin d'atteindre les 60 fps constants qui caractérisent le jeu. Ce dernier s'autorise quelques fantaisies comme un mode Smash (dans lequel les pilotes doivent marteler les boutons afin d'accélérer plus que leurs concurrents), ou encore le mode hérité de Mario Kart qui mise sur les collisions entre joueurs et sur l'arrivée de bonus à chaque checkpoint pour dynamiser la course, déjà bien mouvementée. Côté bonus utilisables, on remarque les sauts, un modificateur de gravité, un lancer de véhicule histoire de dévier ses concurrents ou encore un transformateur de taille de véhicule.
Un mode Stunt est également présent et permet timidement de rendre intéressant un système de figures à base de tonneaux et de vrilles, lesquelles débloquent un boost de nitro qui vous fera gagner quelques secondes sur votre temps final. Après quelques parties, on se rend compte que le risque pris à faire des tonneaux n'est pas vraiment rentable face au danger que représente la perte de stabilité du véhicule à la réception d'un saut. Reste donc à savoir si la maîtrise de ce mode rend le challenge plus plaisant.
Le mode multi qui nous a le plus tapé dans l’œil pour son originalité fut toutefois le mode monoscreen, sorte de remake de Micromachine dans lequel chaque joueur doit suivre le rythme d'une caméra faisant le circuit. Suivre le tracé en gérant les virages et ses adversaires en même temps est ultra-difficile et il s'agit surtout d'un mode implémenté histoire de rigoler entre amis.
Une heure de jeu sur Trackmania Turbo à la Paris Games Week 2015
Le paradis de la créativité automobile
Grosse amélioration de cet opus : le nouveau trackbuilder, l'outil de création de circuit, qui se dote ici de beaucoup d'optimisations qui le rendent plus intuitif qu'avant. Ce dernier dispose désormais de plusieurs modes (débutant, normal, et avancé) qui offriront progressivement au joueur des paramètres afin de modeler un circuit plus facilement. Pour l'avoir brièvement essayé en débutant et en normal, on note un intérêt certain et une praticité au rendez-vous. En quelques seconde seulement, il est possible de générer une carte testable à n'importe quel moment de sa construction. Le résultat final peut être partagé en ligne et on nous promet également un système de partage de playlist customisée.
De plus, le trackbuilder dispose d'une fonction de création aléatoire automatique qui fait plutôt bien son travail et évitera donc le classique "oh mais non, vous connaissez par coeur ce circuit, je vais être beaucoup moins bon que vous !" et met tout le monde sur un pied d'égalité. Petit bémol, ce créateur aléatoire ne paramètre pas la difficulté des circuits et demandera donc un certain niveau pour être exploité dans des formats longs. Autre regret, il semblerait que le mode online soit dépourvu de filtres triant les cartes officielles des cartes customisées, une fonction pourtant attendue par qui souhaite se faire une partie en ligne sur des tracés connus et maîtrisés.
Boost sur la customisation
Avec ses 96 habillages pour véhicules (dans la droite lignée de ce que proposait TMNF avec ses skins dédiés aux pays du monde) et ses nombreuses skins de casques, stickers et éléments déblocables au fil des parties, TM Turbo s'assure une nouvelle marge de durée de vie pour les complétistes adeptes de contemplation. Côté modification, on remarque aussi la possibilité de changer la bande son en faisant ses propres playlist. La bande son du titre est d'ailleurs très présente, bien pensée, systémique, réagit en fonction de votre passage de checkpoint et de votre vitesse, et propose une très bonne playlist electro avec notamment la collaboration du label Ed Banger.
Avec son solide contenu, tant en solo, en LAN qu'en Online, ses 200 courses, ses 4 environnements uniques, et son trackbuilder intuitif, Trackmania Turbo s'annonce comme un excellent opus. On pourra en revanche reprocher au titre des chargements longuets sur PS4 (10 à 20 secondes dépendant du changement ou non d'environnement sur notre version) mais le titre est solide et tourne très bien à 60 images seconde sans ralentissement. Nadeo a souhaité reprendre les grandes lignes de ses anciens titre et implémenter pas mal de nouvelles idées multi avec notamment le mode Double Driver, Smash, Monoscreen façon Micromachine, stunt et autres. Ces variantes connaîtront peut être pas le succès escompté mais auront le mérite d'accompagner les increvables modes Online et HotSeat, cœur du jeu. La seule zone d'ombre actuelle est le Online, la stabilité des serveurs et leur facilité d'accès, mais en dehors de ça, TM Turbo s'annonce comme un excellent titre pour relancer la licence.