Après un brillant retour sur le devant de la scène fin 2012 avec XCOM : Enemy Unknown suivi d’une extension Enemy Within non moins réussie, les batailles au tour par tour contre l’envahisseur extraterrestre reviendront début 2016 avec XCOM 2. Après une première preview lors de l’E3 2015, nous avons eu la possibilité de poser les mains pendant quelques heures sur une version du jeu afin de nous livrer de nouvelles impressions. Quand les aliens gouvernent la Terre, le XCOM passe en mode guérilla !
À la guerre comme à la guerre !
Le XCOM n’est plus l’organisation qu’elle était, adieu entité internationale supportée par les gouvernements mondiaux, la situation sur terre sent le roussi ! L’envahisseur est parmi nous, non plus caché comme à l’époque, mais bel et bien aux commandes de l’humanité. Après une victoire écrasante vingt ans plus tôt, les insidieux aliens contrôlent aujourd’hui le monde. Masqués derrière une apparence semi-humaine et armés de belles promesses de paix et d’évolution technologiques sans précédent, ils dirigent l’humanité d’une main de maître grâce à un régime dictatorial basé sur la peur et la promesse d’une vie plus facile débarrassée de toutes maladies pour la race humaine. Tapis dans l’ombre, l’esprit XCOM ne s’est pas éteint pour autant et des hommes et des femmes venus de tous les continents prennent les armes pour faire front avec les moyens du bord. XCOM 2 pose une atmosphère de guérilla urbaine, l’avantage militaire est clairement du côté de l’envahisseur, reste l’effet de surprise et les opérations éclair pour tenter de sauver l’humanité.
Ce premier véritable aperçu de gameplay souris et clavier en main nous aura permis de nous frotter aux différentes nouveautés du tire de Firaxis. Les habitués d’Enemy Unknown ne devraient pas être trop dépaysés, XCOM 2 reprend les bases du système de jeu au tour par tour de la série avec ses déplacements sur cases, ses couvertures derrière de multiples éléments du décor et ses classes dotées d’un armement spécifique pour chacune. La campagne d’XCOM 2 s’ouvre sur une mission urbaine au but précis, libérer un ancien membre influant de l’organisation des griffes ennemies. Nous ne vous spoilerons pas l’identité de ce personnage, mais l’opération sert de lien narratif entre les précédents épisodes et ce nouveau volet. Maintenu en stase par l’envahisseur depuis plus d’une dizaine d’années, ses connaissances tactiques nous seront d’une grande aide pour nos futures batailles.
Pimp my soldier
Traquées sans relâche, les forces de l’ombre du XCOM n’ont désormais plus de base de commandement fixe sur l’un des continents du globe. Elle se trouve maintenant dans un vaisseau alien dérobé à l'envahisseur, l’Avenger. Ce dernier survole la terre afin de mener ses opérations clandestines avec plus de réactivité. Firaxis alimente toutefois la tension constante des derniers épisodes avec des attaques aériennes régulières de patrouilleurs alien contre lesquelles les améliorations offensives et défensives de notre imposante machine volante pourront répondre. Car imposant, notre vaisseau l’est assurément ! Il reprend dans les faits la structure interne de notre ancienne base souterraine avec ses multiples salles à débloquer et à assigner à des installations spécifiques. Laboratoire de recherche, caserne, centre d’ingénierie, on y retrouve les grands classiques tous accompagnés de leurs possibilités d’évolution et surtout de customisation. XCOM 2 fait en effet un joli bond en avant du côté de la personnalisation des troupes et de leur arsenal.
Créer un soldat avec le nom d’un ami, lui donner un look badass ou au contraire ridicule, customiser son apparence, les joueurs que nous sommes avons forcément passé un peu de temps dans l’interface de personnalisation des unités pour laisser parler notre imagination débordante. Firaxis propose ici un système enrichi de multiples options : plus de types de visages, de barbes, de tatouages, de corpulence, vos soldats arboreront enfin des tronches plus variées qu’à l’époque. Les voix des unités reprennent aussi le côté international de l’organisation avec un choix varié de langues de tous les pays. De quoi nous réjouir et faire rire jaune nos collègues grimés en sniper chauve avec un petit panda rose tatoué sous l’oeil droit. Derrière le côté fun de la chose, c’est aussi un moyen de s’attacher aux personnages et de tout tenter pour les faire briller sur le terrain. On le rappelle, dans XCOM, la mort d’une unité est persistante et les blessures demandent un temps de convalescence entre chaque mission. Ce nouvel épisode dédramatise quelque peu la peur de la mort puisqu’il est désormais possible d’évacuer une unité tombée au sol en l’évacuant sur le dos d’une autre. Le soldat improvisé secouriste sera alors incapable d’attaquer pendant l’escorte du collègue agonisant, mais pourra en contrepartie lui sauver les miches au prix d’une longue période de repos à la base.
Mais c’est au niveau de la personnalisation avancée des armes que XCOM 2 impacte vraiment le gameplay de ses unités. Chaque arme peut être moddée à l’aide de différentes améliorations récoltées sur les corps des aliens ou achetée au marché noir. Nous avons par exemple modifié le canon du fusil à pompe de notre Ranger pour lui conférer une chance de doubler ses dégâts ou la lunette du fusil de notre Sharpshooter afin d’accroître ses chances de toucher. À la guerre comme à la guerre, les cadavres alien seront notre source principale de mods lors de la campagne et le moyen le plus efficace d’améliorer notre arsenal. Attention donc à ne pas trop abuser des grenades et autres armes à déflagration au risque de détruire ces différents loots. On passera désormais par le centre d’entraînement tactique de la guérilla pour améliorer nos troupes qui à chaque grade pourront choisir entre deux talents (passif ou actif) pour se spécialiser plus en profondeur. Avec ses options de personnalisation avancée tant au niveau de l’apparence que des talents, XCOM 2 entend bien donner au joueur un maximum d’outils pour se créer l’escouade de ses rêves. D’autant plus que le titre offrira aussi aux joueurs des possibilités de modding avancé via Steam Workshop.
Sharpshooter : Remplacant de la classe de Sniper, ils reprennent dans les faits leur habilité à aligner les cibles à distance mais sont aussi armés d'un magnum pour le combat à plus courte portée.
Ranger : Remplace la classe Assaut. Très efficace à courte portée, le ranger est en plus capable de manier une épée pour infliger de gros dégâts au corps à corps.
Grenadier : Ils remplacent les Heavy. Bouchez-vous les oreilles, ça risque de péter dans tous les sens avec cette classe adepte des explosifs
Spécialistes : Ils remplacent les Supports. Accompagnés de leur drone, les spécialistes peuvent hacker ou étourdir les unités robotiques ennemies mais aussi pirater les terminaux adverses.
Dark Events incoming
Nouveauté de cet épisode, les Dark Events (ou évènements sombres) risquent de fort de changer le train train habituel des missions du précédent volet. Dans les faits, un Dark Event est une assez mauvaise nouvelle lorsqu’il survient à l’écran. Les Advents, ces troupes humaines qui collaborent avec l’envahisseur alien feront tout pour vous mettre le plus régulièrement possible des bâtons dans les roues et surtout améliorer leur efficacité sur le terrain. Un panneau nous informera des menaces ennemies en cours afin que nous puissions prendre nos décisions de contre-opération. Ce qu’il faut comprendre ici, c’est que rien ne nous oblige à réagir, il sera toujours possible de se concentrer sur nos objectifs principaux et de laisser les advents mettre en place leur opération au risque de compliquer grandement les choses par la suite. Chaque Dark Event réussi pour le camp ennemi réservera son lot de modifications de la situation actuelle du monde : armures améliorées pour l’adversaire, déploiement d’un OVNI pourchassant notre vaisseau ou encore mise en place de balles empoisonnées utilisant le venin des nouvelles unités Viper alien.
Dans les faits, ces évènements prennent la forme des missions aléatoires de XCOM : Enemy Unknown mais y ajoutent beaucoup plus de répercussions sur le long terme. Guerre clandestine oblige, notre organisation n’entendra plus que la menace frappe avant d’intervenir, à nous donc de prendre la décision d’aller frapper une cible ennemie passive (une usine d’armement, un centre de recherche) pour réduire l’efficacité de l’envahisseur. La carte globale de XCOM 2 est en ce sens bien plus fournie en missions que celle des précédents volets, au joueur de piocher ses interventions dans différents pays pour mener à bien à sa révolution anti-alien.
Hack’n Paf !
Votre mission du jour si toutefois vous l’acceptez sera d’infiltrer une usine de stockage pour dérober de précieuses données. On nous signale la présence d’unités robotiques adversaires accompagnées de quelques vipères à la langue bien pendue, soyez donc sur vos gardes. La prise en main se montre immédiate tant les basiques n’ont pas changé. On se déplace toujours selon un nombre prédéfini de cases au sol tout en étant capable de couvrir une plus grande distance au prix de son tour. Chaque soldat peut donc encore bouger puis effectuer une action : tir, vigilance, rechargement ou utilisation de compétences. Mais parlons plutôt des nouveautés constatées en jeu avec pour commencer nos nouveaux Snipers : les Sharpshooters. Dans l’esprit, ils sont toujours capables d’aligner les tirs de précision à longue distance avec cette petite dose d’adrénaline que seul un headshot admirablement placé peut procurer. Loin de rester planqué à distance, l'exigence de la guérilla urbaine aura forcé la classe à s’équiper d’un flingue pour en découdre à moyenne portée. Et les bougres l’utilisent plutôt bien ! Une compétence leur permet même de tirer une fois sans passer leur tour, bien utile pour grignoter les quelques points de vie restant d’une cible avant de régler son compte à une autre.
L’unité la plus intéressante de cette nouvelle session de test se révèle être le spécialiste et son drone de combat. La classe peut interagir avec de nombreux terminaux sur le terrain pour débloquer des passages alternatifs ou sécuriser une zone grâce au hack d’une tourelle de sécurité. On notera d’ailleurs l’introduction d’un panneau de piratage où différentes options plus ou moins risquées sont présentes. Vaut-il mieux désactiver pendant deux tours cette lourde unité robot ennemie ou tenter de la retourner contre son camp au prix d’une augmentation du taux d’échec de la manoeuvre ? Tels sont les choix offerts par la branche piratage du jeu. Boîte à outils de votre équipe, le spécialiste excelle aussi en phase de reconnaissance avec son drone capable d’attaquer depuis les airs.
Sectoid return
Le bestiaire ennemi de ce nouvel épisode pioche dans le passif de la saga tout en se forgeant une nouvelle identité. Elle est incarnée à l’écran par les troupes Advent, ces unités à l’apparence humanoïde, véritable police fasciste de la dictature alien. Les Sectoid sont de retour avec un physique plus évolué que jamais, il ont en fait été mélangés à de l’ADN humain pour acquérir de nouvelles capacités : contrôle mental (déjà présent dans les précédents épisodes certes, mais plus évolué ici) et réanimation des soldats tombés au combat, alliés ou ennemis. Le design des aliens fleure bon le retour nostalgique vers les modèles de XCOM : UFO Defense. De nouvelles têtes font aussi leur apparition comme les Andromedon, ces imposantes armures de combat insensibles au feu au poison et à l’acide. Les bougres balancent aussi des flaques d’acide à distance en plus de pouvoir abattre certains murs pour débouler dans la mêlée. Comme durement éprouvé lors de notre session de test, le casting ennemi fait la part belle aux unités robotiques comme les tourelles, les robots de défense voire même les cyborgs puisque l’envahisseur n’hésite pas à mélanger l’humain à la machine lors d’atroces expérimentations.
Firaxis nous aura aussi exprimé son souhait de varier les environnements pour ce nouvel épisode. D’un cadre essentiellement urbain et nocturne dans XCOM Enemy Unknown on passe ici à des cartes piochant dans différentes inspirations. Les maps sont désormais générées aléatoirement pour sans cesse renouveler l’expérience de jeu. Les villes arborent un côté immaculé froid et strict, en parfait accord avec l’organisation militaire du régime alien. On y retrouve des statues massives de leur leader (qu’il faudra régulièrement faire exploser), des jardins bien symétriques et des rues bien trop propres, de quoi trancher avec la pagaille créée par les opérations du XCOM. Direction la campagne aussi avec ces nouvelles cartes sous ciel bleu à l’ambiance champêtre. L’architecture ainsi que l’ambiance générale des pays visités devrait aussi avoir un impact plus significatif sur les environnements de bataille. Enfin, de nombreuses cinématiques ingame ponctuent les évènements afin d’épaissir la trame scénaristique du jeu.
11 minutes de gameplay pour XCOM 2
Désormais placé sous la bannière de la Guérrilla, le XCOM semble revenir plus déterminé que jamais à contrer l’envahisseur alien. Nous aimons la tension engendrée par ce renversement de situation et les efforts déployés par Firaxis pour adapter les mécanismes de son jeu de stratégie au tour par tour à ce nouveau cadre narratif. Ces quelques heures de jeu laissent supposer un volet bien plus orienté vers la personnalisation que par le passé. De la customisation poussée de l’apparence et des talents de nos unités au nouveau système d’amélioration des armes, XCOM 2 ne bouleverse pas sa formule établie, mais la fait évoluer avec le respect de son passif et l’envie de renouveler notre plaisir de jeu.