Pendant que l'on attend toujours des nouvelles de Gran Turismo 7, Microsoft et Turn10 passent la seconde et enchaînent les Forza. Après Forza Motorsport 5 en 2013 et Forza Horizon 2 en 2014, 2015 elle sera l'année de Forza Motorsport 6. Un titre qui aura la mission de redorer le blason jusqu'alors immaculée de la série des Motorsport, qui avait pris un coup dans l'aile à la sortie du cinquième opus. À quelques semaines de sa sortie, nous avons eu la possibilité d'essayer une version quasi définitive du titre, un aperçu qui nous laisse penser que Forza Motorsport devrait retrouver son trône, tout du moins sur Xbox.
Cette intro peut sembler dure envers Forza 5, surtout pour ceux qui y ont joué plusieurs mois à sa sortie. Mais rappelez-vous ce qui s'était passé à l'époque, lors de la sortie du titre : FM5 était effectivement magnifique (1080p, 60fps...) mais il était surtout amputé d'une bonne partie de son contenu, et notamment de ses autos, qui pour une trop grande partie étaient proposées en DLC payants. La possibilité d'acheter directement des voitures, avec de la monnaie sonnante et trébuchante, avait également été pointée du doigt. Bref, pour beaucoup, Motorsport 5 était sorti trop vite, afin d'accompagner la Xbox One lors de son lancement. Ce que certains, chez Microsoft, ne nient pas franchement d'ailleurs...
Toujours aussi beau...
À sa sortie, Forza Motorsport 5 avait décollé quelques rétines. Le titre était particulièrement joli, avec sa fluidité, ses effets de lumières et des carrosseries toujours plus étincelantes. Sur cette version preview, qu'on nous a dite « très proche de la version définitive du jeu », c'est au moins aussi bien, sinon mieux. Il faut en fait revenir sur certains des circuits déjà présents sur Forza 5, comme le Circuit de Prague, pour se rendre compte du travail accompli : les détails sont plus nombreux, la distance d'affichage plus importante, et les textures beaucoup plus précises. Si des titres comme DRIVECLUB et Project CARS nous avaient habitué à voir tourner de beaux jeux de course, ces derniers mois, il semblerait que Forza 6 soit parti pour mettre la barre encore plus haut. Pas de beaucoup, mais tout de même : à deux ans de la sortie des consoles de 8e génération, on voit que les développeurs maîtrisent de mieux en mieux les bécanes sur lesquelles ils travaillent. Rouler à Rio de Janero, au volant de la nouvelle Ford GT, est un régal pour les yeux.
… Mais plus complet
Mais ce que l'on avait reproché à Forza 5, ce n'est pas son apparence visuelle : ce qui pêchait, c'était surtout le contenu. Turn10 a entendu les critiques (ou alors ils étaient déjà au courant, hm hm) et Forza 6 arrivera chez vous avec 26 destinations possibles et 450 véhicules différents. J'ai eu la possibilité de fouiller le garage du jeu et je dois admettre que j'ai été plutôt satisfait : on trouve de tout et en grande quantité. Bien sûr, on est loin des Gran Turismo mais chaque voiture est représentée avec le même soin, que ce soit la dernière LaFerrari ou la "petite" Clio V6 Sport. J'ai tout de même repéré quelques voitures marquées d'un sceau "DLC", qu'il conviendra donc de payer d'une manière ou d'une autre. Parmi celles-ci, la Ferrari 458 Speciale et la Lambhorgini Veneno, deux de mes italiennes préférées... Damnation. Néanmoins le nombre de voitures « DLC » m'a paru franchement minime sur l'ensemble. Quelques mois après la sortie de Forza 5, Turn10 avait revu son modèle économique et clairement, Motorsport 6 suit le chemin ouvert par son prédécesseur et Forza Horizon 2.
En parlant de ce dernier, vous vous rappelez peut-être du DLC Fast & Furious qui avait débarqué peu de temps avant la sortie du dernier film de Paul Walker et Vin Diesel. Et bien figurez vous qu'un pack Fast & Furious sera disponible pour Forza 6, et certaines voitures des films sont déjà disponibles. En fouillant un peu le garage, j'ai ainsi découvert la Skyline de O'Conner de 2 Fast 2 Furious, la 350Z de DK aperçue dans Tokyo Drift, la Dodge Charger Daytona HEMI de Fast & Furious 6 piloté par Dom, ou encore la fameuse Supra préparée par ce dernier et O'Conner dans le tout premier film. Un partenariat toujours aussi surprenant, mais pour les amateurs, la présence de ces véhicules sera forcément un plus.Un mode Carrière revu et corrigé
Si le contenu a été revu à la hausse, les modes de jeu de Forza 6 proposeront également une certaine évolution, là où le 5e opus avait plutôt stagné. Le mode Carrière, notamment, a été reconstruit. Après avoir choisi votre premier véhicule, vous devrez donc participer à 3 courses qui vous permettront d'apprendre les bases de la conduite, avant de pouvoir choisir une nouvelle catégorie de courses. Le mode Carrière est en fait divisé en 5 sections : Super Street, Sport Icons, Grand Touring, Professional Racing, et Ultimate Racing. Bien sûr, après quelques heures de jeu, vous n'avez accès qu'à Super Street, mais cela ne limite pas le joueur pour autant. Chacune des 5 catégories est divisé en trois sous-sections, nommées Series dans le jeu (en Super Street, les Series sont : Challenger Series, Club Circuit Series, US Tour). Vous pensiez pouvoir rouler, une fois que vous auriez choisi votre Serie ? Eh bien non, puisque maintenant il faut aussi choisir sa catégorie (Sport Coupe, Hot Hatches Back, Japanese Street King, Classic Compact...) et donc la voiture que vous pourrez piloter. Et là seulement vous pourrez rouler. Cette façon de construire la carrière, qui rappelle un peu celle de Forza Horizon 2, a un avantage : on ne devrait pas s'ennuyer. Les voitures, les circuits, les situations sont différents et cela offre donc une variété appréciable. Quand vous ajoutez à tout cela les circuits de nuit ou truffés de flaques d'eau, et les Showcases Event... cela donne une Carrière franchement intéressante, estimée à 70h minimum par Dan Greenawalt, le creative director du jeu. 70 heures pour terminer la Carrière, pas pour finir toutes les courses, notez.
Egalement repris de Forza Horizon 2, le « wheelspin » fait son grand retour, sous une forme plus excitante encore : le joueur voit ce qu'il peut gagner. Pour ceux n'ayant pas joué à Horizon 2, le wheelspin est une petite roulette façon « La roue de la Fortune » apparaissant à chaque fois que vous gagnez un niveau. Elle vous permettait de gagner, au hasard, une voiture ou une somme d'argent plus ou moins importante. Dans Forza 6, les lots sont déterminés au moment même où la roulette s'affiche, avec au centre celui ayant le plus de valeur. Je vous laisse imaginer ma surprise et ma joie lorsque, la première fois, j'ai emporté le gros lot, qui se trouvait être une Bugatti Veyron... Rassurez-vous, j'ai eu moins de chance par la suite, le système me paraît donc plutôt bien équilibré. J'ai simplement eu un coup de bol monstrueux sur ce premier essai.
De petites nouveautés
Forza Motorsport 6 introduit également quelques petites nouveautés. La plus surprenante est peut-être l'ajout de « mods », des cartes que l'on obtient via des petits boosters ) à acheter avec l'argent gagné en course. Chaque mod utilisé (trois au maximum) confère à votre voiture un bonus temporaire : plus de grip, 10 % de revenus supplémentaires une fois la course terminée, etc. Il existe également différentes catégories de boosters dont le prix varie en fonction de la « rareté » des mods se trouvant à l'intérieur. Et forcément, plus un mod est rare, plus le bonus qu'il accorde est intéressant. Une idée amusante et intéressante, dont les puristes pourront se passer s'ils le souhaitent, mais qui permettra également à certains d'améliorer temporairement leurs bolides, avant de pouvoir se payer de vraies upgrades.
Conduite toujours au top
Je n'ai pas jugé nécessaire d'en parler plus tôt, tant cela me paraissait évident : oui, conduire dans Forza Motorsport 6 est un plaisir, à ce titre le jeu ne fait pas déshonneur à la série, loin de là. Le titre garde le même profil, celui d'une simulation automobile grand public. Chacun pourra régler la conduite comme il l'entendra, avec ou sans aides, ce qui permettra aux débutants comme aux experts de s'en donner à cœur joie. Les amateurs de simulation hyper pointues à la Assetto Corsa peuvent passer leur chemin, ou s'adapter à un jeu plus accessible mais pas dénué de qualités pour autant.
Le vrai changement, en toute logique, vient des courses de nuit et de la pluie, deux nouvelles features qu'on espérait voir sur Forza 5, à l'époque. Si les courses de nuit ne sont pas particulièrement impressionnantes (même si leur présence est très appréciable), c'est sans doute les courses sur route mouillée qui, elles, font leur petit effet. Les effets de pluie, sur le pare-brise, sont plutôt réussis, mais c'est surtout les sensations nouvelles que l'on retiendra. La pluie vous demandera de mieux gérer vos freinages, forcément ; les bordures englouties et les vastes flaques d'eau seront vos pires ennemis. Turn10 a particulièrement bien réussi à recréer cette impression de flottement que l'on ressent lorsque l'on roule dans de l'eau, avant que notre voiture parte en aqua-planning. Une sensation désagréable mais qui déclenchera une montée d'adrénaline dès lors que vous aurez réussi à stabiliser votre bolide et à vous en sortir sans dommage.
Vous trouverez ci-dessous deux extraits enregistrés lors de cette preview. Attention néanmoins, je testais alors le moteur physique du jeu, et plus généralement le comportement des véhicules en fonction des freinages. La conduite n'est donc pas vraiment souple, mais cela devrait vous donner quelques idées...
Extrait : conduite sous la pluie dans Forza Motorsport 6
Extrait : conduite de nuit dans Forza Motorsport 6
Si Forza Motorsport 5 nous avait déçu, son successeur semble avoir corrigé chacun de ses écueils. Les sensations sont toujours là, le jeu est toujours plus beau, et la manière dont le mode Carrière a été redessiné laisse penser que l'on n'est pas près de s'ennuyer en jouant à Forza Motorsport 6. 26 destinations, 450 véhicules, et des tonnes de courses à remporter, voilà qui devrait occuper les joueurs un moment. On espère qu'une fois entre nos mains, et en version définitive, il livrera toutes ses promesses, mais avec ce que l'on a pu voir lors de cette preview, on doute d'être déçus. Un léger bémol peut-être sur l'IA, qui méritera néanmoins d'être testée plus profondément. Réponse à la mi-septembre.