Si l’on pouvait s’attendre à avoir entre les mains un jeu médiocre et réalisé par-dessus la jambe, sachez qu’il n’en est rien. En effet, Disney semble s’attacher à proposer des produits de qualité dès lors que cela touche à Star Wars. Cet Uprising propose donc un scénario très riche, et qui s’intègre de manière très naturelle à la chronologie et à l’univers étendu de la saga. Suite à la défaite de l’Empereur (oups, spoiler !) à la fin de l’épisode VI, un ponte de l’Empire, soucieux de conserver son rang et de promouvoir les idéaux impériaux, n’a rien trouvé de mieux que d’instaurer un blocus infranchissable tout autour d’un ensemble de systèmes galactiques, le système d’Anoat. Les braves citoyens de ce bout d’espace continuent de vivre sous le joug de l’Empire, qui se délite pourtant partout ailleurs sous les coups de boutoirs de l’Alliance Rebelle. C’est dans les bottes d’un petit truand, créé par nos soins, que nous débuterons donc l’aventure, bien décidé à gravir les échelons du monde criminel. Et peut-être, ce faisant, serons-nous amenés à botter le train de l’Empire, qui sait ?

Esprits Rebelles

Bien qu’il soit Free to play, Star Wars Uprising est avant tout un RPG « normal », enfin, un action-RPG dirons-nous, et ça c’est plutôt une bonne chose. En effet, ici, point de RPG au rabais comme on en voit tant aujourd’hui. Mais si, vous savez, ces titres, souvent amputés de composantes classiques du RPG, dans lesquels les personnages avancent ou attaquent tout seuls, réduisant le joueur à un simple rôle de gestionnaire. Pour Star Wars Uprising, oubliez cela, il va falloir mettre les mains dans le cambouis, et pas qu’un peu. Le titre de Kabam propose en effet deux grands types de missions, avec lesquelles il faudra composer pour assurer la progression de son avatar.

Pour commencer, vous pourrez prendre le contrôle direct de votre personnage, et le faire naviguer au sein de niveaux prédéfinis (et qui finissent par se ressembler). Pour ce faire, vous pourrez compter sur une panoplie de contrôles tactiles relativement simples et efficaces, mais qui manquent encore un poil de finition. D’une simple pression du doigt, vous indiquerez ainsi à votre personnage dans quelle direction aller, tandis qu’une double pression servira à lancer l’une ou l’autre de ses capacités, en fonction de l’endroit où vous tapotez. Enfin, vous pourrez lancer une attaque dévastatrice en faisant glisser votre doigt. <b>Des contrôles simples donc, mais qui répondent encore assez mal, manquant parfois de précision, et rendant l’action un poil confuse lorsque l’on joue sur un petit écran</b>. Espérons donc que ces soucis soient corrigés d’ici la sortie définitive du jeu en septembre prochain.

L’autre type de mission que l’on pourra se coltiner ne se débloquera qu’après avoir récupérer un membre d’équipage lors des missions principales. Possédant leurs propres caractéristiques, ces bonshommes vous seront utiles à plus d’un titre, et il ne faudra surtout pas les négliger. En effet, un peu la manière de la confrérie dans Assassin’s Creed Brotherhood, vous pourrez envoyer vos camarades accomplir des missions aux quatre coins du système d’Anoat, afin d’une part de les faire progresser, et d’autre part de récolter des ressources à même d’aider votre personnage principal dans ses aventures. Chaque mission ainsi lancée demandera un certain temps, bien réel, pour être accompli (de 30 minutes à plus de 22 heures pour certaines d’entre elles), et ne réussiront que si vous avez choisi judicieusement les participants à l’escapade. <b>Si l’on reste assez passif lors de ces missions, le côté gestion de troupe reste sympathique à jouer pour conserver un intérêt</b>. De plus, les récompenses offertes par ces missions ne seront absolument pas à négliger tant les matières premières et les équipements sont difficiles à obtenir au cours du jeu.

Quand Kabam fait des siennes

En effet, chaque mission réalisée avec notre héros est l’occasion de gagner en expérience et en loot, comme dans tout bon RPG qui se respecte. Cependant, et même si <b>la progression se fait pratiquement sans anicroches au début, bien vite les choses se gâtent. Kabam oblige, le démon du <i>free-to-play</i> viendra briser ce tableau pourtant si idyllique</b>. Au fur et à mesure des niveaux, la difficulté se fera de plus en plus ressentir, jusqu’à devenir vraiment compliquée à gérer sauf, bien évidemment, si l’on se décide à mettre la main au portefeuille. Car si l’on peut jouer autant de missions que l’on veut, l’habituel système d’énergie étant ici absent, les ressources permettant d‘améliorer son équipement ainsi que les fonds nécessaires pour le faire restent assez difficiles à obtenir.

Pour commencer, les missions classiques ne peuvent être rejouées une fois terminées, limitant ainsi le gain d’expérience et de ressources. Quant aux missions annexes, les plus intéressantes sont soumises à un timer qui empêche de les jouer à l’envi. Une bonne manière de ralentir artificiellement la progression du joueur, et le pousser à l’achat de crédits, qui permettent, eux, d’obtenir directement des équipements de bonne qualité (crédits qu’il est bien évidemment très compliqué de gagner en jeu). Une démarche qui n’est certes pas étonnante de la part de Kabam, grand habitué de la chose, mais qui gâche malgré tout un titre qui partait pourtant sur des bases intéressantes, et presque inédites. Espérons, là encore, que les choses changent d’ici la sortie du titre.

• <i>Aperçu réalisé sur un iPhone 6.</i>