Le créateur de Thomas Was Alone revient sur le devant de la scène vidéoludique avec Volume, une aventure futuriste axée 100% infiltration et inspirée des missions virtuelles de Snake dans la saga Metal Gear Solid. Longtemps retardé, le jeu devrait enfin connaître une sortie cette année. En attendant, il a été possible d’assister à une nouvelle présentation de cette exclusivité temporaire PS4 et PS Vita (avant d’être accueillie par la suite sur PC et Mac)...

Révélé en août 2013 par son créateur Mike Bithel puis planifié pour une sortie l’année suivante, Volume a semble-t-il pris beaucoup de retard sur son calendrier initial. Mais il semble que ce soit pour le meilleur puisqu’une levée de fonds supplémentaires a permis de s’assurer de la collaboration de nouveaux programmeurs 3D. Et cela a surtout concrétisé la participation de deux artistes de talent : David Housden, compositeur de la musique de Thomas Was Alone et d’une poignée d’autres jeux (Monstermind, Toy Run, Janksy…), ainsi qu’Andy Serkis, comédien interprète de Gollum dans la saga Le Seigneur des Anneaux, qui prête ici sa voix à Guy Gisborne, ennemi juré du héros de Volume…

UNE VERSION MODERNE DE ROBIN DES BOIS

Année 2054. L’Angleterre est devenue officiellement une « corporatocracie », une société possédant un système économique et politique contrôlé par les grandes corporations. Une puissante compagnie en particulier, dirigée par Guy Gisborne, a pris le pouvoir et impose ses lois en privilégiant ses intérêts. Tout allait pour le mieux dans le pire des mondes jusqu’à ce que le jeune Robert Locksley (doublé par le YouTuber Charlie McDonnell), un voleur de seconde zone, mette son grain de sel. En effet, celui-ci dérobe un beau jour un étrange appareil appartenant aux industries Gisborne appelé Volume. Ce dernier, à l’origine militaire, contient une intelligence artificielle (dotée de la voix de l’humoriste Danny Wallace) et permet à celui qui le détient de simuler virtuellement des braquages. Locksley décide alors d’utiliser la machine pour des braquages spectaculaires de lieux parmi les plus sécurisés détenus par la compagnie de Gisborne et visiblement dérober ainsi d’importantes données. Mieux : ce Robin des Bois des temps modernes, dixit Mike Bithel, désire partager ses actions avec la population opprimée et diffuse ainsi sur Internet ses braquages à la manière de tutoriels sur YouTube. Evidemment, cela lui attire quelques ennuis…

A travers ce scénario de politique-fiction, Mike Bithel propose un jeu d’infiltration pure et dure qui permet de plonger au cœur de toutes les simulations de braquages effectuées par son héros. Fasciné par la saga Metal Gear Solid étant jeune, notamment par les phases d’infiltration très poussées, le créateur semble vouloir aujourd’hui rendre hommage à Hideo Kojima en retrouvant l’esprit des premiers volets et en particulier de l’extension « Missions spéciales » sortie en 1999 sur PS One. D’ailleurs, c’est en découvrant le développeur japonais à l’œuvre dans le making of The Document of Metal Gear Solid 2 (disque contenu dans la version PS2 de MGS 2 : Substance) que Bithel reprend le concept de bâtir des prototypes de niveaux à l’aide de LEGO. Mais l’Anglais pousse aujourd’hui encore plus loin l’idée en proposant carrément un éditeur de niveaux basé sur ce principe. Résultat : les joueurs devraient être capables de construire leurs propres niveaux et missions pour Volume, simplement en suivant la méthode des LEGO. Mais ils devraient aussi pouvoir modifier à loisir les niveaux mêmes du jeu et bien sûr les partager afin de créer une large communauté autour du titre…

L’INFILTRATION POUSSÉE AU MAXIMUM

Concrètement, le jeu prend la forme d’une succession de labyrinthes de plus en plus complexes dont il faut trouver la sortie, matérialisée par une sorte de cône de lumière. Mike Bithel promet au moins cent niveaux avec une durée de résolution de puzzles ne dépassant pas les six minutes, pour une durée de vie totale d’environ dix heures. Le joueur se glisse donc dans la peau de Locksley, en vue à la troisième personne, mais légèrement de haut, à l’instar d’une perspective isométrique. Ce dernier se retrouve propulsé au sein de labyrinthes gardés par différentes sortes d’ennemis, dont le champ de vision est matérialisé par un cône lumineux de plus ou moins grande dimension. Si le héros entre par mégarde dans ce cône, il est détecté et l’adversaire le poursuit ou lui tire dessus. Pour l’heure, hormis les tourelles shootant automatiquement dès qu’elles détectent Locksley et les chiens aboyant afin d’attirer du monde, il existe plusieurs variétés de gardes disposant chacun d’un fonctionnement propre. Ainsi, figurent parmi les ennemis les gardes classiques patrouillant normalement, les gardes « ninjas » se déplaçant silencieusement, les gardes chevaliers puissants au corps-à-corps car dotés d’une épée et enfin les gardes sniper pouvant shooter précisément et de loin.

Comme Snake, Locksley peut utiliser le bruit pour attirer l’attention des gardes mais pas seulement. Car plus il gagne en popularité et plus son inventaire s’étoffe pour accueillir différents objets tels qu’un sifflet ou une matraque. Et si le héros ne s’autorise jamais à tuer, en revanche il peut tendre des pièges, par exemple sous la forme d’un long fil électrique et élastique qui neutralise temporairement quiconque le touche. Rouler par-dessus les murs les plus bas du décor, faire sauter les champs de force qui entravent son chemin ou encore lancer une réplique virtuelle de lui-même courant dans une direction prédéterminée afin de détourner l’attention des gardes… telles sont quelques-unes des actions disponibles de Locksley pour progresser au mieux dans ces labyrinthes diaboliques. Inutile de préciser que le challenge risque donc d’être bel et bien au rendez-vous !