Dragon Ball Z Evolution

De loin, Kakarot pourrait presque passer pour un Xenoverse 3 sauf qu'à y regarder de plus près, les deux jeux empruntent des directions fortement opposées. En effet, si on excepte le terrain de jeu plutôt vaste qui nous est proposé dans les deux cas de figure, le titre de CyberConnect 2, à l’inverse de celui de Dimps, délaisse complètement l'aspect multijoueur et troque la dimension MMO pour celle d'un véritable RPG avec tout ce que ça implique de gain d'expérience, de capacités à acquérir et de statistiques à améliorer. Mieux, il se pare d'un système relativement complexe (du moins de prime abord) nous permettant de peaufiner les caractéristiques de nos personnages. Ce dernier du nom de Community Board propose en effet de choisir un aspect spécifique parmi sept de disponibles (Combat, Cuisine, Entraînement, Argent...) et de créer des liens avec d'autres personnages (en plaçant des emblèmes à leur effigie sur un plateau) afin d'augmenter la puissance de celui qu'on va incarner, de lui permettre de gagner davantage d'objets suite à un combat, de booster les avantages des aliments qu'il mange, etc.

Prenons par exemple Goku associé au board Z Warrior Community concernant tout ce qui touche à votre puissance en combat. Vous aurez ici la possibilité de vous «associer» avec 10 autres personnages pour augmenter drastiquement la puissance de vos attaques de mêlée, de Ki ou celles des personnages de support. Sachant qu'en liant certains combattants spécifiques entre eux (par exemple Gohan et Piccolo), vous pourrez obtenir des bonus, il conviendra de tester plusieurs combinaisons afin d'augmenter le niveau de votre board et par conséquent celui de vos caractéristiques. De plus, vu que c'est en explorant les zones à disposition que vous pourrez obtenir davantage de Soul Emblems (chacun étant associé à un personnage), vous comprendrez rapidement l'importance d'accepter, par exemple, des quêtes annexes afin de débloquer certains Soul Emblems particuliers. Pour ce faire, il vous faudra crapahuter entre les divers lieux de la map associée à chaque arc de l'histoire.

Dragon Ball Z Kakarot demandera donc du temps, beaucoup de temps même (la quête principale devant normalement nous retenir entre 20 et 30 heures) pour tout découvrir et remplir l'énorme encyclopédie du jeu comprenant un bestiaire, des vidéos, les BGM, une liste de trading cards... Pour vous aider, vous pourrez profiter d'une vue subjective mettant en surbrillance tout ce que vous pouvez ramasser et faire, quêtes annexes et zones de training comprises, celles-ci vous permettant d'obtenir davantage de super attaques une fois en possession de suffisamment de médailles, obtenues en terminant des missions. Néanmoins attention aux ennemis patrouillant dans la zone, ces derniers ayant en effet des niveaux très variables. Il nous est par exemple arrivé, juste avant le combat contre Vegeta, de nous faire alpaguer par trois robots de Niveau 31 alors que nous n'étions qu'au Niveau 18. Autant dire que le combat était perdu d'avance. Cependant, il était un peu étrange de ne pouvoir choisir l'option de Fuite qu'en tout début, avant l'engagement, et non pendant. Une idée un peu saugrenue à l'image de ces centaines de d'orbes flottant un peu partout et nous offrant, en fonction de leur type, plusieurs bonus gonflant nos statistiques. On aurait apprécié une façon plus subtile de penser cette évolution autrement qu'en bardant tout l'écran de boules multicolores nous renvoyant en pleine face une gamification un peu excessive.

Malgré tout, Kakarot se positionne pour l'instant comme un Action-RPG plutôt réussi piochant quelques idées à Xenoverse et à Naruto Ultimate Ninja Storm, notamment dans ses combats ultra dynamiques embellis par les attaques iconiques de nos adversaires superbement mises en scène. C'est beau, nerveux et on prend énormément de plaisir à combattre en mixant attaques énergétiques et au cac d'autant qu'il est relativement simple d'esquiver celles des ennemis en dashant, en se mettant en garde ou en se téléportant dans le dos des adversaires moyennant une petite partie de notre Ki. L'effet est immédiat et si les combats de boss traînent en longueur, la sensation de puissance est bel et bien là d'autant que la maniabilité est bonne et que sortir les super-attaques (moyennant une pression sur deux boutons) est aisé.

Un jeu des plus animés

Il faut aussi comprendre que si Kakarot se fait autant désirer, c'est que dès le départ, tout a été pensé pour faire plaisir au fan en essayant de coller le plus possible au matériau de base. Le moins qu'on puisse dire est que sur la forme, le tout fonctionne parfaitement, du moins si on s'en tient à la mise en scène, aux cinématiques et à la bande son. En effet, après avoir visité quelques environnements, il faut avouer que techniquement, le tout n'est pas exceptionnel, les décors étant assez vides. Notons toutefois que nous n'avons pas eu le temps de visiter de ville. Il conviendra donc de vérifier ce que le tout donnera lorsqu'on évolue dans un environnement plus urbain et vivant bien qu'on ait déjà pu l'apercevoir dans certains trailers. Néanmoins, le jeu n'est finalement que le reflet de l'oeuvre de Toriyama elle aussi parsemée de plaines, déserts et plutôt avare en planches détaillées, du moins à partir de la période Z.

On est tout de même impatients de voir ce que donneront certains passages, de l'épisode où Goku et Piccolo passent leur permis (jamais adapté dans aucun titre à notre connaissance) au mini-jeu de baseball avec Gohan. On appréciera ces petites touches d'originalité même si le maniement en vol de Goku n'était pas toujours optimal et qu'il risque d'en être de même en conduisant un véhicule. Pour le baseball, on suppose également qu'il restera assez anecdotique, surtout si on se fie au jeu de pêche où on devait simplement appâter le poisson en faisant frétiller notre queue dans l'eau (ahem...) puis appuyer à deux reprises sur une QTE pour récupérer le poisson et l’assommer dans la foulée.

Au delà de ces interrogations, difficile de critiquer en revanche les cinématiques reproduisant à l'identique les scènes les plus connues de l'anime et bénéficiant du cel-shading très agréable du titre. Le jeu mettant également en avant le même sound-design que celui de la série, les doublages japonais (aussi bons que ceux anglais sont catastrophiques) et les musiques originales (mais néanmoins réarrangées), ce fut un bonheur de replonger une fois de plus dans cette histoire qu'on nous a raconté mille fois mais qu'on prend encore du plaisir à (re)découvrir. La petite cerise sur le gâteau vient également des «Jikai» («Prochainement») à chaque fin d'arc. Reproduisant à l'identique la méthode employée dans la plupart des animes japonais, vous aurez ainsi droit à des extraits ainsi qu'au titre du prochain épisode synonyme d'arc suivant. Un détail mais qui s'inscrit dans un grand tout pensé pour les fans.

De multiples points Ki restent en suspend

Il y aura encore énormément de choses à dire sur ce Dragon Ball Z Kakarot mais nous attendrons le 17 janvier prochain pour cela, date à laquelle le titre arrivera sur consoles et PC. En effet, au delà de ce que nous avons mentionné au dessus et du fait que le titre couvrira tous les arcs de l'anime, des Saiyans à Majin Boo, il reste encore beaucoup d'éléments à checker.

On pense ainsi à l'intérêt de la plupart des quêtes annexes sachant que ce que nous avons vu pour l'instant n'était pas bien folichon, les divers objectifs nous réclamant simplement de trouver des objets perdus, de récupérer un certain nombre d'aliments, etc. On espère que le tout sera un peu plus recherché dans la version finale d'autant qu'on pourra rencontrer de nombreuses têtes connues, de Nam à Franky en passant par Tortue Géniale. Il y a donc de quoi proposer des missions variées renvoyant avec délice à la période Dragon Ball.

Il faudra également juger sur la longueur de l'intérêt du Community Board et voir si son utilisation n'est pas trop fastidieuse puisqu'intégrant également une notion de niveaux (Community Level) pour chaque personnage ou bien encore des cadeaux à offrir pour augmenter ledit niveau. Enfin, bien que les combats soient très énergiques et faciles à prendre en main, on doutera du fait qu'ils offrent suffisamment de variété dans leurs approches afin d'éviter une trop grande redondance. Pour le moment, on passait le plus clair de son temps à esquiver, recharger son Ki (ceci se faisant bien trop rapidement), passer dans le dos de son adversaire pour balancer un Kamehameha bien senti ou faire appel aux personnages de soutien. Certes, la fidélité à l'anime faisait qu'on pouvait par exemple user du Kaïo-ken pour gagner en puissance en affrontant Nappa ou Vegeta mais ça ne changeait pas complètement la donne.

Quoi qu'il soit, ces trois heures en compagnie de Dragon Ball Z Kakarot nous auront plutôt rassurés même si il y a encore énormément de choses à vérifier avant d'affirmer si oui ou non, le jeu de CyberConnect 2 sera au genre Action-RPG ce que fut Dragon Ball FighterZ à la baston.