Sur la plage abandonnée, coquillages et crustacés côtoient ma troupe d’explorateurs en herbe. Un groupe de soldats attend mes ordres en sifflotant tandis que mes bâtisseurs se tournent un peu les pouces à l’affut de ma première consigne. Avec un peu d’organisation et un souçon de gestion, cette terre pourrait devenir mon nouveau royaume. Bienvenue dans The Settlers, ou plutôt son reboot chapeauté par les Allemands d’Ubisoft Düsseldorf et par le créateur de la série Volker Wertich. Si le dernier épisode de la saga, estampillé Online, remonte à 2011, il faudra prendre encore son mal en patience jusqu’à 2020 pour découvrir ce nouvel opus sous forme de cure de jouvence pour la série.
Bande-annonce de The Settlers - gamescom 2019
Fais confiance à ton colon
Petit rappel des faits, The Settlers prend la forme d’un jeu de gestion typé city-builder dont le but est de gérer le développement d’une colonie et de l’envoyer ensuite prendre le contrôle de territoires ennemis. Tout commence par l’arrivée d’une troupe d’explorateurs sur les côtes d’une carte à la structure générée de manière procédurale afin de garantir une grande rejouabilité à l’ensemble. Ce reboot repose sur quatre piliers selon ses développeurs : l’exploration avec l’arrivée d’un nouveau biome désertique peuplé d’une faune et d’une flore inédite ; le challenge, par son aspect de domination de territoire ; le souci du détail de tous les instants combiné et un fort aspect sandbox autorisant le joueur à expérimenter par lui-même les mécaniques du jeu. Malgré ses mécaniques liées à la conquête, The Settlers entend proposer une expérience de gestion très relaxante pour le joueur où il ne sera pas rare de simplement lâcher sa souris et son clavier afin d’observer les tâches quotidiennes de nos habitants.
C’est sur ce premier point que ce reboot fait tout de suite mouche. Derrière un style cartoon tout mignon, le titre fourmille de petits détails liés aux différentes activités des villageois. Nous débutons la partie en construisant quelques cabanes de bûcherons accompagnées de logements rudimentaires aux abords de la forêt pour ensuite observer nos colons réaliser leurs tâches respectives. Toutes les actions des unités, comme par exemple la récolte de baies, la coupe de planches de bois ou le minage disposent d’animations spécifiques accompagnées de différents variations souvent humoristiques dans leur rendu. L’objectif affiché est de transmettre des émotions au joueur en insistant sur le caractère très humain de la population sous sa tutelle.
D’une simple cabane en bois, nous construisons ensuite nos premiers bâtiments plus avancés grâce à la collecte de différentes ressources. Un marché pour centraliser la vente de denrées, une caserne afin de débuter l’entraînement des troupes, un hôtel de ville où se jouera par la suite l’évolution de nos bâtiments selon quatre paliers d’évolution. Grâce à des principes simples et à une évolution logique de nos constructions, The Settlers nous fait peu à peu entrer dans les spécificités de sa formule. Chaque unité est par exemple dévouée à une tâche de prédilection et attendra qu’un bâtiment ou un ordre spécifique lui soit donné avant d’agir ensuite de son propre chef. La zone d’influence de notre petit campement de base s’étend au fil des constructions et révèle peu à peu le brouillard de guerre de la carte. On finit alors forcément par tomber sur les infrastructures ou les troupes d’un autre colonisateur désireux lui aussi de prendre le contrôle de l’île et là, c’est la guerre !
Gloire aux colons !
Trois méthodes s’offrent en réalité à nous afin de résoudre le conflit et prétendre à la victoire. Les batailles, au cours desquelles le joueur prend le contrôle d’unités armées telles que des soldats, archers et autres spécialistes de la hache pour se lancer à l’assaut de l’ennemi. Cette méthode est la plus directe, mais aussi la plus destructrice puisque vous raserez littéralement tous les bâtiments de l’adversaire. Il faudra donc tout reconstruire si vous souhaitez par la suite vous établir sur ses anciennes terres. Cette approche n’en est pour le moment qu’à ses premières itérations dans le build pré-alpha testé lors de cette gamescom ; le nombre d’unités disponible est assez faible et leur possibilité d’action plutôt limitée. La présence d’un héros unique au sein de chaque colonie ouvre la voie d’une seconde méthode bien plus civilisée et divertissante pour nos villageois : les duels de Gloire.
Le joueur peut lancer un défi à un commandant ennemi et le convier à venir se battre en duel dans une arène face à une foule en liesse constituée de spectateurs des deux camps. Par un entraînement appliqué dans leur baraquement, les héros débloquent des bonus de compétence à l’impact direct sur leurs troupes et leur efficacité durant ces rixes. Une victoire peut entraîner une baisse significative du moral des colons du camp déchu, et provoquer alors des révoltes internes à même de renverser le pouvoir en notre faveur. Une dernière méthode encore non détaillée par Ubisoft concerne la classique victoire par la foi grâce à laquelle il devrait être possible de devenir le guide spirituel de toute une nation.
Le titre devrait proposer trois modes de jeu, une campagne solo, un mode en ligne ainsi que des escarmouches pour se lancer dans des parties plus rapides. Notre première prise en main se révèle très plaisante après quelques minutes de jeu, les visuels sont colorés, agréables à observer dans leurs détails et il est bon de pouvoir progresser à son rythme dans un titre de gestion qui ne cherche constamment pas à vous mettre des bâtons dans les roues. Après un Anno 1800 réussi et surtout très adapté aux néophytes du genre, ce The Settlers semble emprunter une voie similaire et pourrait donc attirer vers lui un nouveau public adepte d’expériences de gestion « chill ». Reste maintenant à savoir si les quelques ajouts de cet opus seront bien accueillis par les fans de la première heure.
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Après avoir soufflé ses 25 bougies l’année dernière, The Settlers reviendra plus mature que jamais en 2020 sur PC sous la houlette de son créateur original pour un reboot bienvenu au charme visuel instantané. Simple dans sa prise en main, le titre n’en oublie pas de proposer une vraie expérience de gestion et un challenge à la carte selon les envies du joueur. Si son volet militaire demande encore quelques mois de développement afin de s’enrichir, nous ressortons convaincus par le potentiel de ce nouvel opus à faire repartir la saga du bon pied.