Cette fois-ci, c’est la bonne ! Electronic Arts vient de donner le coup d’envoi de cet E3 2018 avec son EA Play. Pendant une heure et demie, l’éditeur américain a enchaîné les présentations de jeu et si l’on ne peut pas franchement dire qu’il a su nous surprendre, il a au moins tâché de faire patte blanche… Tout en alignant un catalogue plutôt solide.
Depuis la polémique Star Wars : Battlefront II, Electronic Arts fait le dos rond. L’éditeur a souvent été critiqué, que ce soit pour sa politique éditoriale ou certaines de ses pratiques, mais rarement il avait eu à subir une telle polémique. Alors forcément, on attendait une réaction pour cet E3, et on ne peut pas dire que l’on a été déçus : notre Bingo des excuses et des petits clins d’œil appuyés a vite été noircie. Mais malgré les tempêtes, le paquebot EA continue de voguer paisiblement, alimentant ses puissants moteurs de nombreux jeux, qui, on n’en doute pas, vont se vendre comme des petits pains. C’est aussi ça, la force d’Electronic Arts.
La rédemption ?
Oui, Star Wars Battlefront II a fait du mal à Electronic Arts. En forçant à travers l’un de ses jeux phare un modèle économique très agressif, l’éditeur a été pointé du doigt partout à travers le monde, au point de soulever dans de nombreux pays des débats sur les fameuses lootboxes, dont abusait particulièrement Battlefront II. Pour cet E3, on s’attendait à ce que l’éditeur fasse amende honorable, d’une manière ou d’une autre. Et il ne s’est pas fait prier, il faut bien le dire. Pas de lootboxes ni même de season pass pour Battlefield V ; uniquement des items cosmétiques, sans aucune forme de hasard sur la manière de les obtenir, dans Anthem ; des dons de millions de dollars à diverses associations caritatives ; et surtout, un soutien continu de Star Wars Battlefront II, qui accueillera la semaine prochaine du contenu en lien avec le dernier film en date, Solo : A Star Wars Story. Vous pensiez que l’éditeur avait dû revoir son planning en même temps que son modèle économique ? Eh bien non, pas tout à fait. Le jeu accueillera une nouvelle planète, Kessel, ainsi qu’un "nouveau" mode de jeu, Chasse, repris de Star Wars Battlefront premier du nom. Pour son grand début, les joueurs auront donc la possibilité d’incarner des Ewoks et devront, avec leurs moyens limités, combattre les troupes d’élite de l’Empire.
Et ce n’est pas tout, puisque Electronic Arts et Dice ont également fait savoir qu’ils avaient écouté les fans, qui réclamaient plus de nouveaux héros, plus de nouveaux méchants, plus de nouvelles planètes, pour couvrir l’intégralité de l’univers Star Wars. Cela commencera avec une extension dédiée à la Guerre des Clones, grâce à laquelle l’on pourra incarner Obi-Wan Kenobi, le Comte Dooku, Anakin Skywalker et surtout le très demandé Général Grievous. Pour l’occasion, le jeu recevra une nouvelle carte de jeu, installée sur Geonosis, là où tout a commencé. C’est, d’après le studio, la plus grande map jamais conçue pour un Battlefront. Avant de quitter la scène, les Suédois ont tenu à remercier les fans, « ‘’sans qui Battlefront 2 n’en serait pas là’’ ». Allez, on fait la paix ?
Des blockbusters répondent à l’appel
La conférence d’Electronic Arts était particulièrement attendue cette année puisqu’elle devait nous permettre d’en apprendre plus sur Anthem, le nouveau jeu de Bioware. Inspiré des jeux coopératifs en ligne comme Destiny ou The Division, le titre avait fait sensation l’année dernière avec deux bandes-annonces assez impressionnantes, ne serait-ce que visuellement. On espérait en apprendre un peu plus cette année, et… on a sans doute été un peu déçu. Si l’univers d’Anthem a toujours l’air aussi séduisant, on a finalement appris assez peu de choses sur le jeu et ses différentes mécaniques de gameplay. On sait qu’il sera possible de customiser son Javelin (l’exo-squelette piloté par le joueur), qu’il existe d’ailleurs quatre classes de ces armures volantes (Ranger, Colossus, Interceptor, Storm), et que le monde que l’on pourra explorer sera affecté en temps réel par d’importants effets climatiques qui bouleverseront le gameplay. Un peu léger pour un jeu qui sortira le 22 février 2019. On attendait plus d’informations, plus de détails, plus d’explications, par exemple sur le système de personnalisation des armements des Javelins. Ou assister à des démonstrations des capacités de chaque catégorie d’armure. Finalement, on n’aura pas vu grand-chose de plus que l’année dernière, même s’il est manifeste que Bioware a appris des erreurs de Destiny, pour ne citer que lui. Espérons que sur place, nos journalistes, qui pourront jouer à Anthem feront le plein d’informations !
Gameplay E3 2018 d'Anthem
Même son de cloche du côté de Battlefield V. Si le jeu a beaucoup fait parler de lui récemment, malheureusement pas pour les bonnes raisons, on espérait avoir droit à un peu de gameplay et finalement il a fallu se contenter d’une petite bande-annonce très jolie mais pas forcément représentative de ce que sera le jeu final. Toutefois, Electronic Arts a réussi à emballer une bonne partie du public, composé en grande partie de fans et de vidéastes, en annonçant que le jeu embarquerait un mode Battle Royale. Sans surprise donc, puisque de tous les FPS grand public qui font les grands titres ces dernières années, Battlefield est probablement le titre le mieux adapté à un tel mode de jeu. Avec ses grandes cartes, son jeu d’équipe et ses véhicules, il y a de quoi faire.
Une nouvelle bande-annonce pour Battlefield V
Du sport, Steuneugame !
Qui dit Electronic Arts dit simulations de sport collectif. C’est le passage obligatoire de chaque conférence de l’éditeur américain, qui pour le coup est resté plutôt sobre. Pour FIFA 19, on a appris qu’EA avait réussi à obtenir les droits sur la Champion’s League et proposera donc un mode de jeu adapté en conséquence. Le coup est rude à encaisser pour Pro Evolution Soccer, qui en avait l’exclusivité jusqu’à encore très récemment. Suite à quoi JuJu Smith-Schuster, membre des Steelers de Pittsburgh, est venu tailler la bavette sur scène avec un e-sportif pour parler du prochain Madden NFL 19, avant qu’une bande-annonce ne soit dévoilée. Le jeu aura droit à une sortie sur PC, tiens donc ! Pour finir, NBA Live 19 a également eu droit à un court trailer, qui mettait l’emphase sur le mode Carrière, mais là encore…. Pas de démonstration manette en mains, pas de liste de nouveautés de gameplay. L’habituelle section jeux de sport a manifestement été écourtée cette année !
Mais aussi des petits jeux
Depuis quelques années, Electronic Arts aime mettre en avant des petits jeux lors de sa conférence, qui sont souvent de bonnes surprises. Rien de tel ce soir, malheureusement. L’éditeur a fait revenir sur scène Martin Sahlin, le réalisateur d’Unravel, pour qu’il nous parle d’Unravel Two. Cette suite du jeu de plates-formes tout mignon mettra l’emphase sur la coopération puisque Yarny sera accompagné d’un ami fait de laine bleue. Si le concept, qui semble enrichir les mécaniques de gameplay et fera plaisir aux amateurs de jeux à deux, sur un canapé, ce nouveau Unravel était attendu et forcément, l’effet de surprise est moindre. C’est un peu la même chose pour le très intriguant Sea of Solitude, qui est venu profiter des immenses projecteurs de la conférence Electronic Arts. Déjà dévoilé en 2015, le jeu de Jo-Mei dépeint un monde cauchemardesque et envahi par les eaux, pour un voyage fait d’introspection et de paysages de cartes postales. Le petit studio indépendant berlinois semble confiant et souhaite proposer un jeu misant sur la recherche de son véritable soi. On n’aurait pas craché sur un peu de gameplay, quand même.
Unravel Two se dévoile à l'E3 2018 en bande-annonce !
Ah, vous vouliez des surprises ?
Vous l’aurez compris, cet EA Play ne nous a pas franchement surpris, mais il y a quand même eu quelques moments… surprenants, inattendus même. Comme lorsque Andrew Wilson, le PDG d’Electronic Arts, est monté sur scène pour nous présenter une nouvelle formule de son EA Access, l’Origin Access Premier. Jusque là, le système d’abonnement de l’éditeur se "contentait" de proposer des démos limités en temps de ses derniers gros jeux, ainsi que l’accès illimité à un dodu catalogue d’anciens titres. Le tout moyennant 3,99€ par mois. Mais les choses vont changer et EA va aller affronter Microsoft et son Xbox Game Pass sur le terrain du « Netflix du jeu vidéo ». L’Origin Access Premier coûtera 14,99€ par mois et permettra de jouer, sans limites de temps, à tous les derniers jeux de l’éditeur, au moment de leur sortie. Wilson a ainsi nommé Anthem, Battlefield V ou encore Madden NFL 19. Le système d’abonnement fonctionne de mieux en mieux et dans les mois et années à venir, d’autres grands noms du jeu vidéo pourraient s’y mettre. Vous voilà prévenus !
Finalement, la surprise la plus agréable de cette conférence est probablement celle qui n’a bénéficié que d’une très légère mise en avant : Vince Zampella, le patron de Respawn Entertainment (TitanFall, TitanFall 2), a confirmé que le studio travaillait bien sur un jeu Star Wars, mais surtout il en a dit plus sur le contexte. Le soft, nommé Jedi Fallen Order, placera son intrigue entre les Episodes III et IV, pendant la Grande Purge des Jedis. On devrait probablement incarner un Jedi en fuite, recherché par Vador et ses sbires. Un pitch plutôt intéressant, reste à savoir ce que saura en faire Respawn.
Une pensée émue également pour tous les fans de Command & Conquer, qui ont eu le plaisir de voir le grand retour de la série grâce à Command & Conquer : Rivals, un jeu mobile et compétitif, sans doute inspiré du succès de Clash Royale. Pour le coup, on ne s'y attendait pas et encore au moment d'écrire ces lignes, on reste assez... intrigué de voir ce que cela pourra donner. Le jeu sera disponible sur iOS et Android et il est déjà accessible en version pré-alpha sur le Google Store.