Amateurs de recoins sombres et d’apparitions cauchemardesques, l’œuvre de H. P. Lovecraft refait surface pour notre plus grand plaisir dans l’univers du jeu vidéo avec la sortie de deux projets d'envergure au cours des prochains mois. L’un s’appelle Call of Cthulhu et est développé par les Français de chez Cyanide Studio sous la houlette de Focus Home Interactive ; l’autre, peut-être plus mystérieux à l’heure actuelle, porte le nom de The Sinking City et prend ses racines du côté des Ukrainiens de Frogwares. Si l’on connaît avant tout cette équipe pour la série de jeux d’enquête Sherlock Holmes, les amateurs de la saga savent bien que les productions du studio ont toujours été influencées par l’univers si singulier de l’écrivain américain.
D'une main à l'autre
Pour la petite histoire, il faut savoir que Frogwares s’est en réalité vu dépossédé de la création du prochain Call of Cthulhu pour des raisons de propriétés intellectuelle de la licence. Un nouvel éditeur plus tard, (Bigben Interactive, et avec la réelle envie de ne pas abandonner leurs travaux, les créateurs des jeux Sherlock reviennent avec l'annonce de The Sinking City, un jeu d’enquête Lovecraftien d’ores et déjà décrit comme le projet le plus ambitieux de l’histoire du studio.
The Sinking City suit les traces de la saga Sherlock Holmes, mais à une échelle et avec des moyens beaucoup plus importants. Techniques déjà avec l’utilisation de l’Unreal Engine 4 (là ou Sherlock Holmes : The Devil's Daughter utilisait la version 3 du moteur) et financiers ensuite grâce au nouvel appui de Bigben.
Une enquête en monde ouvert ?
Le titre se déroule durant les années 20, dans la ville fictive d’Oakmont, Massachusetts. Fidèle à l’esprit de l’œuvre de Lovecraft, la citée que nous explorerons librement au cours de notre enquête est en partie submergée par les eaux. Et comme si barboter dans les rues, de la flotte jusqu’aux genoux ne suffisait pas, d’étranges phénomènes inexpliqués surviennent depuis quelque temps. En digne héritier de la saga Sherlock, le joueur incarne ici un détective privé que l’on imagine déjà en proie à une série de psychoses et de paranoïas. La trame de The Sinking City actionne les leviers classiques Lovecraftien : horreur psychologique, sombres cultes à d’anciens dieux oubliés (coucou Chtulhu) et frontière plus que nébuleuse entre le cauchemar et la réalité.
Contrairement aux anciens titres du studio, The Sinking City entend proposer un véritable open world dans lequel le joueur devrait vivre une histoire elle aussi très ouverte. Notre entretien avec l’un des concepteurs du jeu lors de la dernière gamescom nous a permis d’apprendre que les différentes phases de gameplay ne seront jamais limitées à une seule et unique approche. L’enquête de notre détective ne dispose pas d’ordre précis imposé par le studio, nous sommes libres de choisir l’option ou le PNJ de notre choix pour faire progresser l’investigation.
Si l’horreur se mêle à la folie dans cette ville en proie à une marée que l’on n'imagine pas forcément très naturelle, l’action intègre aussi quelques séquences de tir contre des créatures cauchemardesques. Cette facette ne devrait toutefois pas constituer le cœur d’un titre qui entend avant tout nous plonger dans une ambiance poisseuse à souhait où la tension psychologique deviendra l’élément déclencheur de séquences tortueuses pour l’esprit du détective et probablement aussi le nôtre.
Bref, il faudra attendre jusqu’à une date encore indéterminée en 2018 afin de pouvoir poser nos mains sur ce qui semble déjà être le prolongement logique du travail du studio depuis Sherlock Holmes. Reste maintenant à savoir qui de The Sinking City ou du Call of Cthulhu de Cyanide parviendra au mieux à dépeindre l’horreur Lovecraftienne.
The Sinking City présente son ambiance