L'affrontement entre ZeniMax et Oculus VR n'en finit pas. Alors que la justice a décidé en début de semaine qu'Oculus VR devait verser 500 millions de dollars, principalement pour un viol de clause de confidentialité, chacune des deux parties reste campée sur ses positions et se défend par lettres ouvertes.
L'affaire remontait déjà à 2014, et semblait trouver son terme il y a quelques jours. C'était sans compter sur un cas complexe et de profonds désaccords. Rappelons que John Carmack, actuel directeur technique d'Oculus VR, travaillait autrefois pour ZeniMax à travers son studio id Software. Pendant ce temps Palmer Luckey est allé solliciter son expertise pour concevoir l'Oculus Rift, bafouant alors une clause de confidentialité. Carmack lui-même a fini par rejoindre Oculus, et c'est pourquoi il a été accusé d'être parti de chez ZeniMax avec des informations capitales pour le succès du casque de réalité virtuelle.
Le tribunal de Dallas a tranché la question il y a deux jours, et décidé qu'il y avait bien eu viol de clause de confidentialité, ce qui constitue 200 des 500 millions de dollars réclamés. John Carmack doit également payer une amende de 50 millions de dollars pour vol de propriété intellectuelle, ce qu'il critique vivement. C'est par le biais d'un long et virulent message sur Facebook que le programmeur balaie l'analyse des avocats de ZeniMax, comme quoi il aurait simplement changé ici et là quelques éléments dans le code :
L'analogie que l'expert a donné au jury, est que si quelqu'un écrit un livre qui s'avère être Harry Potter avec les noms modifiés, c'est du vol de propriété intellectuelle. J'en suis d'accord, c'est l'équivalent de changer des variables lorsqu'on copie un code source. En revanche, si vous résumez un peu plus Harry Potter, vous obtenez le Voyage du héros de Campbell, qui se retrouve aussi dans Star Wars et des centaines d'autres histoires. Ce n'est pas du vol de propriété intellectuelle.
ZeniMax a riposté de plus belle par la suite, rappelant à plusieurs rédactions y compris celle de Gamasutra, les faits avancés lors du procès : du code aurait été copié, et Carmack aurait effacé une bonne partie de son disque dur en apprenant l'arrivée du procès. Si les deux rivaux ne semblent pas pouvoir se mettre d'accord, la justice l'a déjà fait pour eux.