Kinguin apporte de nouveaux éclaircissements sur "l'affaire" des clefs Far Cry 4 révoquées par Ubisoft. Si hier on découvrait que les codes en question avaient été acquis à l'aide de fausses cartes bancaires via Origin avant d'être revendus sur Kinguin, le site, qui met les joueurs en relation afin de leur permettre de vendre ou d'acheter leurs clefs d'activation, pointe du doigt une source située, sans surprise, en Russie.
Les codes incriminés, qui concernent d'ailleurs également Assassin's Creed, Watch Dogs et The Crew, sont au nombre de 1.573 et proviennent tous de 35 vendeurs identifiés par Kinguin, la plupart mineurs d'après le blog du site. Ces vendeurs ont tous obtenu ces clefs à très bas prix via un "individu non identifié en Russie" qui a depuis disparu sans laisser de traces. Plusieurs autres vendeurs auraient été approchés mais ont eu la présence d'esprit de refuser l'offre, se méfiant à la vue du prix extrêmement bas qui leur était proposé. Bilan de l'opération, Kinguin estime le montant des remboursements qui vont devoir être effectués (par les vendeurs) à 148.377 euros. Rien que ça.
Kinguin maintient sa position et se défend de toute responsabilité dans ce qui n'est qu'un cas supplémentaire et plus vaste de revente de clefs d'activation frauduleuses, pratique assez fréquente. Le site va jusqu'à rejeter la faute sur Uplay et Origin qui n'auraient pas été capables de repérer la fraude à temps et les met en demeure de sécuriser leurs services. Ce qu'a d'ailleurs fait Steam qui a pris plusieurs mesures récemment, cherchant à limiter les possiblités de revente des clefs achetées sur sa plate-forme, ajoutant en prime un zonage des produits acquis dans certains pays jugés "à risques" en matière de marché noir, à commencer par... la Russie.
Malgré tout, rejeter la faute sur les autres est une position un peu facile pour Kinguin qui se pose une nouvelle fois en simple intermédiaire sans responsabilité. Même si de nombreux joueurs ont recours à ses services ou à ceux de nombreux autres sites similaires sans avoir rencontré de problèmes, on se permet tout de même de rappeler que de telles plates-formes sont à la limite de la légalité et du respect des conditions d'utilisation des licences et des fonctionnalités comme les gifts Steam, profitant essentiellement d'un grand flou juridique pour faciliter la vente de clefs provenant de versions boîtes ou de promo en ligne. Le fait que des mineurs aient pu vendre presque 1.600 codes douteux en 72 heures, acquis à un tarif anormalement bas auprès d'un faussaire et revendus avec un bénéfice sans doute conséquent ne fait que rappeler qu'il est sage de se montrer prudent quand on se dirige vers des boutiques qui opèrent sans réel cadre légal. N'oubliez pas que les revendeurs autorisés, comme GreenMangaming, sont légion et que la quête du prix cassé comporte des risques. Et cela vaut également pour les codes d'activation d'autres logiciels, notamment les clefs Windows dont la circulation est strictement réglementée par Microsoft.