Alors que la DreamHack arrive à Tours, les LAN françaises n’abdiquent pas, bien au contraire. Ce week-end avait lieu la HF LAN 8 dans les locaux de l’ESIEE, une école de l’est parisien. C’est l’une des LAN amateurs les plus importantes de France, avec de grands joueurs tricolores présents sur place, dont Psionic, vainqueur du tournoi Starcraft II. Cette année, trois tournois étaient organisés sur Smash Bros. Melee, League of Legends et SC2. Nous en avons profité pour poser quelques questions à Tristan et Rémi, respectivement président et secrétaire de l’association organisatrice de l’événement.

Organiser une LAN, un travail conséquent

Bâtir de toute pièce une LAN est une aventure de passionnés, une aventure chronophage comme nous l’explique Rémi. “C’est un travail permanent et on a environ 4 à 5 mois de préparation entre chaque édition. Nous en avons trois par année. Il faut répartir les rôles, gérer avec l’administration, faire les plans pour le staff. Cela représente la majorité du travail. Dans les dernières heures de préparation, il faut installer tout le matériel et être prêt pour les deux jours de compétition, sans temps mort.”

Un rendez-vous familial avant tout

“La HF LAN se déroule depuis toujours dans une ambiance détente. On a les boissons à volonté, les hot dogs offerts. Mais elle grossit. On avait une cinquantaine de joueurs au début pour plus de 300 maintenant. Ceci étant dit, nous restons des amateurs. On n’essaye pas d’écraser tout le monde même si nous sommes parmi les meilleures LAN amateurs en France. Ce rendez-vous est connu pour son fun, sa convivialité. C’est ce qui nous a permis de faire venir quelques-unes des grosses figures de SC2 et Smash Bros.” indique Tristan.

Quels objectifs pour la suite?

Cette HF LAN n’était pas la dernière, loin de là. Ses organisateurs ont de nombreux objectifs.

Rémi : “Si on peut faire ça c’est grâce à l’école. Ils nous offrent les locaux et pas mal de matériel ce qui nous permet d’économiser énormément et d’en faire profiter les joueurs. On offre tout le câblage, des espaces détente. Pour la suite, on veut absolument conserver ces avantages. Néanmoins, on aimerait apporter quelques nouveautés nous permettant de créer une LAN alternative dotée d’un gros tournoi concentré sur un seul jeu avec le plus de places possible. On pense aussi à remplacer Smash Bros. Melee par un autre monstre de l’e-sport”.

Tristan : “On essaye également d’apporter plein de petites améliorations à chaque fois pour augmenter la qualité de l’événement. Mais voilà, nous avons beaucoup de contraintes, on est tous étudiants et donc limités par notre temps libre. Les gens s’investissent plus ou moins en fonction de leurs envies et c’est normal. Le but c’est de garder une certaine pérennité en gérant au mieux les départs de ceux qui ont fini leurs études. C’est donc difficile de faire un tournoi de 1.000 personnes et, de toute façon, ça ne nous intéresse pas d’être une mini MLG. »

L’avis de FunKa sur la HF LAN

C’est sans aucun doute une des figures les plus importantes de l’e-sport Starcraft II occidental : le Français FunKa est l’observateur de l’essentiel des grands tournois du jeu, de plus en plus mis en avant par les organisateurs d’événements (à juste titre). C’est lui qui gère la caméra dans le jeu lors de la plupart des tournois, d’Iron Squid II à la BlizzCon, en passant par la DreamHack ou la HomeStory Cup. Ce personnage extrêmement sympathique reste très accessible malgré ses multiples voyages. Il était notamment présent lors de cette HF LAN.

Joueur semi-professionnel avant de passer derrière la caméra, il a participé à plusieurs LAN francophones depuis 2010, "un moment toujours très plaisant où tu as l’occasion de retrouver toutes les personnes avec qui tu joues sur le Net."

Fort occupé, il participait ce week-end à sa première LAN en 2 ans et il a forcément un avis sur l’événement.

"On est très bien à la HF LAN et c’est une bonne chose pour l’e-sport de la région parisienne. C’est la seule LAN où t’as pas besoin de faire huit heures de bagnole pour venir donc c’est super pratique ! En plus, c’est très bien organisé. Les tables sont de bonne qualité, la bouffe est gratuite, pareil pour les boissons. C’est anecdotique mais tu vois ça nulle part ailleurs. Je conseille au public français d’y participer ou de venir en spectateur, c’est bien, ce n’est pas cher, il y a des tables de ping-pong, du billard. On ne s’ennuie jamais !"

Mais quel est son avis sur cet événement comparé à tous ceux auquel il a pu participer ces dernières années en tant qu’observateur ? "On est loin du niveau des bluffantes Redbull Battleground de Washington, mais c’est vraiment une autre dimension. Ce que j’ai vu de plus proche de la HF LAN, c’est la DreamHack, où tout le monde peut s’inscrire."

Terminons ce papier par quelques chiffres sur cette huitième édition de la HF LAN, car mine de rien, c’était 1.650 saucisses, 400 baguettes, 350 litres de boissons, une salle de cinéma pour les finales, plus de 300 personnes engagées (staff, commentateurs et joueurs), 25 € l’entrée pour les joueurs, 5 € pour les spectateurs.

Les propos ont été recueillis sur place par Plax, animateur de Gaming Live que vous pouvez retrouver tous les jeudis à 19h.