L'annonce surprise du rachat d'Oculus VR par Facebook n'en finit par de faire des rides dans la mare.
La bourse en folie
En premier lieu, ce sont les actionnaires de Facebook qui ont manifesté leur désapprobation de cet investissement de 2 milliards de dollars dans la start-up, l'action ayant chuté de près de 7% depuis son annonce. A contrario, et comme pour rappeler à quel point on peut se sentir serein dans un monde régi par la finance, CNN rapporte que de nombreux investisseurs ont accidentellement fait grimper les actions de compagnies comprenant le mot Oculus dans leur nom, les prenant à tort pour Oculus VR dans laquelle ils voulaient placer du cash avant la finalisation du rachat. Oculus VisionTech a ainsi connu un pic de presque 90% en 30 minutes avant de suspendre sa cotation.
Des donateurs qui attendent d'être remboursés
Mais les plus bruyants, ce sont les donateurs ayant participé au financement du projet sur Kickstarter qui se font entendre avec force, exprimant leur indignation et allant jusqu'à demander le remboursement de leur participation ou des devkits offerts. La grogne est diverse, pour certains, c'est une trahison plus éthique que pécuniaire, les représentants d'Oculus VR ayant souvent affirmé qu'ils ne se vendraient pas à n'importe qui pour finalement se donner à l'une des sociétés les plus mal perçues. C'est aussi le sentiment d'avoir pris part à un projet "familial" qui est mis à mal. D'autres en revanche s'estiment floués par ce deal, jugeant qu'Oculus a pris leur argent pour le faire fructifier et décrocher le pactole sans que les donateurs aient une chance d'y trouver une compensation quelconque.
Une fois de plus, on voit à quel point le fonctionnement de Kickstarter peut être mal compris par de nombreux utilisateurs et surtout instaurer l'illusion d'une économie alternative et bienveillante. Pour rappel, en finançant un projet sur Kickstarter, l'utilisateur n'achète pas une part dans une société, ni une action, ce n'est pas non plus un investissement avec un éventuel retour financier, c'est un don, qui peut, et ce n'est même pas une obligation, donner droit à une récompense... ou à rien du tout pour peu que sa gestion soit mauvaise. La seule et unique garantie offerte par Kickstarter est que le donateur ne sera prélevé que si l'objectif minimal est atteint. S'attendre à un remboursement sur les dons de l'Oculus Rift, à une gratification ou même à consultation reviendrait à espérer toucher un pourcentage sur chaque exemplaire vendu d'un jeu financé par la plate-forme de crowdfunding. L'objectif de la campagne était de financer le développement du prototype, le deal est respecté. Penser qu'une compagnie puisse demander la permission à des donateurs avant d'accepter un chèque de 2 milliards de dollars est évidemment illusoire. La réalité vient de durement rattraper le bel idéalisme du financement participatif.
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