Même si le site avait depuis peu tenté de clarifier un peu les choses, de nombreuses personnes ont encore tendance à confondre le fait d'investir dans un projet Kickstarter avec le fait d'acheter à coup sûr un produit fini. La possibilité de faire un don dont la récompense est la livraison du produit en question n'aidant certainement pas les utilisateurs à faire preuve de prudence et à se souvenir que le développement d'un jeu vidéo peut très vite tourner au désastre et se voir annulé. Il fallait s'y attendre, la chose s'est produite il y a quelques jours. Le projet de survival Haunts : The Manse Macabre était parvenu à réunir 1.200 donateurs ayant fourni la somme de 28.739 dollars (22.000 euros) après en avoir demandé 25.000. Si la campagne avait été lancée en juin, le développement avait déjà commencé auparavant. Aujourd'hui, plus un seul développeur ne travaille sur le jeu, les contrats étant arrivés à terme, chacun est reparti de son côté et ne souhaite plus revenir. Seul demeure l'initiateur du projet, Rick Dakan, qui ne cherche pas à cacher la vérité : si le jeu a bien avancé, il est loin de pouvoir être publié et tout l'argent récolté a été dépensé. Dakan promet toutefois qu'il trouvera un moyen de rembourser les donateurs. C'est d'ailleurs l'occasion de rappeler que dans ce genre de situation, Kickstarter n'intervient pas et qu'il est inutile de chercher à les contacter. Il n'existe d'ailleurs pas de plate-forme de remboursement, comme certains donateurs sur d'autres projets hors jeux n'ayant pas abouti ont pu s'en rendre compte. Paypal étant souvent mis à contribution par les créateurs pour reverser l'argent.
Si cette mésaventure est arrivée à un "petit" projet, il faut que chacun garde à l'esprit que des jeux avec des budgets bien plus conséquents peuvent tout à fait ne jamais voir le jour et que même avec 3 millions en poche, on n'est pas à l'abri d'une catastrophe qui fait disparaître toute trace du code source ou d'une mauvaise gestion. Le financement public devenant de plus en plus tendance, n'oubliez pas qu'un don ne garantie pas la réception d'un produit, pas plus que le remboursement de son offre, si la société perd tout, elle n'aura plus rien à rendre.