Vous en avez sans doute entendu parler : le procès de Anders Behring Breivik, le tueur présumé de 77 personnes le 22 juillet 2011 à Oslo, vient de s'ouvrir. Les juges interrogent Breivik sur ses motivations et retracent sa vie. Bien sûr, les jeux vidéo, qui avaient déjà été pointés du doigt à la suite du massacre, n'ont pas tardé à revenir sur le devant de la scène. Breivik admet lui-même avoir utilisé le jeu Call of Duty : Modern Warfare 2 pour préparer ses deux attentats. Mais c'est l'"addiction" de Breivik à World of Warcraft (pourtant démentie par ses statistiques de connexion) qui a été évoquée lors du procès, le procureur allant jusqu'à dévoiler une image de son personnage, répondant au nom de Justicar Andersnordic.

"Est-ce un jeu violent ?" a demandé le juge

"Cela dépend de la façon dont vous le considérez.", a répondu le procureur.

Ces propos peuvent faire sourire, mais moins quand on s'aperçoit que certains médias ont déjà commencé leur exercice de diabolisation : les images de la scène (polémique) de l'aéroport de Call of Duty : Modern Warfare 2 tournent en boucle, tandis que des reportages interrogent des "geeks" sur leur addiction aux jeux vidéo, où l'on peut apprendre par exemple que Bioshock est un jeu gore qui se termine en 200 à 300 heures. Bref, l'émotion bien compréhensible qui entoure ce procès historique pour la Norvège risque une nouvelle fois d'entraîner sa cohorte de désinformations à propos de notre loisir favori.