Il ne vous aura pas échappé que suite à une rapide enquête, sans doute un peu trop rapide d'ailleurs, l'UFC Que Choisir a décidé d'attaquer en justice certains éditeurs de jeux, à savoir Codemasters, Warner Interactive, THQ et Bethesda (voir ici pour plus de détails). Il va sans dire que la chose agace quelque peu dans l'industrie, comme en témoignent les propos de James Rebours, Directeur Général de Sega France et Président du Syndicat des Editeurs de Logiciels de Loisirs (SELL) dans cette interview accordée à Challenge.fr.
C'est en premier lieu la méthodologie et donc la crédibilité de l'enquête menée par l'UFC qui est remise en cause, elle est après tout à la base de la plainte déposée. Il est ainsi reproché à l'UFC de ne pas avoir mené une enquête sur un panel représentatif mais d'avoir simplement lancé un appel à témoins en posant la question : Avez-vous déjà rencontré des problèmes. Ce qui revient à demander "Avez-vous déjà vu un film mal réalisé ? Oui ? Bon on attaque en justice". James Rebours met également en doute la valeur statistique de l'enquête avec 560 témoignages recueillis pour 28 millions de joueurs et 37 millions de logiciels.
En outre, James Rebours note des "zones d'ombre notamment sur les plates-formes. 38% des gens n'arrivent pas à déterminer leur plate-forme. C'est un peu comme si vous signalez des problèmes sur votre voiture sans en connaître la marque !". Il poursuit en répondant à un autre argument formulé il est vrai de façon bien provocatrice par l'UFC qui accuse les éditeurs de réduire la durée de vie des jeux en ne vendant que de simples démos qui doivent être complétées par l'achat de DLC. On retrouve ici la réponse habituelle et un peu corporate : "On ne peut pas dire ça. C'est un non-sens absolu. Les éditeurs ont développé non seulement les modes solos mais également les modes multijoueurs. Les jeux procurent davantage d'expérience qu'avant." Si la question des nombreux DLC est épineuse, il est en revanche certain que qualifier les jeux disponibles dans le commerce de simples démos tient plus du troll repris bêtement par l'UFC que de l'argument rigoureux. Il y a fort à parier que cette histoire est loin d'être terminée.