Le mondial de la simulation est un salon atypique pour nous autres joueurs : c'est un lieu de découverte et d'échange pour les passionnés de simulation. Et à salon hors du commun, cadre hors du commun : c'est au musée de l'aviation du Bourget que s'est déroulé cet évènement. Loisir risqué autrefois réservé à une véritable élite, le pilotage est devenu populaire par le biais des simulateurs. De l'ancêtre Flight Simulator sur PC, aux cockpits et manettes couplées à un dispositif infrarouge, la simulation a connu une évolution rapide ces dernières années, et concerne d'autres sujets que l'aviation... À tel point que de nombreux professionnels s'en servent pour enseigner un métier à leurs employés.
Alors pourquoi un tel salon ?
Michèle Pineau, organisatrice du mondial de la simulation
Michèle Pineau : " Alors, l'idée au départ, c'était d'organiser des évènements, de lier une activité qui soit compatible avec l'activité du musée et l'assimilation de longue date existe chez les pilotes privés et les pilotes de ligne. Et c'était donc d'installer des simulateurs dans le musée. "
Toutefois, depuis quelques années, on assiste à la naissance d'un nouveau type de titres, les serious games qui ont trouvé ici une bonne occasion de s'afficher. Mais pourquoi un "serious" game ?
Marie Archer, assistante chef de projet Wizarbox
Marie Archer : " Alors pourquoi un serious game ? Parce qu'en fait, ça permet de garder quand même cet aspect ludique du jeu vidéo. Tout en ayant un aspect utile. Parce que par exemple si on utilise un serious game pour une formation, l'apprenant va être vraiment acteur et ne va pas être simplement passif. Cela va donc permettre d'être plus efficace dans la formation. Par exemple, il y a un jeu d'une grande entreprise pharmaceutique qui se sert justement d'un jeu pour tester ses candidats potentiels et après elle récupère les scores et après décide en fonction de ces scores de donner des entretiens ou non. Mais a priori le but c'est de pouvoir vraiment agir, faire l'expérience de ce qui va pouvoir arriver par la suite dans la réalité mais là sans conséquence directe. Sur un simulateur de centrale nucléaire, il va pouvoir appuyer sur le mauvais bouton, faire exploser l'usine et pas le faire par la suite dans la réalité. "
Et sur un plan technique, il n'y a pas l'air d'y avoir grand-chose qui sépare un simulateur d'un jeu vidéo.
M. P. : " Les techniques sont les mêmes, les composés sont les mêmes, vous avez des scénographies qui sont les mêmes - disons de même qualité - et qui sont adaptés à des activités différentes et des objectifs différents. "
Les simulateurs peuvent aussi prendre des formes parfois étonnantes...
Alain Dinis, fondateur de la société Virtual Dive
Alain Dinis : " Nous sommes spécialisés dans tout ce qui est simulation de plongée sous-marine, notamment avec ce produit qui s'appelle le triton, qui est un simulateur de plongée sous-marine en piscine. L'objectif c'est de coupler l'immersion physique de l'eau avec l'immersion virtuelle de l'image, pour permettre aux gens qui ne plongent pas d'avoir une première sensation de ce qu'est la vraie plongée en mer. Le fait que les utilisateurs se focalisent sur des images sous-marines, du coup ils perdent totalement l'appréhension de l'immersion, ont beaucoup moins peur et oublient la partie "panique" ou l'appréhension de l'aquaphobie, donc c'est un plus par rapport à ça justement, par rapport à des baptêmes de plongée. "
Mais le plus bel apport des simulations à nos bons vieux jeux vidéo, c'est sans conteste les cabines de pilotage et autres sièges à retour de force.
" Il y a le vérin, ça secoue bien mais il faut quand même un petit temps d'adaptation : la réponse aux freins, l'accélérateur, le patinage et tout, ouais c'est fabuleux ça ah ouais c'est génial ! "
" C'est hyper sensible et extrêmement physique, ça demande un gros niveau de concentration pour arriver à suivre en même temps le pilotage de la voiture et se tenir dans le siège de manière adéquate pour arriver à profiter pleinement du siège. On a vite chaud, on est vite fatigué et c'est hyper dur de rester concentré tout le temps. "
Les moins téméraires se sont détendus en prenant les commandes d'Apache sur Xbox 360.
" Il y a une campagne qui a l'air assez développée, les touches sont assez intuitives une fois qu'on a compris. "
Pour sûr, ça semble un peu moins complexe que les simulateurs d'Airbus !
" Eh bien l'Apache est très maniable, je peux détruire au moins deux hélicoptères, durer 1 minute avant de m'écraser dans l'eau, alors que l'Airbus j'arrive pas à décoller. "
Un salon qui, avec ses nombreuses animations, et la possibilité de piloter des engins de toutes les époques a donc ravi les joueurs, qu'ils soient accros ou juste touristes dans le monde de la simulation.