Les Professeurs Christopher Ferguson et John Kilburn lancent une nouvelle analyse des liens entre jeux vidéo violents et violence réelle. Plus précisément, c'est de la façon dont les études sont menées qu'ils parlent, cherchant à démontrer que la plupart sont orientées par une idéologie politique et donc faussées, et que celles faisant usage d'une approche scientifiquement plus recevable et qui ne parviennent pas à prouver de liens, sont passées sous silence.
Pour eux, chercher à prouver que les jeux vidéo poussent à la violence est devenu une quête politique et idéologique qui a entraîné un plus grand nombre d'analyses de ce média au détriment des autres, le plus souvent par le biais d'une méthodologie douteuse. On retiendra notamment le fait que la façon de constater les actes de violence est fréquemment mal définie, ce qui rend extrêmement simple le fait de l'associer à la pratique vidéoludique. Ce que n'importe quel étudiant en sciences humaines amateur de jeux vidéo a déjà pu constater de lui-même. Quand on ne s'impose pas de définitions strictes et de méthodologie rigoureuse, on peut facilement valider sa théorie de départ et faire briller la caution scientifique. On voit ça en première année.
Voici en vrac leurs constats :
- Ces 10 dernières années, on compte plus d'études sur le jeu vidéo que sur les autres médias.
- Seulement 41% de ces études utilisent des méthodes viables et standardisées de mesure de la violence.
- Ces méthodes de mesure peu fiables de la violence tendent à faire apparaître des effets maximisés en permettant aux chercheurs de choisir les faits qui valident leurs théories.
- Plus les méthodes de mesure se rapprochent des faits, moins l'impact du jeu vidéo semble évident.
- Le choix d'études de type expérimental (courtes et en labo et non en conditions réelles) tend également à tronquer les résultats et à s'éloigner une fois de plus de mesures satisfaisantes des comportements violents.
- Il n'y a toujours aucune preuve que les jeux vidéo ont un impact supérieur aux autres médias sur les tendances violentes.
Leur conclusion est simple : la théorie selon laquelle les médias violents conduisent à des actes violents est pour l'heure irrecevable et ne constitue pas un sujet de santé publique. Les deux chercheurs rajoutent que seul un opportunisme politique peut expliquer pourquoi cette question reste d'actualité alors même que la plupart des études citées doivent plus à l'idéologie qu'à l'objectivité.