C'est dans un cinéma des Champs-Elysées qu'était présenté le prochain volet de la série-fleuve Need For Speed, à savoir ProStreet. Comme son sous-titre l'indique, ce nouvel opus donne dans un genre très prisé depuis le succès ciné de "Fast & Furious", les jeux qui mixent tuning et courses. Projeté sur grand écran à partir d'une Xbox 360, le jeu nous en a mis plein les mirettes. Les voitures donnent dans le photoréalisme, comme il se doit aujourd'hui, et la progression des détails depuis NFS Most Wanted et le plus récent Carbon est nette. D'ailleurs, contrairement à ce qu'on avait pu voir dans Carbon, les courses de ProStreet se déroulent de jour. Le but est de faire de vous le roi de la course de rue. Attention, il ne s'agit pas de s'affronter au beau milieu de la circulation comme dans Most Wanted. Comme elles ont lieu sur des routes "normales" mais fermées, les courses de ProStreet se déroulent entre pilotes, sans aucune intervention extérieure qu'elle soit civile ou policière.
C'est même un événement très organisé qui jalonnera votre carrière, le "Race Week-End", une concentration de bolides plus rutilants les uns que les autres et prêts à en découdre. Pour vous adjuger la meilleure place, vous devrez assurer en Drift (les épreuves de dérapages), en Drag (courses en ligne droite où la gestion de la puissance est primordiale), en Grip (courses sur circuits plus traditionnelles) et, enfin, en Speed Race (courses où il faut passer des checkpoints le plus rapidement possible, le gagnant étant celui ayant la vitesse moyenne la plus élevée). En vous imposant, vous déverrouillerez de nouvelles voitures et de nouveaux lieux où les essayer.
De ce que nous avons pu en voir, ProStreet s'annonce comme l'un des jeux qui vont nous faire aimer nos consoles de nouvelle génération, la Xbox 360 et la PS en tête. La technique s'appuie sur des détails encore améliorés comme celui qui permet aux voitures de générer désormais des volutes de fumée très réalistes quand on démarre comme un bourrin ou qu'on attaque un virage en dérapage. Le frottement surchauffe la gomme des pneus et laisse échapper une telle purée de pois que l'adversaire qui vous suit dans une épreuve de drifting aura bien du mal à se situer par rapport aux bords de la piste.
La carrosserie n'est pas en reste. Les pièces sont indépendantes et offrent différents degrés de solidité. Premier stade de dégâts : des traces de frottements qui écaillent la peinture et laissent apparaître le métal. En cas de choc, une pièce peut se décrocher voire tomber. ProStreet gère même la différence de matière. Ainsi, si le métal se plie somme toute assez facilement, le carbone casse mais encore faut-il se mettre dans le décor de manière très brutale. Dans le prolongement du raisonnement, vous pourrez subir des dégâts légers qui n'altéreront pratiquement pas votre course si vous jouez des épaules avec les autres concurrents. Cela peut aller jusqu'à l'arrêt pur, simple et pour le moins brutal de votre bolide suite, par exemple, à la rencontre frontale avec un poteau électrique aux alentours de 300km/h. Vous pourrez d'ailleurs assister à vos sorties de routes les plus spectaculaires puisque, dès que les quatre roues de votre voiture ne toucheront plus le sol, la caméra se placera sur le bord de la route pour vous permettre d'admirer votre tentative de mise sur orbite, ralenti à l'appui.
En plus de la conduite, le tuning sera donc l'autre pan important du jeu. Sur ce point, les développeurs ont innové. Constatant que les bons pilotes ne sont pas forcément les plus doués en matière de réglage, ils ont mis en place un système de liste de pièces détachées idéales et de schéma de mise au point pour en tirer le meilleur. La bonne idée, c'est que des joueurs pourront se spécialiser dans cet exercice parfois obscur. Ils pourront mettre leurs schémas à disposition des autres joueurs s'ils le désirent et leur nom paraîtra toujours sur l'écran de présentation de la voiture sous la forme de "Voiture pilotée par Machin et préparée par Bidule". A côté de cela, sachez que l'interface affichera de manière très claire et en temps réel les conséquences des modifications que vous pratiquerez sur votre voiture. Si vous réglez l'angle d'un volet arrière, vous verrez immédiatement les changements que généreront vos actions sur l'écoulement de l'air. C'est suffisamment simple et logique pour qu'on appréhende les conséquences sur les réactions de la voiture avant même d'en prendre le volant. Pour en finir avec ce chapitre "les mains dans le cambouis", précisons que ProStreet proposera également un banc dyno sur lequel les Mozart de la boîte de vitesses pourront accorder à la perfection des changements.
Nous avons pu mettre la main sur ProStreet le temps d'une seule et unique course de type Speed Race au volant d'une Mazda RX-7. Il en ressort que le moteur physique vous fait profiter à plein de la moindre dénivellation de la route. Quand on est lancé à 280-300 km/h, la voiture devient très légère dès qu'on atteint le sommet d'une bosse. Et comme elle n'est pas beaucoup plus manoeuvrable quand on se retrouve écrasé par certains virages en cuvette, il faut savoir lever le pied pour accélérer à fond presque uniquement dans les lignes droites. L'un dans l'autre, on est plutôt séduit par un sentiment de réalisme (ce n'est pas GT-R non plus) et un rendu graphique très convaincant. On attendra d'en (sa)voir un peu plus sur le contenu du jeu pour vous présenter un avis plus documenté, lors d'une preview et d'un test futurs. NFS ProStreet est prévu pour sortir "vers la fin de l'année 2007", sans plus de précision pour l'instant.
Voir aussi : Interview de John Doyle, producteur du jeu
- Site officiel de Need For Speed ProStreet