jeuxvideo.com > A quoi se résume votre travail de producteur exécutif ?

Akitoshi Kawazu : Oh, je ne fais pas grand-chose. (rires)

jeuxvideo.com > Final Fantasy XII est une catastrophe à ce point-là ?

Akitoshi Kawazu : (Rires) Non. Pour résumer mon travail, disons que je m'assure juste que le jeu soit livré dans les temps en organisant une équipe comptant 100 à 200 personnes et que les chefs des différentes équipes aient les moyens techniques et le temps de travailler...

jeuxvideo.com > Vous souvenez-vous de votre premier contact avec le jeu-vidéo en général ? Quand avez-vous fait connaissance avec ce média ?

Akitoshi Kawazu : Le premier jeu que j'ai vu était Pong d'Atari. En fait mon envie de faire des jeux-vidéo m'est venue surtout des jeux de plateaux et des wargames auxquels je participais quand j'étais écolier. Je jouais un peu à des jeux de rôle classiques mais, au départ, ce sont vraiment des wargames que je voulais faire.

jeuxvideo.com > Et comment êtes-vous entré chez Square ?

Akitoshi Kawazu : Le plus simplement du monde : en répondant à une annonce. Square recrutait et j'ai tenté ma chance.

jeuxvideo.com > Comment expliquez-vous que Final Fantasy soit une série aussi reconnue du public ?

Akitoshi Kawazu : Contrairement aux autres sagas de jeux de rôle, Final Fantasy est une marque très prestigieuse et chaque équipe de développement qui est différente de celle qui aura travaillé sur le volet précédent subit une pression énorme qui l'oblige à donner le meilleur d'elle-même, puisqu'il faut toujours que les nouveaux opus soient meilleurs que les précédents.

jeuxvideo.com > Quels sont les éléments qui rendent Final Fantasy aussi universel et qui font que ce jeu connaisse le succès aussi bien au Japon qu'en Europe ?

Akitoshi Kawazu : Si on le savait, on ferait plein de jeux qui se vendraient dans le monde entier. (rires)

jeuxvideo.com > Rétrospectivement, comment voyez-vous Final Fantasy XI et plus particulièrement sa nature de jeu en ligne ? Pensez-vous qu'il s'agissait vraiment d'une bonne idée ?

Akitoshi Kawazu : Je ne pense pas qu'il s'agissait d'une erreur. Nous avons suivi ce qui nous semblait l'évolution logique du RPG : aller vers le online. Je pense d'ailleurs que FFXI a apporté sa pierre à l'édifice du jeu de rôle online en général et à la saga en particulier, puisqu'on retrouve des aspects de ce titre dans FFXII.

jeuxvideo.com > Peut-on en conclure que rien ne s'opposerait au développement d'un nouveau FF online ?

Akitoshi Kawazu : Oui, je pense que ça reste une possibilité.

jeuxvideo.com > Mais ne pensez-vous pas que le phénomène de partage du jeu inhérent au online nuit à Final Fantasy dans la mesure où le joueur ne retrouve pas sa propre partie mais doit prendre part à un jeu commun ?

Akitoshi Kawazu : Effectivement, la liberté offerte dans les MMORPG est à double tranchant. Lorsque le joueur fait ce qu'il veut, il n'est pas obligé de suivre une histoire. Faire un jeu online dans lequel l'histoire serait aussi prépondérante que dans un FF offline reste pour moi un challenge à accomplir. Même si Final Fantasy XI n'est pas encore parvenu à ce degré d'excellence en terme de scénario à suivre pour un joueur qui est aussi un personnage, dans l'avenir, il faudrait peut-être se pencher sur des MMORPG qui proposeraient de la liberté et un scénario dans lequel les joueurs s'investissent plus.

jeuxvideo.com > Alors reste-t-il encore une place pour les RPG en solo ?

Akitoshi Kawazu : Il y a cinq ans, on disait déjà que tous les jeux seraient en ligne et ils ne le sont toujours pas. Donc je ne me fais pas trop de souci. Il y aura toujours des jeux offline, quoi qu'il arrive.

jeuxvideo.com > L'univers de Final Fantasy est très bien construit et bourré de références que les fans veulent voir apparaître à chaque opus. La gestion de ces références, c'est plutôt une bénédiction à gérer ou au contraire, est-ce que ça tient de la figure imposée ?

Akitoshi Kawazu : Il est vrai que de ne pas avoir à expliquer en détail toutes les subtilités du jeu à chaque volet, c'est plutôt pratique... D'un autre côté, il faut à chaque fois qu'on trouve ce qu'on va faire de tel ou tel élément.

jeuxvideo.com > FFXII sort sur PS2 et sur DS. Pourquoi n'y a-t-il pas de version PSP ?

Akitoshi Kawazu : Je ne sais pas comment vous expliquer pourquoi on a choisi la DS plutôt que la PSP. Nous ne sommes pas partis du principe voulant que, comme FF était développé sur PlayStation, sa suite devrait être destinée forcément à la PSP. Nous avons plutôt réfléchi en terme de distribution. Il y a bien plus de DS sur le marché que de PSP ce qui la rend plus à même de recevoir une version de Final Fantasy sur console portable. Voilà tout.

jeuxvideo.com > Le système de Gambit de Final Fantasy XII a-t-il été développé pour répondre à une envie ou pour améliorer quelque chose qui, selon vous ne fonctionnait pas assez bien dans les Final Fantasy précédents ?

Akitoshi Kawazu : Dès le début du développement de FFXII, nous voulions donner l'occasion aux joueurs de gérer un seul personnage tandis qu'une intelligence artificielle s'occuperait des autres membres du groupe. On avait baptisé ce système "Gambit" dès le départ mais il y a eu d'autres noms car d'autres systèmes sont apparus en cours de développement. Finalement, nous sommes revenus à celui-là. En tout cas, c'était vraiment une intention, une voie à suivre pour atteindre notre objectif et non pas une quelconque volonté d'améliorer quoi que ce soit.

jeuxvideo.com > On a vu récemment apparaître des images superbes avec un système de jeu qui ont été prétendument tirées de Final Fantasy XIII sur PS3. Pouvez-vous nous affirmer que ces images sont tirées du jeu et non pas d'une vidéo ou d'une séquence intermédiaire.

Akitoshi Kawazu : (NdR : cette question déclenche une conversation en japonais entre Kawazu-san et une jeune femme qui a passé l'interview assise derrière nous...) Pas de question sur Final Fantasy XIII, s'il vous plaît.

jeuxvideo.com > Merci, Kawazu-san (et un grand merci à Grégoire Hellot qui a assuré le rôle d'interprète durant cette interview).

• Dossier de Final Fantasy XII