Difficile, quand on développe un "city builder", de ne pas être d'emblée comparé au ténor du genre, Sim City, par quelque "journaleux" bas de plafond qui croit tout savoir avant qu'on ait eu le temps de lui expliquer quoi que ce soit. Mea maxima culpa. Car si City Life ressemble comme deux gouttes d'eau au hit légendaire de Maxis, son principe de jeu met en avant un aspect bien négligé jusqu'à présent : la vie sociale qui se développe au sein de la jungle de béton. Permettant une construction très libertaire puisque débarrassé du système de grille de Sim City, City Life exigera avant tout qu'on prenne en compte, quartier par quartier, les aspirations et la nature des habitants qui viendront bientôt élire domicile dans les buildings flambants neufs mis à leur disposition. Six tribus urbaines seront présentes : les sans-abri, les ouvriers, les "B.O.B.O.", les artistes, les cadres et les bourgeois. Bien sûr chaque membre de cette échelle sociale préfère rester parmi sa propre communauté et la fréquentation des ressortissants d'autres groupes l'indispose. Or, un citoyen mécontent est un citoyen qui déménage donc un impôt local en moins. Et moins d'argent dans les caisses de la ville, c'est aussi moins de possibilités de se développer et d'attirer de nouveaux habitants. Pourtant, tout ce petit monde aspire pratiquement aux mêmes choses. Par exemple, il est impératif de gérer la sécurité et d'éviter que votre cité ne se transforme peu à peu en coupe-gorge. Les commissariats doivent assurer l'inévitable présence policière dans tous les quartiers, mais plus particulièrement les plus riches. Or, les personnes qui travaillent avec le plus d'efficacité dans ces postes de police sont issues du groupe "Ouvriers". Donc, des ouvriers doivent aller travailler dans un quartier bourgeois pour y remplir une tâche pour laquelle les bourgeois du jeu eux-mêmes n'ont aucune affinité. Pas étonnant que les relations finissent par se tendre allant jusqu'à des extrêmes tels que des grèves, des manifestations, voire des émeutes.
Et ces relations sociales se ressentiront dans des postes à surveiller comme les loisirs, le trafic et, bien sûr, le travail. Mais, à la longue, les habitants pourront changer de culture et de milieu social en fonction de leur emploi. S'ils en ont, cela leur permettra de monter dans l'échelle sociale (dans l'ordre de la liste ci-dessus). L'inverse sera bien entendu possible ce qui se traduira par un appauvrissement de votre cité et une population qui ne sera plus capable de faire face à ses besoins les plus basiques (sécurité, soins...). Vous comprendrez qu'avec un tel principe de jeu, City Life ne vous proposera pas, contrairement à sa source d'inspiration (que revendiquent bien volontiers ses développeurs), une quelconque attaque d'extraterrestres, de robot géant ou la destruction de votre ville par les assauts répétés d'une tornade.
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