Disons-le sans ambages, Boiling Point : Road to Hell qu'Atari nous a montré dans ses locaux parisiens pourrait constituer l'une des meilleures surprises PC de 2005. Apparemment traité comme le premier FPS venu, ce jeu, un temps baptisé Xenus, vous fera endosser l'identité de Saul Meyers, un homme entre deux âges qui tente de toute évidence d'oublier un passé trouble dans l'alcool. C'est d'ailleurs la bouteille à la main que le surprend le coup de fil du rédacteur en chef du journal de Colombie pour lequel travaille sa fille, Lisa. "Travaillait" serait une formulation sans doute plus judicieuse dans la mesure où la demoiselle n'a pas donné signe de vie depuis 10 jours, après avoir annoncé qu'elle partait faire l'interview d'un baron de la drogue reconnu. Cédant à l'appel du devoir paternel, Saul prendra à peine le temps de rassembler quelques affaires avant d'attraper le premier avion à destination d'Amérique du Sud.
L'idée maîtresse de Boiling Point est de proposer en lieu et place du classique enchaînement de niveaux à la difficulté croissante une zone totalement ouverte et à explorer couvrant plusieurs dizaines de kilomètres carrés où promener Saul Meyers et lui permettre de retrouver sa progéniture. Un système de streaming réduira à néant les chargements, renforçant le sentiment de liberté totale. Appliquant cette philosophie au principe-même du jeu, ses développeurs ont laissé au joueur le soin de mener l'aventure comme il l'entend et faire de Meyers ce qu'il veut. Bien sûr, retrouver Lisa constitue en quelque sorte la quête principale de ce jeu mais de nombreuses quêtes annexes viennent se greffer. Par exemple, histoire de gagner du temps sur les déplacements, Saul Meyers devra emprunter différents moyens de transport. S'il sait conduire une voiture, il ignore tout du pilotage d'un hélicoptère, d'un avion ou d'un bateau. Il va donc devoir apprendre et se montrer sympathique envers ceux qui pourront lui enseigner ces disciplines, quitte à leur rendre quelques services. Or, il faut savoir que des factions antagonistes sont présentes dans la région : la CIA, les guérilleros, la Mafia, les indiens... S'il noue des relations avec l'une pour parvenir à ses fins, cela se traduira par une indéniable baisse de popularité chez les autres. Bref, il faudra composer en permanence, d'autant plus qu'il y aura un aspect "réputation" à gérer. Selon la façon dont on résoudra ses problèmes, violemment ou pacifiquement, devant tout le monde ou discrètement, le bouche à oreille vous précèdera et modifiera la façon dont des gens que vous n'avez pas encore rencontrés vous percevront. Enfin, dans cette partie du monde comme partout ailleurs, tout passera par l'argent. Meyers devra donc en gagner pour pouvoir poursuivre son enquête en menant divers métiers : chauffeur de taxi, chasseur et tanneur de peau des animaux de la jungle... Dernier point qui donne à Boiling Point : Road to Hell un côté "JdR hardcore" : l'expérience du personnage, bien sûr. Ici pas de points à distribuer à chaque passage de niveau et Saul Meyers ne pourra pas être bon en tout. S'il utilise constamment un fusil à pompe, il deviendra excellent dans le maniement de cette arme. Mais s'il privilégie ensuite un pistolet mitrailleur, son expertise au fusil à pompe s'étiolera alors que montera sa capacité à manier le PM. Il en va de même pour tous les aspects pratiques de la vie du personnage : sens du commerce, premiers soins... Ce premier contact avec Boiling Point nous a convaincus de la profondeur que recèle ce titre et d'ici sa sortie fin mars 2005, nous aurons sans aucun doute l'occasion de revenir dessus pour en explorer d'autres aspects.
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