La crise que traverse actuellement le secteur du jeu vidéo continue et l'un de ses acteurs tristement phares est Embracer Group : son PDG Lars Wingefors s'est récemment exprimé sur la politique de l'entreprise.
Période douloureuse
L'industrie vidéoludique connaît une douloureuse crise depuis plus d'un an maintenant qui se compte en milliers de licenciements : tout récemment, nous apprenions par exemple la fermeture du bureau français de Bethesda, faisant partie de la restructuration de Microsoft qui s'est séparé, au total, de 1900 personnes au sein de sa division jeux vidéo.
L'autre bête noire de cet épisode s'appelle Embracer Group, géant suédois qui, après un deal de 2 milliards de dollars avec la société saoudienne Savvy Games Group qui n'a pas abouti, a dû revoir complètement ses plans pour ne pas mettre la clef sous la porte. Un revirement de politique qui s'est concrétisé par la fermeture de sept studios, le départ forcé de plus de 1400 personnes, 29 jeux annulés… sans oublier la revente express de sociétés pourtant dernièrement rachetées, comme Gearbox.
Bientôt l'heure de relever la tête ?
Aujourd'hui, Embracer Group semble vouloir se relever pour de bon et pour ce faire, l'entreprise a annoncé la création de trois entités :
- Coffee Stain & Friends, un éditeur et développeur de jeux vidéo AA et indépendants ;
- Middle-earth Enterprises & Friends, un éditeur et développeur de jeux vidéo AAA ;
- Asmodee, qui s'occupera des jeux de cartes, de plateau, de société ainsi que les jeux vidéo qui y sont associés.
Un nouveau départ, donc, pour redresser la barre une bonne fois pour toutes. Lars Wingefors, le PDG d'Embracer Group, s'est tout récemment entretenu avec GamesIndsutry : il est ainsi revenu sur cette période particulièrement trouble et dramatique pour le jeu vidéo… dont il semble assumer la responsabilité personnellement.
En tant que leader et propriétaire, vous devez parfois assumer vos responsabilités et vous devez reconnaître si vous avez commis des erreurs et si vous auriez pu faire les choses différemment.
Je suis sûr que je mérite beaucoup de critiques, mais je ne pense pas que mon équipe ou mes entreprises méritent toutes d'être critiquées. Je pourrais en assumer une grande partie moi-même. Mais en fin de compte, je dois croire en la mission que nous nous sommes fixée et cela est toujours valable, et nous permettons maintenant cela en créant cette nouvelle structure.
Embracer Group est-il sorti de la panade pour autant ? Pas encore, non. Mais c'est en bonne voie à en croire Wingefors, qui aurait d'ailleurs conservé de bons liens avec ses différentes entités selon ses dires.
Je sens toujours que j'ai la confiance de la plupart ou de la totalité de mes principaux entrepreneurs et PDG qui ont rejoint le groupe. Ca a été difficile, mais je pense qu'ils croyaient tous en la mission d'Embracer. Ils comprennent aussi que le monde a changé, que nous devons changer. C'est douloureux.
Nous ne pouvons pas créer tous les jeux que nous voulions faire il y a trois ans, mais nous devons nous y adapter. Nous continuerons à créer des jeux, nous avons toujours l'un des plus grands, sinon le plus grand, pipeline de jeux de l'industrie. Et nous avons de grands projets pour les années ou décennies à venir.
Rappelons qu'Embracer doit entre autres développer le nouveau Tomb Raider au travers de Crystal Dynamics : une chance que n'a pas eu Eidos Montréal, qui a vu son nouveau Deus Ex annulé purement et simplement après plusieurs années de conception.