Ce 25 janvier sort Apollo Justice: Ace Attorney Trilogy, nouvelle compilation de remasters de la licence d’enquête narrative qui comprend les quatrième, cinquième et sixième jeux de la série principale Ace Attorney sortis à l’époque sur DS dès 2007. Phoenix Wright s'est vu retirer son insigne d'avocat et est défendu par un petit nouveau encore fébrile, Apollo Justice, dans une première affaire qui reste culte dans l’histoire de la saga. Une refonte créée à l'aide du RE Engine qui propose en tout pas moins de 16 enquêtes traduites en français pour la promesse d’une durée de vie colossale culminant les 80 heures de jeu. Bonheur garanti devant votre console.

Une trilogie plus belle que jamais

Le travail de refonte de la trilogie d'Apollo Justice est d’une qualité comparable à celui effectué dernièrement sur The Great Ace Attorney Chronicles. Les graphismes entièrement HD et les animations amusantes et particulièrement léchées offrent un regard frais sur ces épisodes incontournables, qui, à défaut de se démarquer de la licence en termes de structure et de mécaniques, se montrent toujours aussi passionnants. Au sujet du premier jeu, nous écrivions justement en 2008 dans notre test : “A l'instar de ses prédécesseurs, Apollo Justice est un titre qui fera mouche auprès d'un certain public de joueurs et qui ne décevra probablement pas les connaisseurs malgré son manque d'audace et son approche finalement très conventionnelle et prévisible. Mais cela ne doit pas empêcher les nouveaux venus de tenter l'expérience à leur tour et peut-être devenir eux aussi les nouveaux défenseurs du droit sur console”. À ce propos, pour tout ce qui concerne le contenu intrinsèque du jeu comme son scénario, nous vous recommandons de consulter nos critiques d’époque. Apollo Justice: Ace Attorney Trilogy conserve donc son écriture d'antan, avec sa finesse, ses quelques longueurs, sa logique parfois discutable, mais tout de même sa qualité indéniable. C’est juste un plaisir énorme de pouvoir redécouvrir l'expérience sur des supports actuels (PC, Switch, PS4, Xbox One).

Dans les grandes lignes, notez que le cadre du premier jeu, Apollo Justice : Ace Attorney, est planté sept ans après les événements d'Ace Attorney 3 et nous présente à un jeune personnage inédit, Apollo Justice, un avocat néophyte qui pourra compter sur les bons conseils de Phoenix Wright. Ce dernier n'a plus son insigne et se retrouve étrangement à jouer du piano dans des bars miteux. Le déroulé des épisodes est semblable à ce que l’on connaît déjà : une partie enquête et une partie procès rythment toutes nos affaires, tandis qu’Apollo semble être doté d’un talent propre à lui pour distinguer les traces de mensonges chez les personnages ; Un bracelet un peu spécial lui permet en effet de ralentir le temps et de percevoir les moindres contractions musculaires des témoins, trahissant leur culpabilité. La trilogie nous introduit également à Athena Cykes, capable d’analyser les émotions des individus interrogés au milieu d'un procès.

Un confort optimal

En termes d’ajouts notables, la compilation propose un menu revisité et modernisé qui offre la possibilité non négligeable de pouvoir sélectionner le jeu, l'épisode et même le chapitre que l’on souhaite lancer dans l’ordre de notre choix. Ainsi si vous ne connaissez que trop bien la première affaire et sa sombre histoire de poker qui tourne au vinaigre, vous pouvez passer directement à la suite. Également de retour, le mode Autoplay permet de faire avancer automatiquement les dialogues tandis que le mode Histoire résout même les énigmes à votre place. Une alternative vraiment très plaisante pour ceux qui préfèrent visionner le visual novel comme un bon vieux feuilleton du dimanche après-midi. Enfin autre ajout intéressant pour les étourdis comme moi : un système d'archivage vous laisse remettre la main sur les répliques que vous aviez passées sans faire attention.

Des bonus au programme

La compilation vient également avec son petit lot de bonus, lesquels incluent le Hall de l'orchestre, qui offre le loisir de se repasser les charmantes compositions musicales des procès, mais aussi la bibliothèque d'art qui renferme un tas d’illustrations et surtout le dessin animé spécial du prologue de Spirit of Justice. Vous y trouverez enfin le studio d'animations, qui vous permet de relancer les animations des personnages et recréer vos scènes favorites. Tout un lot de petits ajouts qui feront davantage plaisir aux fans de la première heure désireux de s’éterniser encore quelques instants sur le menu du jeu. Bien sûr, ça ne changera pas drastiquement votre expérience de jeu, mais ces détails témoignent tout de même de la bonne volonté de Capcom de fournir un beau retour pour sa licence phare. Dernier point à soulever : les costumes et épisodes spéciaux - « Volte-face à la barre » et « Retour vers la volte-face » - qui étaient auparavant vendus à part ou comme bonus de précommande font partie intégrante de cette collection.

En quelques mots, Apollo Justice : Ace Attorney Trilogy trouvera davantage d'intérêt auprès de ceux qui n’ont jamais touché aux épisodes de la saga et qui y découvriront des histoires inchangées, mais toujours au goût du jour avec des graphismes léchés et très fins. L'identité de la série est totalement respectée, tout comme son écriture parfois brillante, parfois hétérogène. Les néophytes sont toutefois invités à débuter la saga par la trilogie de Phoenix Wright, de sorte à suivre parfaitement la chronologie de la licence et à comprendre l'évolution des personnages.