Si vous avez du mal à vous lever le matin, un des arguments qui revient le plus est celui du «snooze», le fait de retarder son réveil qui aurait des conséquences sur la fatigue durant la journée. D'après cette récente étude, cette affirmation est remise en question.
Le snooze : une mauvaise réputation
Je le fais aussi, et je suis certain que beaucoup d'entre vous en sont aussi «coupables». Je n'ai pas trop de problème pour m'endormir, mais me réveiller est un calvaire, et la tentation de repousser l'alarme est trop forte. On entend souvent que cette pratique ne sert à rien, et est même mauvaise pour le sommeil et l'état de fatigue du corps. Qu'en est-il ?
Si vous ne «snoozez», bravo à vous, mais pour les autres, ce genre de comportement pourrait rendre le réveil encore plus difficile. En effet, d'après Jenna Gress Smith, doctorante et chercheuse en sommeil à l'Université de Phoenix aux USA, le problème, c'est la fragmentation :
Tout d'abord, vous fragmentez le peu de sommeil que vous avez, il est donc léger et de mauvaise qualité. Le sommeil fragmenté n'est généralement pas réparateur et provoque en fait la même sensation de désorientation qu'au réveil d'un sommeil profond ou d'une sieste inopportune.
Le deuxième problème concernerait la perturbation des cycles de sommeil, à cause d'une reprise du sommeil bien trop courte :
Si vous vous rendormez, votre corps voudra commencer un nouveau cycle de sommeil, mais vous n'aurez pas assez de temps pour le terminer dans les 10 minutes de la fenêtre de sieste. Votre corps sera secoué par des allers-retours entre le sommeil paradoxal et le sommeil non paradoxal léger. Ce schéma peut perturber votre rythme circadien, l'horloge biologique qui régule votre temps d'éveil et de sommeil.
Alors que des professionnels comme Jenna recommandent de supprimer le snooze de votre vie autant que possible, une étude sur le sujet obtient un résultat quelque peu différent.
D'après cette étude, le snooze n'est pas vraiment néfaste
Tina Sundelin, Shane Landry, John Axelsson, chercheurs à l'Université de Stockholm, ont conduitdeux études conjointes pour attaquer le problème du snooze de façon concrète, sur le terrain. Voici le contenu de chaque étude :
- La première étude a recueilli des informations auprès de 1 732 personnes sur leurs habitudes de réveil. Elle conclut que le snooze est une habitude très répandue, particulièrement chez les jeunes et ceux étant plus productifs le soir.
- La seconde étude était une sorte d'expérience de laboratoire avec 31 participants qui avaient l'habitude de snoozer. Cette deuxième étude a révélé que repousser son réveil le matin de 30 minutes ne nuisait pas ou même améliorait les performances lors de tests de cognition réalisés peu après le réveil. Cependant, caler un snooze entraine tout de même une perte de sommeil d'environ 6 minutes.
Ainsi, ces deux études concluent que repousser son réveil de quelques minutes le matin n'a pas d'impact significatif sur le sommeil, et l'état dans lequel on se trouve quand on se réveille. Pour confirmer ces dires, il faudrait essayer deux choses : faire la même expérience avec des snoozes plus courts - beaucoup ne rajoutent que quelques minutes, et pas 30 - mais aussi en effectuant plusieurs snoozes d'affilée, comme j'en ai l'habitude…