Final Fantasy XIV Online qui est aujourd’hui une des valeurs sûres de la saga, mais le MMO n’a pas toujours connu ce succès ! Dans ce Legends, on revient sur les hauts et les bas du jeu.
Les lignes ci-dessous reprennent le contenu de la vidéo disponible en en-tête de cet article. C'est le JV Legends de la semaine, un épisode de 21 minutes consacré à la renaissance du jeu de rôle en ligne massivement multijoueur Final Fantasy 14.
La licence Final Fantasy est un très gros morceau du jeu vidéo, c’est même la deuxième plus grande licence de RPG, en termes de ventes, après le géant Pokémon. Sachant que ce dernier est orienté tout public, Final Fantasy, c’est un peu la référence pour les joueurs plus expérimentés. Depuis la sortie de la saga dans les années 80, ce sont des succès sur succès qui s’enchaînent, enfin… la plupart du temps. Effectivement certains opus fonctionnent bien moins que d’autres. Ça a été le cas de Final Fantasy XIV Online à sa sortie en 2010. Oui, je parle bien du jeu qui, 13 ans après sa sortie, franchit la barre des 25 millions d’inscrits. Aujourd’hui, le MMO est le FF le plus lucratif et ravi ses joueurs. Mais qu’est-ce qui a permis un tel lifting à un jeu qui reçut un 49/100 sur Metacritic à sa sortie ? Dans ce Legend, on revient sur la métamorphose de Final Fantasy XIV Online.
C’était censé être une valeur sûre…
Pour commencer, il faut savoir que la série Final Fantasy se décompose en deux types de jeux distincts. D’un côté, on a les épisodes chiffrés (I, II, III, etc.), la valeur sûre qu’ils ne doivent pas louper, et de l’autre les hors-série ou spin-off ou les développeurs se permettent quelques fantaisies finales. Pour illustrer ces derniers, on a eu des jeux comme
Final Fantasy Tactics qui est un T-RPG, un type de gameplay plus niche, ou encore Final Fantasy Mystic Quest destiné aux débutants de la saga ou même aux plus jeunes joueurs. Les spin-offs permettent aussi de faire un peu d’argent sur un épisode qui a bien fonctionné en sortant un dérivé (coucou FF7).
Cependant, il est arrivé que Square Enix, le studio derrière FF, sortent un peu des sentiers battus sur ses épisodes principaux. On pense à Final Fantasy XVI récemment qui s’écarte du RPG pour aller vers l’Action-Aventure. L’écart a été relativement bien reçu, mais ce n’est vraiment pas toujours le cas pour d’autres. On arrive alors enfin au cas Final Fantasy XIV Online, un flop total en 2010. L’une des raisons, c’est aussi un écart par rapport à la recette originale. Un FF, c’est un RPG solo et c’est tout, ici on parle d’un jeu multijoueur en ligne, un MMORPG, qui vise donc un public différent.
Pourtant, cette tentative pouvait être vue comme une bonne idée. Effectivement, à cette époque le plus gros succès de la licence était Final Fantasy XI Online : Rise of the Zilart. Sorti en 2002, le jeu a reçu un bon 16/20 sur JVC et un 85/100 sur Metacritic et rapporte énormément d’argent au studio. En partant de ce constat, faire un épisode en ligne plus récent semble être la chose à faire. Malheureusement, l’échec est cuisant, rien ne va sur le jeu, et même chez Square Enix on le remarque.
Final Fantasy XI Online
Qu’est ce qui a foiré ?
En effet, dans les studios, on se réunit pour comprendre cette sortie catastrophique. Rapidement, on se rend compte que le jeu, bien que sorti 8 ans plus tard que son prédécesseur FF11, n’apporte rien de plus et cumule les erreurs. Parmi les quelques exemple on peut noter le nombre de persos limité à l’écran, contre productif pour un MMO dont le principe est d’être un maximum, la navigation dans les menus et interfaces n’est pas du tout optimisée, tout semble brouillon comme les combats sans auto-attaque et l’affichage d’un pot de fleur qui prend beaucoup plus de ressources que celui du personnage du joueur. En somme, le jeu n’est pas à la hauteur des exigences que l’on peut avoir d’un MMO en 2010, époque où World of Warcraft règne en maître sur le genre.
Comme on l’a dit, Square Enix mise énormément sur les épisodes chiffrés. Ils représentent la réputation du studio et l'échec de l'un deux aura des répercussions sur tous les prochains. Beaucoup d'argent est en jeu. Il faut donc absolument corriger ce FF14 et pour ça le studio a un plan. Ils vont essayer de colmater comme ils peuvent le jeu en l’état et dans l’ombre, préparer une meilleure version. Alors oui, c’est risqué. D'une part ça va coûter des millions mais, surtout, il n’y a aucune garantie que le successeur ne flop pas également. Plus encore, le jeu est sorti sur PS3, il faut donc que la refonte sorte sur la même console pour satisfaire ceux qui ont acheté la première version. Mais, la console est déjà en fin de vie, ils ont plus ou moins deux ans pour rattraper tout ça.
Pour préparer cette nouvelle version du jeu, Square Enix va employer les grands moyens puisque c'est une refonte totale des équipes dédiée a FF14 qui est organisée. À la tête de la nouvelle team on retrouve Naoki Yoshida, c'est lui même qui a été chargé, pendant 7 semaines, d'analyser le jeu raté et de proposer une solution. Il devient alors réalisateur et producteur du soft. Ce dernier est maintenant son bébé et il s'entoure de gens hyper compétent pour mener à bien son projet. La nouvelle équipe est ultra optimisée avec des élites en MMORPG et des nouvelles méthodes de management
Version de 2010 de FF14
Une renaissance orchestrée
D’abord, première étape du plan, il faut bichonner les joueurs qui sont restés sur le jeu ! Dans un premier temps, Square Enix offre l’abonnement. Ensuite, les retours des joueurs sont reçus et écoutés. Quelque chose d’assez rare pour un studio japonais où la distance avec le gamer est une tradition. En 2011, le jeu commence à sortir la tête de l’eau, des mises à jour fluidifient le gameplay, des features attendues sont enfin présentes comme pouvoir monter des Chocobos. Encore mieux, la nouvelle version est pratiquement prête. Il ne reste plus qu’à trouver comment la mettre en ligne. Et pour ça, le producteur va avoir une idée de génie !
Tout sera orchestré comme une fin du monde. Au fur et à mesure des mises à jour, les joueurs peuvent observer un point rouge qui grossit dans le ciel. Accompagnant cela, des événements uniques font leur apparition : des monstres plus fort que la normal apparaissent dans des zones sécurisées, des menaces se rapprochent de plus en plus près des villes, ils sont de plus en plus nombreux. Petit à petit, le monde de FF14 est plongé dans le chaos. Le monde coloré de Final Fantasy XIV prend des teintes de rouge et de gris. Les joueurs comprennent ce qui se passe : le monde va être détruit. Après des semaines de dégradation, le monde connaît sa réelle fin avec la fermeture des serveurs. Mais avant ça une épique cinématique mettant en scène Louisoix dépassé par la destruction qu’engendre Bahamut, créature mythique de la saga. Ensuite, écran noir… pendant neuf mois.
Le Dalamud dans FF14
Ce temps écoulé, les joueurs ont le droit à une nouvelle cinématique. Cinq années sont passées et ils sont tous téléportés dans un nouveau Eorzea (le monde de FF14). Chaque personnage ayant vu l’avant et l’après reçoit une marque, comme un remerciement pour cette fidélité. Aujourd’hui, le jeu est sauvé, il a même atteint les 27 millions d’inscrits et sécurise les finances de Square Enix.