L’appel du ciel… que je n’entendais plus

Sur nos forums comme sur les réseaux sociaux, les joueurs débattent encore des meilleures annonces de ces dernières semaines. Les récents événements estivaux ont permis de connaître de nouveaux projets tels que Final Fantasy VII Rebirth, Star Wars : Outlaws, Sonic Superstars ou encore Super Mario Bros. Wonder. En ce qui me concerne, et malgré des révélations de grande qualité, je retiens surtout un jeu qui est un peu passé un peu sous les radars, ce qui est un comble pour le genre qu’il défend : Microsoft Flight Simulator 2024. Au moment de la diffusion de sa bande-annonce au Xbox Games Showcase, je n’ai pas immédiatement compris qu’il s’agissait d’un "vrai" nouveau jeu et pas un simple DLC de Microsoft Flight Simulator. Mais la promesse a immédiatement fait mouche chez moi : j’allais peut-être enfin pouvoir m'éclater dans les cieux avec Flight Sim.

Quand je discutais il y a quelques mois de Flight Simulator avec Epyon (ancien journaliste de Jeuxvideo.com - ndlr), il m’expliquait prendre du plaisir à simplement survoler certaines parties du globe dans le cockpit des avions qu’il apprécie. “Les appareils que j’aime sont essentiellement des jets militaires, donc ça peut aller très vite” s’amusait ce féru de vitesse. Au fil de la discussion, il me racontait, enthousiaste, ses vols en rase-mottes entre les buildings de New York, ou le défi un peu fou qu’il s’était fixé de passer sous tous les ponts connus, ou en plein milieu de l’Arche de La Défense. “C’est vraiment le plaisir d’aller où je veux et de contrôler ces engins pour lesquels j’ai une vraie passion depuis tout petit, qui alimente mes sessions de jeu” me disait-il, avant de me décrire son amour pour les processus d’allumage : “aujourd’hui je sais lancer l’essentiel des gros chasseurs américains, genre F-14, F-15, F-16, F/A-18, F-22 et F-35. Et pas mal d’autres, comme le Grippen suédois ou le Su-57 russe. Suivre les check-lists, appuyer sur tous ces boutons, c’est vraiment cool !”.

La petite étincelle qu’il avait dans les yeux à ce moment-là me donnait envie de partager son adulation pour les engins volants de Flight Simulator. Mais il a fallu que je me rende à l’évidence, dans son état actuel, aussi révolutionnaire qu’est sa technique, aussi complet qu'est son contenu, le soft édité par Microsoft dans son édition 2020 n’est pas fait pour moi. Malgré toute ma bonne volonté, je ne ressens aucun plaisir particulier à me retrouver à 17 000 pieds pour me rendre d’un point A à un point B... pour le simple plaisir de voler. Comme tout le monde, je suis allé voir à quoi ressemblait la maison de mes parents pour mon vol inaugural, mais passée la claque graphique qui n’était pas forcément présente lors de la visite de ma petite ville de naissance (qui ressemblait à tout sauf à ce qu’elle est vraiment), le titre édité par Microsoft m’est tombé des mains. Mon intérêt est tombé en chute libre.

Véritable simulateur imaginé pour les puristes malgré une tonne d’options permettant d’adapter l’expérience, le titre développé par Asobo a pris le parti de laisser les néophytes sur la touche. Les superbes paysages affichés dans les différents trailers avaient presque réussi à faire oublier que non, Flight Simulator n’est pas un jeu pensé pour tout le monde. Bien sûr, les leçons de pilotage peuvent être considérées comme un contenu solo intégré pour les joueurs qui aiment avoir des missions bien définies, mais elles sont répétitives et un peu austères. Si vous ajoutez à cela le poids du jeu (plus de 100 Go), des temps de chargement très longs, une interface surchargée et des commandes délicates si l’on n’est pas équipé d’accessoires valant 200 euros, vous comprendrez aisément pourquoi j’ai fini par supprimer le jeu du disque dur de ma Series X.

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We can be heroes, just for one flight

Ce qui m’a manqué dans Flight Simulator, ce sont de véritables missions développées pour m’obliger à tester différents engins et raviver la flamme du joueur que je suis plutôt que tenter d'insuffler une âme de pilote que je ne suis pas. En d’autres termes et pour utiliser un anglicisme à la mode, le simulateur de Microsoft n’avait pas suffisamment d’éléments de “gamification” pour maintenir mon intérêt de joueur.

Bien sûr, je n’en veux pas au studio : Flight Simulator a toujours été un simulateur pensé avant tout pour les passionnés d'aviation. Aux dernières nouvelles, il a même séduit 12 millions de joueurs. J’ai simplement été frustré par un problème qui n’est que le mien, celui de ne pas aimer suffisamment l’appel du ciel pour perdre du temps dans un bac à sable aérien de la taille du monde. La promesse était tellement fabuleuse que, plus que pour n'importe quel autre jeu, j'avais envie de perdre des heures près des nuages à parcourir notre jolie planète bleue, quand bien même les simulations ne feraient pas partie de mes genres de prédilection. En outre, l'aura du titre d'Asobo était tellement forte au moment du confinement que Flight Sim a atteint le statut de production incontournable, que l'on aime ou pas sa catégorie.

Alors que je pensais devoir tourner définitivement la page Flight Sim, Asobo et Microsoft ont dévoilé lors du Xbox Games Showcase un certain Flight Simulator 2024. Dans la vidéo d'annonce, nous ne voyons plus seulement de beaux paysages comme à l’accoutumée, mais des cas concrets de comment utiliser ses talents de pilote pour remplir des objectifs précis.

Dans le trailer, nous découvrons de la lutte contre les incendies à bord d’un Canadair, du sauvetage en montagne aux commandes d’un hélicoptère, du transport de fret par hélicoptère, du transport médicalisé, de l’aviation agricole, du vol pour des sauts en parachute, de la construction de pylônes électriques par voie aérienne, du transport de marchandises industrielles, du service de charter pour vip, de la course aérienne, de la recherche scientifique à quelques kilomètres des tornades, des vols expérimentaux ou encore des entraînements en basse altitude pour les amoureux de Top Gun. On signe où ?

La promesse de cet épisode n’est soudainement plus la même. Flight Simulator 2024 est enfin présenté comme un jeu proposant plusieurs carrières dans les nombreux métiers liés à l’aéronautique via des missions très variées parfois originales. Et de mon point de vue, cela change tout. En flirtant avec le serious game et en s’inspirant – voire en avalant – de nombreux “simulator” disponibles sur Steam, le futur jeu d’Asobo semble à même d’apporter des objectifs aussi hétérogènes qu'amusants à une série qui avait largement mis de côté l'aspect strictement ludique.

À l’image d’un Forza Horizon qui a réussi à convaincre des joueurs n'aimant pas les simulations automobiles, Flight Simulator 2024 donne l’impression qu’il a toutes les cartes en main pour inviter un large public à sa fête céleste. Et ça, c’est une chose à laquelle je ne m’attendais pas. Pour rappel, Flight Simulator 2024, développé par Asobo et édité par Microsoft, sortira en 2024 sur Xbox Series X|S et PC.