Depuis lundi soir, le torchon brûle à nouveau entre Nacon et Frogwares, le studio ayant accusé l'éditeur d'avoir piraté The Sinking City afin de le publier sur Steam.
Le conflit ne date pas d'hier, puisque les deux sociétés sont impliquées dans une bataille juridique sur la détention des droits de publication sur PC, et sur le versement de sommes dues. Le studio accuse Nacon d'avoir voulu récupérer la propriété intellectuelle de The Sinking City, et de ne pas avoir payé l'intégralité des prestations. Le contrat a donc été résilié, et la suite s'est déroulée au tribunal.
Cependant, une première décision exécutoire de la Cour d'Appel de Paris, rendue en octobre 2020, a donné raison à Nacon, estimant que Frogwares "avait résilié le contrat de façon illicite". Cependant, ce lundi 1er mars, Frogwares a publié une vidéo expliquant comment, selon eux, Nacon a piraté le jeu, modifié certains éléments, puis publié le titre sur Steam le 26 février dernier. Après s'être brièvement exprimé sur Steam dans un message qui a ensuite été retiré, Nacon revient sur le sujet en utilisant son droit de réponse :
Frogwares a publié le 1er mars 2021 un article reprochant à Nacon d’avoir « piraté » le jeu The Sinking City ; Nacon souhaite, par la présente, rétablir quelques vérités sur ces accusations injustifiées. Nacon est contractuellement le seul distributeur exclusif du jeu The Sinking City sur Steam. Nacon a contribué au financement de son développement et au paiement des royautés à Frogwares à hauteur 8.9 millions d’euros à ce jour (comprenant le complet paiement de la version du jeu pour Steam), soit un investissement total largement supérieur à 10 millions d’euros en intégrant les frais marketing. Contrairement aux allégations de Frogwares, Nacon s’est acquittée de toutes les sommes dues. Aujourd’hui, sauf à être de mauvaise foi, Frogwares n’a aucune raison de ne pas mettre à la disposition de Nacon le jeu sur Steam.
Par le passé, Frogwares s’était indument fondée sur l’absence de paiement pour refuser la livraison du jeu sur Steam puis a tenté en vain de résilier le contrat, ce que la Cour d’appel de Paris a jugé « manifestement illicite » en ordonnant la poursuite du contrat et en enjoignant à Frogwares de s’abstenir « de tout agissement faisant obstacle à cette poursuite ». Bien que cette décision soit exécutoire, Nacon a sollicité de manière répétée et en vain que Frogwares mette à disposition le jeu sur Steam, sans quoi elle appliquerait la clause du contrat lui permettant dans un tel cas de faire adapter le jeu par un tiers afin de pouvoir l’exploiter.
Frogwares a alors tenté à l’insu de Nacon et en violation de nos droits de mettre le jeu sur Steam sans mentionner Nacon en sa qualité d’éditeur. C’est donc la preuve manifeste qu’aucune impossibilité technique ne fait obstacle à la remise du jeu sur Steam. Face à cette situation de blocage créée exclusivement par Frogwares, Nacon a décidé de permettre aux joueurs d’accéder au jeu sur Steam en indiquant expressément la titularité des droits de Frogwares sur le jeu. Frogwares percevra d’ailleurs les royalties générées par les ventes Steam.
Nacon est ensuite revenu sur les récentes déclarations de Frogwares, qui incitaient les joueurs à ne pas acheter le jeu sur Steam, et regrette le retrait du jeu sur la plateforme, opéré aujourd'hui par Valve suite à une réclamation de type DMCA.
En incitant via Twitter la communauté des joueurs à ne pas acheter le jeu sur Steam, Frogwares ruine une fois de plus nos investissements sur ce jeu. Nacon regrette évidemment ce conflit dont elle n’est pas responsable et qu’elle a tout fait pour éviter. Nacon déplore d’autant plus que Frogwares ait requis le retrait du jeu du Steam, privant ainsi la communauté des joueurs de l’expérience unique que procure le jeu The Sinking City. Nacon se réserve d’engager toutes poursuites à l’égard des propos agressifs et préjudiciables de Frogwares, qui se garde bien d’indiquer que toutes les décisions de justice relatives au différend opposant Nacon à Frogwares ont jusqu’à présent été favorables à Nacon.