Ça y est. Après des années d’attente, les jeux de skate reviennent sur le devant de la scène. Il faut dire que le dernier épisode marquant du genre, Skate 3 d’Electronic Arts, a maintenant 10 ans. Et si aucun report ne déboule durant l’année, 2020 offrira deux titres majeurs pour les amateurs de planche à roulettes : Session et Skate XL.
Cet article entrant dans la rubrique "Débat et opinion", il est par nature subjectif. L'avis de l'auteur est personnel et n'est pas représentatif de celui du reste de la rédaction de Jeuxvideo.com.
Conférence Xbox de l’E3 2018 : les annonces s’enchaînent mais aucune ne me fait vibrer. Quand soudain, une ville américaine s’affiche à l’écran, et le bruit si particulier des roues contre le bitume retentit. Session était dévoilé, et voilà longtemps que je n’avais pas été aussi heureux devant une conférence.
Session : Trailer de l'E3 2018
Qu’on se le dise, le skate est ma madeleine de Proust ultime. Je l'ai pratiqué de longues heures durant et j’ai baigné dans sa culture toute mon adolescence. J’aimais tellement ça que ma passion continuait à la maison : d’abord en jouant aux Tony Hawk’s Underground 1 et 2 et aux quelques bons épisodes qui ont suivis ; mais surtout en dévorant les trois épisodes de Skate d’Electronic Arts, avec son gameplay en twin-stick un brin exigeant mais suffisamment permissif pour plaquer les figures les plus excentriques.
Depuis la sortie de Skate 3, c’est un peu la traversée du désert pour les fans du genre. Seuls les deux OlliOlli m’ont permis de renouer comme il se doit avec la planche virtuelle. Ce sont des jeux en 2D rétro où il faut enchaîner les tricks et remplir des objectifs. C’est rapide, nerveux, et ça répond à merveille. Mais même si le plaisir de jeu est là, il n'est pas du même acabit qu'un jeu de skate en 3D.
Le plaisir de l’exploration et des défis personnels
On en revient donc à l’annonce de Session en 2018, suivie par celle de Skate XL quelques mois plus tard. Outre leur gameplay un cran plus exigeant que les jeux d’Electronic Arts (on contrôle ici indépendamment le pied gauche du pied droit), c’est surtout le plaisir d’exploration et la manière dont cela fait émerger des défis personnels qui m'enthousiasme.
Imaginez : vous roulez tranquillement sur une route joliment bitumée quand un spot retient votre attention. Il y a une rampe, un terre-plein parfaitement situé, bref, c’est l’amour fou. Vos méninges se mettent alors en route. Plutôt commencer par un flip pour terminer sur un grind ou alors sauter, faire un manual puis seulement glisser sur la barre de fer ? Voilà typiquement le genre de situation qui me fait aduler les bons jeux de skate, et c'est quelque chose que j'ai pu ressentir sur l'early access de Session.
Et encore, selon votre exigence, il va peut-être falloir recommencer encore et encore avant de réaliser l'enchaînement parfait. Electronic Arts avait d’ailleurs eu la bonne idée d’intégrer un système de rembobinage rapide. Peu importe l’endroit sur la carte, il était possible d’enregistrer un point et d’y revenir de façon illimitée. Parfait pour enfin réussir l’enchaînement que vous aviez en tête.
Et ce n’est qu’un détail parmi les nombreuses possibilités offertes par un jeu de skate de qualité : la glisse de rue et celle sur d’énormes rampes n’offrent pas du tout les mêmes sensations ; la campagne solo propose généralement des défis, des enchaînements précis à exécuter et diverses compétitions ; des lieux s'ajoutent au fil de l'aventure, etc, etc.
Les jeux de skate sont des lieux idéaux pour flâner, où l'on repère un spot que l’on avait jamais vu auparavant, mais aussi où l'on fait des trucs délirants, comme s'élancer du haut de rampes suicidaires dans Skate 2. Je l’avoue, Session et Skate XL semblent beaucoup trop portés sur la simulation pour proposer ce genre de choses. Mais je ne vais pas bouder mon plaisir pour autant.