Une fois le jeu conçu, encore faudra-t-il éventuellement penser à le localiser (à le traduire) pour le vendre plus facilement sur d'autres marchés. On aura alors tout d'abord recours à des sociétés spécialisées ou à des traducteurs indépendants. Ces derniers n'hésiteront d'ailleurs pas à casser les prix pour obtenir des contrats. Mais globalement, on fonctionnera toujours sur un système de prix au mot. De manière générale et pour ce qui est du français, le prix oscillera entre 0,10 € et 0,13 € par mot, les variations dépendant des délais demandés, du client et évidemment du type de jeux. Vous imaginez bien que le prix demandé pour une traduction d'un titre relativement modeste ne pourra être comparé à celui demandé pour un Modern Warfare 2, même si le nombre de mots est identique.
Et pour vous donner un ordre d'idées du travail que représente la traduction de certains jeux, sachez qu'un titre comme Atlantica Online comptait près de 600 000 mots et que sa traduction a mobilisé 12 salariés à temps plein pour une période de 6 semaines. Pour le colossal World of Warcraft, dans sa première version tout du moins, Blizzard a sollicité une entreprise indépendante, qui s'est alors attelée à la traduction d'1,5 million de mots sur une période de 5 mois. Le géant américain a cependant créé sa propre unité de traduction dans le même intervalle et a d'ailleurs choisi de modifier certains éléments de la traduction initiale, comme les noms propres qui étaient restés en anglais à l'origine. Il existe en effet 2 écoles dans le petit monde de la traduction : soit traduire l'intégralité des termes, noms propres compris (c'est le cas de World of Warcraft dans lequel la cité de Stormwind est devenue Hurlevent en VF), soit laisser les noms propres en VO.
Il vous faut enfin savoir que la localisation dans sa globalité (qui va donc non seulement intégrer la traduction mais aussi parfois un nouveau doublage) peut être financée par l'éditeur ou le distributeur. En somme, il n'est guère aisé de savoir ce qui revient à qui dans la mesure où le qui en question est assez instable.
Image 2 : World of Warcraft. Un des jeux pour lesquels il y avait le plus gros travail de localisation en terme de volume de mots à traduire.
Image 3 : Dragon Age Origins, un des jeux dont la version française est très réussie.