Avec l'appui du récapitulatif précédent, on peut détacher une obligation quasiment commune à toutes les écoles : la nécessité de posséder au moins un diplôme niveau premier cycle universitaire, à défaut d'une expérience professionnelle significative d'au moins deux ans. Si on met de côté le cas du cycle préparatoire de Supinfogame, deux ou trois années après le BAC sont requises pour être en mesure de postuler à ces formations. De toute façon la question ne se pose pas même dans le cadre d'une prépa, il vous faut prévoir un plan B si vous ne décrochez pas votre billet tout de suite ! Bien sûr, celui-ci peut aussi prendre la forme d'une expérience professionnelle proche du jeu vidéo, ou d'une année en autodidacte pour mener à bien un projet conséquent. Cependant, pouvoir se rabattre sur une formation continue en cas de pépin est un apaisement non négligeable. Si vous en êtes encore aux années lycée, le choix d'un Baccalauréat ou d'un BEP en particulier est bien sûr laissé à votre appréciation, et conditionné par la voix que vous désirez emprunter par la suite. Par type d'enseignement et nombre d'année, voici un listing de ces voies que nous espérons exhaustif.
Depuis la réforme LMD, la question d'études universitaires en deux (DEUG) ou trois ans (Licence) ne se pose plus. C'est un bon point car les chances de décrocher une place dans des écoles aussi sélectives que celles vues précédemment avec un seul DEUG comme diplôme étaient pour ainsi dire infimes. Mais quelle licence pour quelle ambition ? Il faut faire preuve d'un peu de logique. Si vous privilégiez le game design et l'écriture, les domaines consacrés à la culture et au social vous apporteront énormément : Sciences Humaines et Sociales, Arts, Histoire de l'Art, Lettres, Langues ou Théologie. Un apprenti Level Designer se conférera une voie royale en ralliant une école d'architecture comme celle de Paris Val De Seine, même si une section Sciences et Technologies avec une option en génie industriel en deuxième ou troisième année est aussi tout à fait judicieuse pour profiter, entre autres, de notions sur le dessin industriel. Les chefs de projet et les producers peuvent aussi prendre de l'avance avec l'apprentissage du droit ou de l'administration économique.
Les Instituts Universitaires Technologiques (IUT) et les licences professionnelles font dans l'informatique et le multimédia depuis des années. Les diplômes sont de qualité et généralement bien connus des écoles de jeu vidéo. Il faut retenir plus particulièrement le DUT Services Et Réseaux De Communication (SRC), dont l'intitulé ne brosse pas concrètement le programme. Il s'agit en fait d'un enseignement pluridisciplinaire ayant trait à la création numérique, les réseaux informatiques et la gestion de projet. C'est un cursus vraiment très large où l'étudiant se balade d'un jour à l'autre d'un cours d'expression personnel à un séminaire sur la vidéo, d'un projet de modélisation 3D à de la programmation JavaScript ou d'un apprentissage de Linux à un cours de droit. En raison de son succès, le DUT SRC est devenu avec le temps un diplôme beaucoup plus courant. Il n'en reste pas moins le portail idéal vers des cursus plus spécialisés dans le numérique, puisqu'il reste malgré tout très généraliste et vous offre juste des bases dans un grand nombre de domaines. On rencontre aussi souvent dans les profils des étudiants de Supingogame ou de l'ENJMIN le DUT Génie Informatique. Davantage adjacent à la programmation pure et dure, ce programme est aussi une bonne initiation à la gestion de projet, 170 heures par an, et le graphisme grâce à son option imagerie numérique en seconde année.
Votre DUT en poche, la suite la plus logique si vous désirez assurer un niveau Licence sur le barême du LMD est depuis quelques années la licence professionnelle. Il faut la percevoir comme une continuité logique et plus pratique des DUT. On y retrouve d'ailleurs les mêmes cursus (SRC et Génie Informatique) mais peut-être est-il préférable de s'enrichir de nouvelles connaissances avec des Licences Pro plus spécialisées comme Activités et techniques de communication et une option spécifique à vos envies (conception et réalisation de services et produits multimédia ou rédaction et production de projets multimédia). Vous pouvez retrouver la longue liste de Licences Pro à votre disposition sur le site de l'ONISEP.
Le choix du Brevet de Technicien Supérieur (BTS), enfin, est plus compliqué à discourir. C'est une voie qu'il faut généralement construire très tôt, à partir de l'entrée au lycée à vrai dire. De plus, si la poursuite d'étude est tout à fait envisageable, elle n'est pas l'intention prédominante au sein de ce cursus, contrairement au DUT. C'est aussi une formation risquée, qui peut vous laisser violement en plan si vous n'obtenez pas la moyenne à l'examen final. Enfin, l'enseignement y est essentiellement empirique et vous n'y obtiendrez pas les connaissances théoriques et généralistes essentielles dans le cadre du game design. Bref, si le BTS est un excellent diplôme qui supplante bel et bien le DUT et l'université pour former des techniciens aptes et complets, il devra être impérativement complété par une licence professionnelle et un peu de dilettantisme culturel sorti des cours. Si vous êtes tout de même intéressé, deux diplômes pourraient susciter votre intérêt. Tout d'abord Informatique et réseaux pour l'industrie et les services techniques (IRIS), pendant du DUT Génie Informatique, avec un niveau technique encore plus poussé. Mais le plus riche BTS apparenté aux jeux vidéo reste celui des Métiers de l'audiovisuel, destiné certes aux passionnés de la vidéo mais qui offre, avec un peu de recul, un excellent enseignement sur la composition d'une oeuvre numérique d'une part, avec des options sur le son ou le montage, et d'autre part la gestion de production grâce à une option du même nom.