Si l'on se souvient du premier StarFox autant parce qu'il compte parmi les titres les plus marquants de la Super Nintendo que parce qu'il fut le premier à offrir un vrai rendu en 3D sur la 16-bits de Nintendo, on a tendance à oublier que ce n'est pas le jeu en lui-même qui a engendré cette technologie mais plutôt l'inverse.
La puce révolutionnaire
Lorsqu'au début des années 90, Dylan Cuthbert, programmeur de talent pour la société Argonaut Software, démontre à Nintendo que lui et son équipe sont capables d'afficher de la vraie 3D sur NES et Gameboy, le géant japonais met son génie à l'épreuve sur Super Nintendo dans l'espoir de trouver une alternative au mode 7. Le fameux chip Super FX a ainsi vu le jour dans l'optique de constituer une innovation technologique majeure en matière de 3D sur SNES, avant même que des questions de game design ne soient posées. Mais alors que la cartouche embarquant le chip Super FX aurait pu n'être qu'une simple démo ventant les mérites de la nouvelle puce, elle est devenue, grâce au talent des programmeurs d'Argonaut et au génie de Shigeru Miyamoto, l'un des jeux les plus mémorables de la console.
Sorti en 1993 au Japon, aux Etats-Unis et en Europe, StarFox fut rebaptisé StarWing en Europe à cause d'un problème de droits avec un jeu déjà existant sur Atari 2600 qui sera résolu pour les volets suivants. Le jeu reprend les fondamentaux de Starglider qui avait servi de prototype pour StarFox sous le nom de code "NesGlider" et s'apparente à un shoot spatial sur rails mettant en scène des animaux anthropomorphiques. Une idée suggérée par Miyamoto suite à une visite au sanctuaire shintô Fushimi Inari dont les portails torii et le dieu renard se sont retrouvés parachutés dans le jeu sous les traits de Fox McCloud et des fameuses arches visibles dès le premier niveau du jeu.
Space Opera animalier
Largement inspiré de Star Wars, le titre doit son nom à l'escadron StarFox qui doit défendre le système Lylat à bord des vaisseaux Arwings face aux attaques du singe Andross. Les quatre membres de la team (Fox McCloud, Falco Lombardi, Peppy Hare et Slippy Toad) sont sous le commandement du général Pepper, un chien anthropomorphique que l'on retrouvera, comme la plupart des autres protagonistes, tout au long de la série. Si l'aventure n'est jouable qu'en solo, la présence de ces alliés fait partie intégrante du jeu puisque le fait de les protéger peut donner accès à certains secrets. S'ils ont subi trop de dégâts, il se retirent du champ de bataille mais reviennent un peu plus tard pour nous prêter main forte à nouveau.
Outre la saga Star Wars à laquelle renvoient un grand nombre de scènes de StarFox, la série a été influencée par d'autres oeuvres de S.F., à l'instar de Thunderbirds (Les Sentinelles de l'Air) qui a inspiré les fameuses marionnettes des personnages qu'on peut voir sur la jaquette du jeu. L'épisode 64 fera lui référence de manière évidente à une scène clef du film Independance Day, et d'autres sources d'inspiration diverses peuvent être relevées tout au long de la série.
"Good Luck !"
En tant que rail shooter spatial, le premier volet n'autorise certes pas beaucoup de liberté, mais son gameplay n'en reste pas moins suffisamment prenant pour rendre l'expérience de jeu fantastique. Qui plus est, la faible durée de vie du jeu est contrebalancée par sa forte replay value puisque plusieurs routes sont autorisées et que le titre renferme certains secrets étonnants, sans parler de l'aspect scoring évident.
Aux stages classiques gardés par des boss plus ou moins mémorables s'ajoutent ainsi deux niveaux très spéciaux complètement psychédéliques : "The Awesome Black Hole", un trou noir faisant office de raccourci, et "Out of this Dimension", un stage infini dans lequel il faut réussir à aligner un jackpot pour voir une fin alternative. Bien sûr, les conditions pour y accéder sont assez amusantes à découvrir et nombreux sont les joueurs à n'en avoir eu connaissance que bien après qu'ils aient eu terminé le jeu. Le plus fort est de constater que, plus de vingt ans après sa sortie, le gameplay se montre toujours aussi fun et addictif !
https://www.youtube.com/watch?v=cUSpqMtTMWULa Star Wing Competition
On ne peut clore cette page dédiée au premier StarFox sans évoquer cette cartouche spéciale produite à l'occasion d'une compétition officielle organisée en Occident par Nintendo pour faire le buzz autour de la sortie du jeu.
L'objectif : réaliser le meilleur score sur deux niveaux en moins de 4 minutes.
Une cartouche spéciale a donc été conçue spécialement pour cadrer avec ce challenge, et elle est devenue aujourd'hui très prisée des collectionneurs.
En France, la grande finale avait été diffusée dans l'émission Télévisator 2 animée par Cyril Drevet, avec un joli blouson à la clef.