S'inspirant des films d'espionnage des années 50 et 60, CounterSpy nous propulse dans une période de guerre froide synonyme de monde au bord du chaos. Votre mission, si vous l'acceptez, sera d'empêcher que deux superpuissances ne lancent leurs missiles nucléaires en faisant preuve de fermeté mais aussi de discrétion. La tâche ne sera pas aisée mais vous êtes le dernier espoir de l'humanité.
Il était une fois deux ennemis en guerre froide s'affrontant dans une course à l'espace pour développer les plus grands missiles atomiques de destruction massive jamais connus de la civilisation. Les Etats impérialistes s'opposent à la République socialiste, des ennemis jurés déterminés à devenir la première superpuissance capable de lancer une attaque nucléaire... sur la Lune. Tel est le pitch de CounterSpy qui, dès son préambule, se prend autant au sérieux qu'un Iron Sky, le titre de Dynamighty troquant les nazis contre des gardes zélés dont la seule motivation sera de nous arrêter. Bienvenue dans un monde au bord du gouffre.
La forme ne suffit pas
S'articulant autour d'une progression 2D / 3D, CounterSpy impressionne dès les premières secondes par son superbe travail visuel et sonore. En effet, le graphisme du titre s'offre une vraie personnalité grâce à sa palette de couleurs et ses personnages anguleux et filiformes synonymes de style cartoon au trait bien marqué. La bande-son n'est pas en reste et opte volontairement pour des compositions pastichant à merveille celles des films d'espionnage des années 60. Si on excepte plusieurs bugs graphiques, la forme permet donc au jeu d’appâter le chaland désireux d'en savoir plus, l'immersion étant bel et bien là dès les premières minutes. Le problème est qu'au-delà du charme visuel, on se rend rapidement compte que CounterSpy aurait vraiment gagné à peaufiner le fond.
Espionne-moi si tu peux
En termes de progression, CounterSpy opte pour la simplicité même. Ainsi, avant de débuter un niveau (généré aléatoirement), vous devrez choisir entre l'une des deux nations par le biais d'une map. L'intérêt d'opter pour tel ou tel niveau viendra du fait que chaque level comprendra plus ou moins de schémas d'armes et d'améliorations, de plans de lancement ainsi que d'officiers. En somme, le premier vous permettra d'user d'armes plus puissantes (fusil à pompe, mitraillette...) et de bonus (course silencieuse, résistance accrue aux balles, etc.) alors que le second sera indispensable pour progresser dans l'histoire. En effet, après avoir récupéré le nombre adéquat de plans, vous franchirez certaines « étapes » liées à un semblant de narration résumant la situation de crise et ce jusqu'au climax final. Enfin, les officiers vous permettront de faire baisser le niveau d'alerte afin de vous simplifier la vie. Eh oui, le jeu vous demandant d'être le plus discret possible, sachez que dès qu'un garde vous verra, le niveau d'alerte grimpera et pourra même se conclure par un inévitable compte à rebours vous demandant alors d'enchaîner prestement les écrans d'un même niveau pour atteindre l’ordinateur à pirater afin de repousser l'échéance nucléaire. Du coup, en fonction de votre situation, vous opterez plutôt pour un niveau comprenant davantage d'officiers pour avoir une chance de baisser le niveau d'alerte (celui-ci vous « suivant » au fur et à mesure de votre avancée) ou pour un level recelant plus de plans de lancement pour progresser dans l'histoire.
On ne joue que deux fois
Au final, bien que CounterSpy dispose de plusieurs bonnes idées, on en fait vite le tour. De plus, malgré les niveaux aléatoires, on n'aura pas nécessairement envie d'y revenir puisque la marche à suivre est tout le temps identique : choix du niveau, de l'équipement, suivi d'une progression longitudinale composée de phases de shoot, d'infiltration et de recherche de documents et d'argent afin de pouvoir profiter des inventions débloquées. Bref, difficile d’émettre un avis tranché sur ce titre disposant d'un vrai capital sympathie dont le visuel marqué ne plaira sans doute pas à tout le monde. A vous de voir où vous vous situez même si on rappellera que pour 13 euros, vous pourrez profiter du cross buy afin de pouvoir y jouer sur PS4, PS3 et Vita sans débourser de frais supplémentaires.
Points forts
- Direction artistique de toute beauté
- Ambiance sonore réussie
- Gameplay accessible
- Génération aléatoire des niveaux
- Cross buy PS4 / PS3 / Vita
Points faibles
- Mécaniques de jeu limitées
- Extrêmement répétitif et donc très vite lassant
- Durée de vie limitée
Si sur la forme CounterSpy est difficilement critiquable, il l'est en revanche beaucoup plus sur le fond. Ainsi, bien que le titre de Dynamighty profite d'une jouabilité très accessible et de niveaux générés aléatoirement, ses mécaniques tournent rapidement en rond, conférant un aspect répétitif poussé à l'extrême après une petite heure de jeu. Frustrant d'autant que l'ambiance est exquise et qu'exception faite de pas mal de bugs, on se laisse porter par l'atmosphère volontairement surannée. Malheureusement, une fois l'aventure bouclée en ayant récupéré l'ensemble des schémas à disposition, il y a peu de chances que vous y reveniez, si ce n'est pour présenter son visuel maîtrisé à des amoureux des films d'espionnage à l'ancienne...