Reprenant la formule du premier The Amazing Spider-Man, ce second volet fait également suite au dernier long-métrage en date. Si on retrouve avec plaisir la plupart des protagonistes du film, les développeurs ont intégralement repris la structure de leur bébé en apportant quantité de petites modifications. Malheureusement, si l'intention est louable, ce n'est pas toujours très probant dans les faits.
S'ouvrant sur la scène tragique de la mort de l'oncle Ben, The Amazing Spider-Man 2 nous offre sa première trouvaille synonyme de séquences où l'on incarne Peter Parker. Si ces dernières s'avèrent rapidement inutiles, elles ne composent qu'une des nouveautés de ce second segment, toujours développé par Beenox, et par ailleurs peu avare en ajustements de gameplay. Au-delà de ça, la structure en open world reste identique et vous aurez toujours à naviguer entre les quêtes principales faisant avancer le scénario et la pléthore de missions annexes vous permettant de gagner en XP et ainsi d'augmenter les caractéristiques de Spidey. Le principe étant établi, concentrons-nous sur les détails.
Une Big Apple loin d'être sous son meilleur jour
Le cœur du jeu étant New York, il fallait donc bien que Beenox se penche sur la modélisation de la cité. Malheureusement, on constate que le tout n'a absolument pas évolué depuis le précédent jeu. De fait, si les bâtiments sont quelque peu modélisés à la serpe, les rues manquent singulièrement de vie. On dénombre peu de passants et on ne comprend toujours pas pourquoi les développeurs ont fait en sorte que la moitié des véhicules soient des taxis, ceci donnant lieu à des scènes complètement ridicules synonymes d'armadas de célèbres taxis jaunes attendant à des feux. On a connu mieux en guise d'immersion. Notons que dans cet épisode, vous aurez la possibilité de rendre visite à Stan Lee dans sa boutique de comics pour reluquer des artworks, des figurines, des comics (les 300 pages à récupérer étant encore de la partie) ou bien encore vous exercer au combat via une borne d'arcade en affrontant des vagues d’adversaires. Enfin, si vous voulez changer de costume ou reprendre une mission préalablement débloquée, il vous faudra prendre le métro pour vous rendre chez Tante May. Sympathique sauf que tout ceci inclut des temps de chargement incroyablement longs qui nous font vite regretter l'unique appartement du précédent jeu.
Une pluie de petits ajustements de gameplay...
En ce qui, concerne le gameplay pur et dur, on note quantité d'ajouts et autres modifications venant soutenir une construction similaire à celle de The Amazing Spider-Man. Néanmoins, s'il sera encore question de suivre le scénario via 14 missions principales qui nous feront rencontrer plusieurs protagonistes (Kraven, Shocker, La Chatte Noire, Carnage...), le fait de passer du temps sur les quêtes annexes serait cette fois une nécessité. En effet, si comme dans le premier volet, vous trouverez ici plusieurs costumes, ceux-ci n'auront pas pour unique vocation de permettre à Tête de toile de changer de look pour amuser les New-Yorkais. Ainsi, les costumes ont dans le cas présent des caractéristiques (de force, toile, etc.) différentes qui augmenteront en obtenant de l'expérience à l'issu des objectifs principaux mais aussi et surtout en résolvant des défis annexes. Sur ce point, on retrouve grosso modo ce qui était déjà présent dans The Amazing Spider-Man plus quelques petits nouveaux. Citons par exemple les incendies desquels vous devrez extirper des civils en usant de votre sens d'araignée, qu'on pourra activer via une simple pression sur la croix de direction. Bien utile pour voir les personnes à travers les murs ou les cônes de vision des gardes. Précisons que votre sens d'araignée sera également mis en avant lors de séquences où il vous faudra tourner rapidement la tête via le stick droit pour identifier la provenance du danger avant de l'éviter par le biais d'une QTE.
Si on retrouve les courses à travers les anneaux ou les défis photo, on profitera aussi de courses-poursuites en voiture un brin plus évoluées. Vous pourrez désormais aller à gauche ou à droite de la voiture pour désarmer des gardes avant d'exploser la vitre arrière pour sauver une personne kidnappée en tapotant sur la touche requise. Embrayons avec les délits mineurs où l'on devra simplement battre quelques malfrats. De l'XP vite gagnée même si ici, il faudra se coltiner en guise de conclusion des cut-scenes synonymes de « breaking news » vantant les mérites de Spider-Man. Marrant la première fois, très énervant dès la deuxième vu qu'il n'est pas possible de la zapper rapidement.
Pour ce qui est de la jouabilité, Beenox a aussi peaufiné ce qu'ils avaient mis en place il y a deux ans. Notons par exemple la possibilité de se soigner directement avec des bandages de toile (infaisable face à certains boss), de désarmer des adversaires, d'esquiver des tirs de mitraillette ou bien encore d'utiliser de nouveaux pouvoirs comme la toile sismique ou ionique. Bien que cela soit induit par le scénario, le tout reste peu crédible, même pour Spidey, mais permet des affrontements plus dynamiques. Entre deux combats, on pourra aussi se la jouer furtif, surtout dans les repaires à explorer, bien que dans ce cas, on se rende compte qu'à cause d'une IA catastrophique, ces passages se révèlent plus drôles et pathétiques que vraiment prenants. En effet, éliminer un garde en l'attrapant puis en l'entoilant alors que son pote, à deux mètres de nous, n'entend et ne voit rien, n'est pas vraiment très immersif.
... pour un résultat final entre deux toiles
En somme, s'il est indéniable que Beenox a essayé de faire au mieux, il est difficile d'être aussi enthousiaste qu'avec le premier The Amazing Spider-Man. Si vous arrivez à passer outre l'aspect technique, vous devrez ensuite jongler avec certaines trouvailles qu'on qualifiera poliment de dispensables. Je pense ici aux phases avec Peter Parker totalement inutiles ou aux choix de dialogues ne servant pas à grand-chose dans le sens où on pourra choisir tous les sujets de conversation avant de clore l'échange verbal. Au final, difficile pour The Amazing Spider-Man 2 de convaincre vu qu'il accuse aujourd'hui beaucoup trop de retard face à un inFamous : Second Son sur PS4 ou même un Batman Arkham Origins sur PS3 et Xbox 360. Toutefois, reste le personnage de Spider-Man qu'on prend plaisir à retrouver et à incarner (surtout si on arrive à rester zen face à ses réflexions un peu saoulantes) grâce à un sentiment de liberté plutôt plaisant et des combats plus nerveux et accessibles. A voir si c'est suffisant pour vous...
Points forts
- Une vaste zone à explorer
- Pas mal de petits ajustements par rapport au précédent épisode...
- Le sentiment de vraiment incarner Spidey
- Bonne durée de vie
Points faibles
- Techniquement faiblard
- … même si beaucoup de problèmes n'ont pas été corrigés
- Quêtes annexes peu intéressantes
- Cut-scenes liées aux missions secondaires vite énervantes
- Combats parfois brouillons
- Phases en Peter Parker inutiles
- Temps de chargement longuets
- Rapport qualité-prix qui fait grincer les dents
Sorte de copier-coller 2.0 de The Amazing Spider-Man, ce second volet se montre malheureusement un peu avare en nouveautés. Pire, les ajouts apportés ternissent parfois le tableau ou, au mieux, s'avèrent simplement inutiles. Néanmoins, en parallèle à ses nombreux défauts, The Amazing Spider-Man 2 parviendra encore à amuser l'amateur de l'homme-araignée, surtout si celui-ci ne cherche pas nécessairement de l'originalité tout en n'étant pas trop regardant sur la qualité technique. Au final, on aurait tout de même aimé que Activision vende le tout à un prix plus raisonnable car en l'état, fan ou non, on aura tôt fait d'attendre que le titre passe en occasion pour se jeter dessus.