Mais où s’arrêtera la série des LEGO ? On peut légitimement se poser la question tant les adaptations en forme de briquettes pullulent depuis quelques années. L'un dans l'autre, vu que tout le monde y trouve plus ou moins son compte, pourquoi arrêter ? Bonne question à laquelle LEGO Le Hobbit ne répondra pas tant il calque ses prédécesseurs à tous les niveaux.
Pour celles et ceux qui ne le sauraient pas, LEGO Le Hobbit adapte à sa sauce les deux premiers films de la trilogie filmique de Peter Jackson. Les deux ? Eh oui, les deux, puisque le troisième long métrage n'étant attendu que pour la fin de l'année, le titre de Travler's Tales le proposera sous forme de DLC à la même période. Toutefois, si vous connaissez Le Voyage Inattendu et La Désolation de Smaug, vous devez vous douter qu'il y a de quoi faire.
De l'importance du respect de l'oeuvre originale
A l'image de LEGO Le Seigneur des Anneaux, LEGO Le Hobbit respecte à la lettre la grammaire cinématographique de Jackson en nous proposant l'ensemble des scènes marquantes des longs métrages du maître en les saupoudrant bien entendu d'un zeste d'humour. Pas plus malheureusement dans le cas présent, ce qui fait qu'on pourra se sentir un peu floué à ce niveau. En effet, seules quelques mimiques, réactions ou courts passages arriveront à nous soutirer quelques sourires un rien forcés. Au-delà de ce constat, cette adaptation a donc le mérite d'inclure l'ensemble des événements marquants des deux films : le combat entre Thorin et Azog, l'attaque des géants de pierre, la course-poursuite entre les ouargues et Radagast, la rencontre entre Bilbon et Gollum, la scène des araignées, tout s'y trouve. Toutefois, il est regrettable que certaines séquences n'arrivent pas à la cheville de leurs modèles, la fameuse scène des tonneaux dans la rivière étant, par exemple, autant dynamique dans le film qu'elle est lénifiante dans le jeu. Cependant, en règle générale, les développeurs s'en sont correctement sortis et si la longueur de plusieurs passages a considérablement été augmentée pour les besoins du jeu, on arrive facilement à s'y retrouver d'un strict point de vue de l'adaptation.
Une durée de vie énorme... mais factice
Rebondissons sur la longévité du titre qui est ici assurée par ses 18 niveaux qui vous demanderont une bonne dizaine d'heures pour être bouclés. Bien que le jeu délaisse toujours les game over punitifs afin de rendre l'aventure accessible aux plus jeunes, il est possible de rester beaucoup plus longtemps dans l'univers du Hobbit en essayant de récupérer les 80 personnages ou en tentant le 100% (d'objets collectés) pour chaque niveau, que l'on peut recommencer via le mode Jeu libre. Notons qu'en parallèle, on peut résoudre une tripotée de quêtes annexes en se baladant dans l'open world à disposition. Cependant, il est regrettable que la quasi-totalité des quêtes soit du même acabit, nos objectifs consistant à récupérer ou crafter des objets pour les refiler à divers PNJ. Peu stimulant au final, à moins de vouloir absolument débloquer l'ensemble des objets loufoques des différents personnages.
Un gameplay qui stagne
En parlant de craft, sachez que cet élément est l'une des rares nouveautés de cet épisode qui se repose un peu trop sur ses acquis. Ainsi, en plus des boulons, vous pourrez récupérer plusieurs matériaux qui vous serviront à créer des objets pour avancer dans l’histoire ou pour réussir les quêtes annexes mentionnées plus haut. S'en suivra la plupart du temps le type de séquences initiées dans LEGO La Grande Aventure durant lesquelles vous devrez choisir des briques, de formes différentes, via une roue pour assembler le plus rapidement possible une construction histoire de récupérer un max de boulons. Deux autres nouveautés, cette fois principalement liées aux combats, vous permettront de switcher entre trois armes ou bien encore de former des duos de personnages pour tabasser des ennemis plus résistants ou pour briser des éléments de décor. On appréciera l'effort même si, à l'image des combats de boss à base de QTE, ces rajouts n'arrivent pas vraiment à dynamiser la progression. Pire, on devra encore se coltiner pas mal de bugs ou autres approximations de gameplay (précision agaçante pour interagir avec des objets, compagnons qui restent souvent à la traîne...), ceci n'aidant pas vraiment à l'immersion.
What else ?
En conclusion, LEGO Le Hobbit conserve les forces et les faiblesses des jeux LEGO. Plutôt joli graphiquement, sympathique à parcourir et une fois encore fort respectueux des deux longs métrages qu'il adapte, le titre n'en reste pas moins qu'un simple jeu de la franchise n'essayant jamais de faire évoluer le matériau de base. Du coup, si les aficionados ont de fortes chances de s'y retrouver, d'autant qu'il est une fois encore permis de jouer en coopératif (mais uniquement en local !), on aura un peu plus de mal à imaginer le gamer, fan de Tolkien et de Peter Jackson, y prendre un pied intégral. A vous de voir de quel côté de la barrière vous vous retrouvez en n'omettant pas que tout comme la trilogie filmique, celle vidéoludique ne sera complète qu'en fin d'année avec l'arrivée de l'Histoire d'un aller et retour dans les salles obscures.
Points forts
- Plutôt joli...
- On retrouve toutes les scènes marquantes des films
- Quelques légères nouveautés de gameplay
- Bonne durée de vie...
Points faibles
- … malgré des arrière-plans immondes
- Pas mal de bugs
- Gameplay qui aurait besoin d'un sérieux ravalement
- … bien qu'on tourne vite en rond avec les missions annexes
- Certaines séquences trop longues
- Combats brouillons
- Encore quelques problèmes de perspective
- Moyennement drôle
Sans grande surprise, LEGO Le Hobbit n'est ni plus ni moins qu'un « simple » jeu dans la gigantesque franchise tout à la gloire de la firme danoise. Engoncé entre une réalisation sympathique, un contenu conséquent et divers bugs et autres approximations, le titre de TT Games n'arrive jamais à pleinement convaincre. Trop occupés à respecter l'oeuvre originale, les développeurs ont ainsi oublié que l'exploitation d'une franchise passe non seulement par un changement d'univers mais aussi et surtout par l'évolution d'un gameplay. Malheureusement, hormis quelques nouveautés peu ou pas intéressantes, Le Hobbit n'a pas grand-chose de nouveau à proposer, exception faite d'une adaptation fidèle et d'une atmosphère toujours aussi choupinette. En l'état, ce n'est déjà pas si mal.