Trois mois après la sortie de Marvel Super Heroes, la marque LEGO revient sur le devant de la scène vidéoludique (et cinématographique) avec La Grande Aventure. Mais cette fois-ci, le jeu ne s'inspire pas d'une licence à succès telle que Le Seigneur des Anneaux, Star Wars ou encore Batman, et propose une expérience inédite très proche du long-métrage sorti récemment sur grand écran. Cela suffira-t-il à convaincre le constructeur qui est en vous ? Rien n'est moins sûr...
Le maléfique Lord Business s'est emparé du Kragle, une arme permettant de coller les figurines LEGO et entend bien s'en servir pour semer le chaos sur Briquebourg et l'univers tout entier. Tous les espoirs reposent sur Emmet, jeune ouvrier ordinaire, perçu par Vitruvius le sage comme le Spécial, le Maître Constructeur qui sauvera le monde. Pour l'aider dans cette lourde tâche, Emmet pourra également compter sur Cooltag, une femme aussi mystérieuse qu'agile.
Réveillez l'âme de constructeur qui sommeille en vous
On retrouve dès les premières minutes de jeu les éléments qui ont contribué au succès de la licence LEGO : univers coloré et délirant, personnages loufoques, références diverses et variées à la culture cinématographique (entre autres), etc. Les cinématiques en stop motion / slow motion participent également à l'immersion du joueur. Vous incarnez donc Emmet, un ouvrier tout ce qu'il y a de plus banal, à qui incombe la lourde responsabilité de sauver l'univers grâce à la pièce de résistance. A vous alors de faire preuve d'ingéniosité et d'utiliser les compétences d'Emmet (réparation, construction d'objets, démolition) à bon escient pour progresser dans l'aventure. On vous demandera tantôt de réparer des machines grâce à la clé à molette, de détruire des murs (symbolisés par des parois fissurées) au marteau piqueur ou encore de ramasser des plans d'instructions pour construire des objets et aller de l'avant. Ces phases de construction font d'ailleurs directement référence aux produits LEGO puisque l'écran affiche l'objet en question comme sur une notice de la marque. Il vous appartient de ce fait de trouver la pièce adéquate pour achever votre œuvre. Simple mais efficace, d'autant plus que l'écran tactile de la console est parfaitement adapté pour ce type de séquences.
Néanmoins, les compétences de notre héros montrent bien vite leurs limites. C'est là qu'entrent en scène ses nombreux compagnons, disposant de capacités propres. La belle Cooltag use de son agilité pour sauter plus haut, rebondir et grimper sur les murs, tandis que Vitruvius se sert de son bâton et de ses pouvoirs pour débloquer des passages. Benny l'astronaute est capable de pirater des ordinateurset de créer une sorte de bulle anti-gravité pour se déplacer de plates-formes en plates-formes ; Batman utilise son Batarang pour assommer des ennemis et son grappin pour s'agripper aux crochets, etc. Au total, près d'une centaine de héros sont disponibles (en comptant les versions alternatives et les différents costumes des héros) parmi lesquels figurent Uni Kitty, Wonder Woman... A noter que tous les personnages disposent d'une attaque spéciale de zone, activable en cliquant sur l'icône adéquate sur l'écran tactile. Pratique lorsque vous êtes entouré d'ennemis. L'intérêt majeur de cette pléthore de protagonistes réside dans la synergie de leurs compétences, que vous allez devoir bien souvent combiner pour progresser. En outre, vous croiserez çà et là des « énigmes » que vous ne pourrez résoudre qu'avec certains types de personnages, ce qui incite à refaire les niveaux une fois le jeu terminé.
Un gameplay trop rigide et un level design défaillant
Si le jeu jouit de plusieurs idées de game design intéressantes, il pèche malheureusement par un level design souvent peu inspiré et trop répétitif ainsi qu'un gameplay rigide (surtout en combat) et imprécis. Ainsi, il n'est pas rare de tomber dans le vide dans le feu de l'action, ce qui oblige à recommencer le niveau depuis le début puisqu'il n'y a pas de checkpoints. On apprécie néanmoins le découpage en sous-chapitres, parfaitement adapté aux sessions courtes sur consoles portables. La première heure est encourageante et les premiers niveaux sont plaisants, mais on finit malheureusement par s'ennuyer, malgré la variété des environnements. Il ne faudra guère plus de six heures pour boucler l'aventure en ligne droite, ce qui est relativement peu comparé aux autres productions de la licence. Mais comme expliqué précédemment, la rejouabilité est bien présente, d'autant plus que les mondes fourmillent de petits défis (contre-la-montre, finir un niveau sans être touché, etc). De quoi prolonger l'expérience des plus assidus de quelques heures...
Points forts
- L'univers LEGO bien retranscrit et la variété des environnements
- Le découpage en sous-chapitres, idéal pour des sessions courtes sur consoles portables
- La synergie des compétences des personnages
Points faibles
- Un gameplay trop rigide et imprécis
- Un level design peu inspiré et répétitif
- Des niveaux ennuyeux
Malgré quelques bonnes idées de design et un univers toujours aussi plaisant, LEGO La Grande Aventure - Le Jeu Vidéo souffre d'un gameplay trop rigide et d'un level design manquant cruellement d'inspiration. La magie n'opère pas aussi bien lorsque le jeu ne s'appuie pas sur une licence forte. Une aventure certes honnête, mais qui n'a de grande que le nom et qui ne restera probablement pas dans les mémoires, même dans celles des fans les plus assidus.