Wargaming.net, vous en avez nécessairement entendu parler, quand bien même vous n'auriez jamais posé les mains sur un de leurs jeux. Déjà responsable de World of Tanks, qui peut s'enorgueillir d'avoir réuni une communauté aussi solide que conséquente, le studio revient cette année avec World of Warplanes, qui reprend les principes abordés par son homologue terrestre, mais plaçant cette fois-ci l'action dans les airs, entre les années 30 et 50. Sur les bases d'un modèle free-to-play, World of Warplanes est un MMO / Action qui vous propulsera aux commandes des plus beaux coucous de l'époque. A vous de collaborer au mieux avec vos partenaires de guerre afin de terrasser l'équipe adverse pour obtenir de l'expérience afin d'améliorer vos avions et en débloquer de nouveaux, que vous prêtiez allégeance aux Etats-Unis, au Japon, à l'URSS, à l'Allemagne ou au Royaume-Uni. Un principe somme toute assez commun mais qui, s'il est bien exploité, peut se révéler terriblement addictif. Quid de World of Warplanes ?

Un large contenu disponible gratuitement

Avant d'entamer les hostilités, sachez que vous n'aurez pas besoin de créer un nouveau compte pour jouer à World of Warplanes si vous êtes déjà joueur de World of Tanks. Une fois connecté avec vos identifiants, vous débarquerez dans un hangar de sélection d'avions, qui ne dépaysera pas les militaires en herbe qui s'escriment déjà sur le plancher des vaches avec leurs chars d'assaut. Même s'ils ne seront accessibles qu'une fois un maximum d'expérience engrangée, une centaine d'avions est disponible, répartie entre les 5 forces en présence. Les appareils sont déclinés sur 10 tiers, dont chacun comprend plusieurs machines. Vous commencerez en toute logique au premier tiers. Il vous appartiendra d'enchaîner les combats afin d'engranger de l'expérience et de l'argent virtuel, dans le but de progresser dans les niveaux et d'atteindre les avions du tiers 10, les plus fiables et les plus performants. Mais ce n'est pas tout, des tas d'options de customisation sont accessibles, qu'elles soient purement cosmétiques ou technologiques. Chaque coucou dispose ainsi de ses propres options de personnalisation, que vous pouvez débloquer avec des crédits virtuels ou de l'expérience. Cette dernière est répartie en deux catégories, la première dite « libre » qui est remportée quel que soit l'avion utilisé et exploitable dans la recherche de n'importe quel appareil, et l'expérience « standard » qui, elle, est associée à l'appareil qui l'a collectée. Celle-ci est convertible en expérience « libre ». L'exhaustivité est donc la règle sur World of Warplanes, et mieux encore, la possibilité d'accéder à la quasi-totalité du contenu sans débourser un centime est une initiative louable de la part de wargaming.net. Il vous faudra bien entendu passer plus de temps en jeu pour obtenir la même progression qu'un compte Premium mais, ce dernier n'octroyant que la possibilité de doubler l'expérience gagnée lors des combats, l'équilibre des affrontements reste bien conservé. Un très bon point pour World of Warplanes, qui fait actuellement partie des rares à avoir compris que free-to-play ne rime pas nécessairement avec pay-to-win.

Dans la pléthore d'avions à votre disposition, vous pourrez choisir parmi 3 catégories dont chacune répond à une mission et à un gameplay particulier en jeu. Le chasseur est destiné à assurer une occupation offensive et défensive de l'espace aérien, interceptant les ennemis et protégeant les alliés. L'avion d'assaut, lui, s'occupera essentiellement des attaques au sol pour détruire les points stratégiques adverses tout en tentant de résister aux agressions des chasseurs. Les chasseurs lourds, pour finir, sont en quelque sorte une classe hybride, à mi-chemin entre les deux classes précédentes. A vous de choisir les objectifs que vous vous fixerez, et d'adapter le choix de votre appareil en conséquence. Bien entendu, à chaque catégorie d'avion correspond sa maniabilité, il vous incombera d'adapter votre toucher à votre choix. Tout ceci est en apparence fort séduisant, il serait de mauvaise foi de ne pas le reconnaître. Wargaming.net a effectué un travail en profondeur pour rendre son jeu complet. Reste maintenant à savoir de quelle manière la théorie passe l'épreuve pratique.

Beaucoup de choix...

Avant de vous envoler dans les cieux, vous aurez le choix (fortement conseillé) de participer à trois courts tutoriels qui abordent les grandes lignes de la manœuvrabilité de World of Warplanes. Orientation, manœuvres d'évitement et attaques plongées, ces mini-didacticiels s'expédieront très rapidement sans pour autant vous permettre d'être plus à l'aise avec une maniabilité très discutable, sur laquelle nous reviendrons plus bas. Plusieurs modes de jeu s'offrent ensuite à vous. Deux modes d'entraînement sont disponibles, que ce soit seul contre des bots, ou en équipe, histoire de vous faire un peu la main avant le grand bain. La bataille standard vous plonge au cœur d'une escadrille pouvant aller jusqu'à 15 joueurs, et son objectif consiste en l'extermination de l'équipe opposée ou la conservation de l'avantage du terrain, passant par l'affaiblissement des points stratégiques adverses, situés au sol. Avant d'aborder la grande bataille, vous serez automatiquement placé dans une file d'attente, afin que le jeu vous propose le matchmaking le plus équilibré possible. Le système fonctionne à merveille, World of Warplanes s'arrangera systématiquement pour vous placer dans des escadrilles composées d'avions du même niveau que vous, à un ou deux paliers près. En somme, et fort heureusement, vous ne serez pas confronté à une équipe de foudres de guerre de niveau 10 alors que vous peinez encore à manipuler votre épave de niveau 1. Ne recherchez en revanche aucune réalité historique dans la composition des équipes, l'aviation étasunienne pouvant aisément côtoyer les avions du bloc soviétique. Peu importe, l'intérêt de World of Warplanes est ailleurs.

... pour peu de manœuvres

Une fois lancé dans la bataille, c'est l'occasion d'admirer les graphismes proposés par World of Warplanes. Sans être transcendants, les environnements sont agréables, les effets de fumée bien retranscrits, et la qualité sonore est au rendez-vous. Nous avions déjà pu le constater en parcourant le hangar : les avions sont très bien modélisés. L'inverse aurait été un comble pour un jeu d'avions, me diriez-vous à juste titre, mais tout de même, saluons le soin apporté à l'ensemble de World of Warplanes, qui est jouable totalement gratuitement. Mais si vous perdez trop de temps à admirer le paysage, vous serez très vite réduit à l'état de charpie par l'équipe adverse. Vous pouvez opter pour le mode de contrôle de votre choix : clavier, souris, joystick ou manette. En dépit de ce panel de possibilités, que l'on apprécie, si le gameplay est en apparence accessible, vous vous rendrez compte en pratique que le gros du travail reste encore à faire de ce côté-là. Sans être vraiment simu, et sans être vraiment arcade, la prise en main dans le feu de l'action est assez poussive et pas spécialement agréable. Si vous pouvez gérer la chauffe de votre moteur ou encore ouvrir les volets de freinage sur certains modèles d'avions, le manque cruel de répondant dans les courbes à prendre rend rapidement les combats illisibles. Pour vous assister en combat, un cercle rouge apparaît à proximité de vos ennemis, indiquant l'espace qu'occupera l'avion pourchassé une fois votre tir déclenché. De votre réticule central, qui correspond à la direction pointée par le nez de l'avion, se séparera un autre indicateur qui, lui, se positionnera à l'endroit que vous occuperez une fois votre manœuvre terminée. Lorsque l'indicateur central et le mobile se rejoignent, l'avion est stabilisé. La maniabilité et les sensations de pilotage ne rendent pas justice à l'équilibre déjà précaire d'un jeu qui ne sait plus trop où se situer entre arcade et simulation. Les opérations de poursuite ou d'évitement sont peu instinctives, fait extrêmement regrettable, et ce, quel que soit le périphérique de contrôle utilisé et en dépit des larges techniques et stratégies applicables en combat. On déplore par ailleurs l'absence d'un mode cockpit, qui serait parvenu à renforcer l'immersion. Accessoire, certes, mais qui finit par faire défaut.

La promesse d'un avenir meilleur ?

Alors oui, malgré tout, World of Warplanes témoigne d'une volonté de rendre son soft accessible à tous, en faisant quelques entorses à la réalité, en permettant au moins expérimenté des joueurs d'éviter de se crasher dans la moindre colline qui passe, ou de décrocher une fois l'altitude trop haute. Mais les combats, le cœur même du jeu, ne sont pas encore assez aboutis pour que l'envie de persévérer reste intacte. Même si la défaite sera moins systématique si vous coopérez avec vos partenaires (protéger vos avions d'assaut, dégager un ennemi qui colle de trop près un allié), la manœuvrabilité du jeu gagnera à être améliorée, tout comme la diversité des modes de jeu. Certes, de l'aveu même de Wargaming.net, World of Warplanes est amené à s'améliorer à l'avenir. L'introduction d'une mission de protection, la possibilité de transférer l'expérience gagnée sur World of Warplanes vers World of Tanks, l'arrivée de nouveaux avions, tout cela est prévu. Mais si le studio désire rendre son jeu pérenne et agréable pour tous, il doit repenser en partie son système de pilotage. Ou éventuellement proposer un mode réaliste et un mode arcade. En somme et dans l'immédiat, seuls les plus acharnés y trouveront leur compte, mais peut-être que ceux-ci se sont déjà penchés sur la concurrence d'un certain War Thunder, qui pourrait rapidement lui faire de l'ombre. A Wargaming.net de corriger le tir, sous peine de voir son titre au fort potentiel définitivement rivé au sol, à défaut de décoller pour de bon.