On l'a connu sous le nom de Rainbow Six Patriots à travers une vidéo volée, il revient sous un nouveau nom et une nouvelle forme bien différente de ce que la série a pu proposer au cours de sa longue histoire. Et nous avons pu nous y essayer durant quelques minutes.
A des années-lumière de la vidéo « targer render » de Rainbow Six Patriots, Siege est le fruit d'un redémarrage complet du projet qui le conduit hors des sentiers habituellement arpentés par la série. Même si Ubisoft le présente comme une évolution logique et proche des origines, Rainbow Six Siege a plus d'affinités avec SWAT que ses ancêtres. Là où les premiers Rainbow Six impliquaient de grandes cartes et plusieurs équipes oeuvrant à la neutralisation de terroristes, SWAT invitait les joueurs à prendre le contrôle d'une petite équipe spécialisée dans les interventions éclair en milieu urbain et confiné, ce qui est précisément ce en quoi consistait la démo E3 de Siege. Comme une synthèse de SWAT, Payday et Counter-Strike, le tout concentré sur une aire de jeu réduite qui contribue largement à faire grimper la tension.
« Il est porteur le mur, là ? »
Pensé pour le multi, Siege oppose deux équipes de 5 joueurs sur des rounds de 5 minutes maximum. A l'intérieur d'une petite maison de banlieue américaine, 5 preneurs d'otages retiennent une femme et s'activent à barricader les lieux. Durant la phase préliminaire, on s'escrime donc à poser des boucliers, du fil barbelé ralentissant la progression ou des barrières bloquant les portes. L'idée étant de fortifier la zone dans l'attente des Rainbows. Ces derniers vont de leur côté lancer de petites drones avec lesquels ils vont dans un premier temps tenter de repérer l'otage et les éventuelles points faibles dans les défenses ennemies, ce qui leur permettra de choisir un ou deux points d'entrée dans le bâtiment. Ils pourront par exemple décider de grimper au mur afin de passer par la fenêtre, opter pour la porte de derrière ou même mener un double assaut simultané. Dans un cas comme dans l'autre, il est fort probable qu'ils fassent sauter un truc quelconque, la destruction de l'environnement étant au cœur du gameplay de Rainbow Six Siege. Même les preneurs d'otages devront tirer quelques balles à travers les murs (ou, plus étrange, sur leurs propres barricades) histoire d'improviser quelques points de vue et conserver un peu de visibilité sur la progression de l'adversaire. Les possibilités en la matière sont assez poussées et il ne sera pas rare de carrément poser une charge au sol pour se frayer un chemin directement vers l'étage inférieur. Une possibilité qui a de quoi donner des sueurs froides aux défenseurs, surtout dans un environnement volontairement étriqué.
Préparation, exécution... improvisation
Une fois l'assaut lancé, les choses se déroulent assez vite et dans un grand déluge d'explosions. Les Rainbows pénètrent les lieux, les coups de feu fusent (et gare au friendly fire) et de dix joueurs, on peut rapidement tomber à 7 ou 6 en quelques secondes. Précisons qu'il n'y a évidemment pas de respawn. Une fois aux commandes, on confirme sans surprise qu'une bonne coordination et un maximum de communication sont nécessaires pour mener à bien un assaut ou une défense. Le moindre détail ou morceau d'information pouvant changer le cours de la partie. Il suffit ensuite de prendre la bonne décision pour en finir. Sur le papier, l'idée est séduisante, elle évoque quelques belles références puisqu'on y trouve l'esprit de coopération d'un Payday et l'action tactique et rapide d'un SWAT. Dans la pratique, les choses sont un peu différentes, pour ne pas dire un tantinet confuses. Des murs volent en éclats dans tous les sens, des types déboulent de ce qui était deux secondes avant un mur et l'aspect tactique peut quelque peu passer à la trappe au profit d'un affrontement plus classique si l'opération « breach and clear » est mise à mal par les défenseurs. On peut toutefois mettre la confusion générale sur le fait qu'il n'est pas évident de se coordonner avec de parfaits inconnus sur une première séance de jeu en salon. Et quand bien même, ce brouhaha général n'est pas forcément en soi rédhibitoire, simplement pas tellement en rapport avec l'idée qu'on se fait d'une série de tactical shooter. Malgré tout, avec une vraie coordination, on imagine assez bien qu'une partie puisse se boucler à la vitesse de l'éclair et sans feux d’artifice qui s'éternisent. Le jeu en a en tout cas le potentiel, mais il lui reste peut-être encore à en faire une démonstration un peu plus probante.
Avec Rainbow Six Siege, Ubisoft tente un retour aux sources, une sorte de Counter-Strike modernisé sur lequel viennent se greffer de nouveaux éléments faisant grimper de quelques niveaux la part et l'importance de la préparation, d'un côté comme de l'autre. Seul bémol, le jeu peut vite tourner au concours de celui qui fera exploser le plus de murs, ce qui casse un peu l'effet recherché. Siege ne sort de toute façon pas avant 2015, ce qui lui laisse largement le temps de peaufiner son design. En un mot : prometteur.