Dans le monde des jeux de course où la compétition est reine, le tout-connecté est en train de devenir la norme. Quoi de plus logique lorsque l'on sait qu'il n'y a rien de plus enthousiasmant que de concourir contre d'autres joueurs ? DriveClub épouse cette tendance et en a même fait le cœur de son expérience. Ce qui ne constitue pas en soi une nouveauté, d'autres séries ayant emprunté le même chemin il y a quelque temps déjà, à l'image de Need for Speed et de son Autolog. La concurrence s'annonce d'ailleurs rude sur ce secteur car d'autres titres souhaitent jouer la même carte. On pense notamment à The Crew. Même si ce dernier s'apparente plus à un MMO, les deux concurrents partagent cette volonté de s'écarter nettement de la simulation pour procurer un plaisir plus simple tout en stimulant l'esprit de compétition des joueurs.

Jeu social

DriveClub mise donc avant tout sur ce côté ultra connecté en proposant une plate-forme sociale évidemment centrale dans l'expérience proposée par le jeu. On peut y voir les performances de ses contacts dans les moindres détails, consulter les défis à relever, visionner les notifications envoyées, et ainsi de suite. Ce n'est pas follement original, mais les développeurs semblent avoir beaucoup travaillé l'interface pour que le résultat soit à la fois lisible et riche en contenu. Celle-ci arbore un design des plus modernes avec les fameuses vignettes utilisées un peu partout aujourd'hui. Mais le but dans DriveClub n'est pas uniquement de se confronter à ses amis. Au contraire, le jeu encourage la création de clubs qui peuvent inclure jusqu'à six joueurs et sont bien entendu largement personnalisables. Ces derniers ne servent pas seulement à créer un lien entre les pilotes, ils permettent aussi de disputer des compétitions par équipe. DriveClub propose par exemple de confronter, sur une course et une durée données, les temps cumulés des membres des clubs en compétition. Histoire de pousser au maximum les possesseurs du titre à se regrouper, celui-ci tentera d'unir les joueurs solitaires en leur soumettant de potentiels nouveaux amis en fonction des affinités qu'il aura repérées. Toujours avec le même objectif en tête, il faut savoir qu'une partie du contenu – en particulier certaines bagnoles – n'est déblocable que via les compétitions par équipe.

Entre deux eaux

Très largement orienté coopération en multi, le jeu ne délaisse pas pour autant complètement ceux qui souhaitent s'amuser de manière plus individuelle. Prenez l'exemple des challenges sur lesquels DriveClub mise beaucoup. Il s'agit d'épreuves dont on détermine le contenu : essaye de faire tel temps sur telle partie de la course ou encore fais un meilleur score que moi en driftant à tel ou tel endroit. Eh bien ces défis peuvent autant être adressés à un ami en particulier qu'à un club. Bref, il est toujours possible de se la jouer solo. Les récompenses s'adaptent ensuite en fonction de la nature du challenge et du nombre de participants. Tout comme elles changent aussi si une équipe incluant seulement deux pilotes en affronte une autre contenant six membres. Logique, car plus on est nombreux, plus il est difficile d'obtenir le meilleur score cumulé. Etre deux eaux, DriveClub l'est aussi au niveau de son pilotage. Il réclame ainsi une certaine dose de savoir-faire dans la manière d'appréhender les trajectoires ou dans la façon d'optimiser son freinage. Et ce, même si l'on active toutes les aides habituelles présentes dans les jeux de course. Néanmoins, le titre d'Evolution Studios se montre ultra permissif sur les collisions. Que ces dernières impliquent une autre voiture ou un morceau du décor. On revient généralement très rapidement dans le droit chemin. De même, DriveClub ne prend pas en compte les différents types de surfaces. Rouler en Norvège sur des routes verglacées ou en Ecosse sur un revêtement détrempé ne procure pas une expérience différente. Il en va de même pour les dégâts. Les bagnoles peuvent être éraflées, voire abîmées dans le pire des cas, mais cela n'aura jamais d'impact sur votre pilotage. Et c'est bien dommage.

Progression et companion app

Au fur et à mesure de l'aventure, de l'expérience sera distribuée aux clubs mais aussi aux joueurs à titre individuel. Au cours d'une course comptant pour un challenge par équipe, chaque participant accumulera un nombre de points différents en fonction de sa performance. Au-delà de ce qu'il vous est demandé de faire (meilleur temps...), il existe de courts défis venant pimenter chaque course. On doit par exemple atteindre la vitesse de pointe la plus élevée sur une portion du circuit. Chaque joueur possède donc son propre niveau. C'est le cas également pour les clubs, mais ces derniers permettent en plus de débloquer du contenu que l'on ne pourra trouver nulle part ailleurs. Notez qu'en cas de départ d'un membre de l'équipe, c'est évidemment cette dernière qui conserve le butin récolté. Pour ceux qui aiment être en permanence connectés à leur jeu, les développeurs proposeront une companion app relativement complète. Celle-ci permettra de gérer à distance tout le volet social mais aussi de visionner en streaming la performance du joueur de votre choix.

Et la lumière fut

Les plus grosses interrogations entourant DriveClub concernaient son aspect technique. Annoncé comme l'un des titres les plus à même d'exposer aux joueurs la toute puissance de la PS4, le jeu avait déçu sur ce point l'an passé lors de sa première sortie. A l'évidence, du chemin a été parcouru depuis. Cependant, on est pour le moment assez loin de l'énorme claque technique vendue régulièrement çà et là. De la modélisation des voitures aux environnements, on ne voit pas bien en quoi le titre de Sony fait beaucoup mieux que la concurrence. D'autant qu'il ne tournera qu'à 30 images par seconde. Abandonnez l'idée d'un jeu totalement fluide. Un choix a été fait ici par le studio de développement qui a préféré sacrifier cet aspect pour conserver une certaine qualité technique d'ensemble. Forcément, cela se voit. Pour être tout à fait complet, il y a malgré tout un point sur lequel les développeurs semblent surpasser la concurrence : les éclairages. Il est vrai qu'à ce niveau, DriveClub se trouve dans une autre dimension. Ce qui rend les courses de nuit d'autant plus attractives. Les changements météorologiques gérés de manière dynamique – mais qui n'ont pas d'impact sur la conduite, rappelons-le – permettent de mettre en lumière cet atout indéniable.