GTA V est l'un des jeux les plus ambitieux dont la septième génération de consoles ait accouché. Plus de cinq années de développement et un budget record dépassant les 200 millions de dollars ont été nécessaires à la conception de ce blockbuster en puissance. Suffisamment puissant pour générer autant d'attente que la sortie des next-gen, le titre de Rockstar débarque plein de promesses. Disséqué durant des mois par sa communauté de fans, Grand Theft Auto V est enfin prêt à nous livrer tous ses secrets. Et si l'on tenait là le plus grand jeu de l'histoire ?
Retour à San Andreas ! Neuf ans après nous avoir conté l'histoire de C.J. dans les quartiers miteux de Los Santos, Rockstar réveille son Los Angeles virtuel, comme il le fit avec Liberty City dans GTA IV. Réinvitée, repensée, la cité des anges est devenue immense. Symbole de l'ambition du studio, la map couvre une surface effrayante, sans commune mesure avec les précédents open worlds signés de l'équipe écossaise. Le tout Hollywood (Vinewood dans le jeu) est là, et si l'aire urbaine n'habite qu'environ 20 % de la carte, les 80 % restants n'ont rien d'une flore abandonnée. Chaque pixel est susceptible d'accueillir une activité, qu'elle soit humaine ou animale, du désert de Grand Senora, véritable tiers-monde peuplé par des coyotes à Blaine County, prisé par les amateurs d'escalade et autres touristes abonnés au téléphérique. Et le cœur de Los Santos n'est pas en reste, riche de nombreux divertissements et reproduisant à sa sauce des lieux bien connus tels que Venice Beach ou Downtown. Terminez l'histoire et GTA V continuera de vivre, au rythme de ses milliers de PNJ, grouillants tels des abeilles dans un monumental essaim qui se découvre progressivement, en brouillard de guerre. Parfois un peu trop monumental d'ailleurs, au point que l'on essuie quelques mini freezes ou que l'on assiste à un affichage très tardif de certaines textures. Mais honnêtement, cela n'a pas la moindre incidence sur le plaisir de jeu.
A trois, c'est mieux
Pour la première fois dans l'histoire de la série, le joueur contrôle trois personnages. Une nouveauté qui en amène un tas d'autres et qui influe logiquement pas mal sur la progression et sur le scénario. Aux commandes de Michael, nous découvrons la vie d'un quarantenaire, braqueur de banques repenti, qui ne doit sa paisible retraite qu'à un accord avec l'équivalent du FBI. Père de famille médiocre, Michael est en conflit perpétuel avec l'humanité. Incapable d'assumer ses actes, le propriétaire d'une petite villa au nord de Los Santos est apte à enchaîner les headshots à la manière de John Marston dans Red Dead Redemption. Franklin est déjà plus en retrait. Enfant du ghetto, il gagne sa vie en vendant des voitures puis... en les volant pour son patron. Pilote chevronné, sa compétence lui permet de ralentir le temps pour zigzaguer dans le trafic à toute berzingue. Enfin, Trevor est de loin le personnage le plus haut en couleur. Psychopathe de son état, tueur sanguinaire, il vit dans une roulotte et se shoote à l'essence. Incontrôlable, auto-destructeur et menace pour la terre entière, il fut pilote dans l'armée avant d'être déclassé. Logiquement, sa haine permanente lui permet d'entrer dans une transe qui double les dégâts qu'il cause et atténue ceux qu'il encaisse. Une vraie machine à faire de la place sur la planète bleue.
Outre ces capacités spéciales, que j'estime d'ailleurs largement sous-exploitées durant l'aventure, chaque héros voit ses caractéristiques évoluer avec la pratique. Courez et vous deviendrez plus endurant, plongez et votre apnée se développera, pilotez pour maîtriser les transports aériens... De fait, l'architecture du jeu est plus complexe que celle des précédents GTA. Bien qu'ils sont amenés à se croiser encore et encore et à bosser ensemble, chaque perso a sa propre vie, ses propres habitudes, sa propre planque. Et dans un souci de cohérence, Rockstar a fait en sorte que chacun conserve son look, malgré des possibilités de personnalisation étendues. Si Michael est abonné aux costards-cravates, Franklin a davantage une allure de gangsta et Trevor celle d'un type qui n'a ni machine à laver ni goût pour la mode. Entrez dans un magasin de fringues et vous pourrez remédier à tout ça. Même chose pour les salons de coiffure, de retour, et qui adaptent leurs offres au type que vous incarnez. Modifier votre avatar est donc possible, mais péter la cohérence de l'univers ne l'est pas. Et c'est très bien comme ça. Mais au fait, comment passe-t-on de l'un à l'autre ? Une simple pression sur la croix directionnelle permet d'afficher un switch puis de sélectionner le bandit à incarner. Hors mission, l'opération est possible à tout moment mais prend 20 bonnes secondes, le temps qu'un dézoom et rezoom s'opère sur la map. Plus classe que ça, tu meurs. Le souci du détail est tel que vous retrouvez toujours le personnage en mouvement. Il m'est arrivé par exemple de switcher dans Trevor lorsqu'il s’apprêtait à balancer un type depuis un pont au-dessus du freeway ou de cuver en slip sur une île perdue au milieu de nulle part.
En mission, le switch est tantôt automatique car scripté, tantôt fortement suggéré par la mise en scène, ou carrément manuel. Et si les gars sont à proximité l'un de l'autre, la transition est immédiate, sans effet superflu. Ainsi, et même si les embranchements ne sont pas si nombreux que cela, une mission peut être vécue plus ou moins différemment selon les choix de switch. Dans les faits, cette feature offre surtout la possibilité de couvrir plus de terrain ou de modérer les allées et venues lors de gunfights qui sont partis pour durer. Quoi qu'il en soit, les missions qui font appel aux trois héros simultanément sont assez rares et la position des mecs tellement définie que les switchs ne sont pas tant de la volonté du joueur que de celle des développeurs. Et pour preuve, le switch est parfois impossible. Assez dirigiste, la fonction n'en reste pas moins diablement efficace et franchement jouissive. D'autant que Rockstar a tout prévu et que si l'un des persos que vous n'incarnez pas est en difficulté, code couleur et indication sonore vous le signalent, le temps pour vous de le posséder et de régler son problème (une couverture défaillante, une vague d'ennemis trop massive, etc.).
PayDay
Si le jeu comporte 70 missions principales d'une rare qualité, les plus marquantes sont celles qui concernent Michael, Trevor et Franklin à la fois. Et les plus riches et soignées sont de toute évidence les braquages, qui nécessitent préparation, choix tactiques et recrutement de renforts. J'aurais aimé qu'il y en ait davantage, mais un braquage peut demander trois ou quatre missions en amont avant d'être réalisable. A ce rythme, on ne peut s'étonner qu'il n'y en ait pas une ribambelle. Ainsi, avant d'être prêt à dévaliser une bijouterie ou à attaquer un fourgon blindé, vous devrez potentiellement vous fournir en munitions, véhicules (des plus classiques aux plus improbables, comme un sous-marin), masques ou combinaisons, voire même prendre des photos des caméras de surveillance ou de l'emplacement de l'alarme. Chaque détail compte et tant que vous n'avez pas tout planifié, la mission ne peut commencer. Une fois le matos réuni, Lester, le cerveau de la bande, vous présente un tableau criblé de photos, de données, de plans divers et variés. A l'issue de son explication, à vous d'opter pour l'une des deux approches proposées, bourrine ou furtive par exemple. Un choix cornélien qui n'a rien de frustrant puisque l'intégralité des missions du jeu peut-être rejouée, à la fois pour scorer et pour la réussir en adoptant une méthode différente.
Il vous incombe également de recruter des éléments supplémentaires. Et s'il n'est pas possible d'en définir le nombre ni la fonction, c'est sur la fiabilité du complice que vous allez devoir trancher. Ainsi, un pilote peu expérimenté et donc, potentiellement médiocre, ne demandera qu'une petite part du butin. A l'inverse, parier sur un chauffeur compétent vous coûtera pas mal d'argent. Dans les faits, je n'ai cependant jamais senti qu'un braquage était plus facile avec des types onéreux ou plus compliqué avec des noobs. J'ai donc préféré économiser du fric et tout s'est bien passé. Cela dit, le principe est vraiment sympa et permet de casser la linéarité de la progression. C'est aussi par ce biais des braquages que vous allez garnir votre compte en banque et contrairement aux autres GTA, celui-ci se remplit très tôt dans le jeu, de sorte à ce que vous vous baladiez avec un véritable arsenal de munitions et un gilet pare-balles à 2.000 $ dès les premières heures de jeu. Un fric qui vous permettra d'ailleurs d'investir dans des propriétés ou des commerces locaux (société de taxi, cinéma, etc.), pour stocker vos véhicules ou continuer à engranger des tunes.
GTA IV ++
Le gameplay de GTA V reste assez proche de GTA IV. Il est en réalité une évolution de ce dernier, corrigeant pas mal de défauts, améliorant l'animation, fluidifiant les déplacements et les affrontements. Ainsi, les persos sont de toute évidence moins lourds, bien que se mouvoir dans un espace étriqué donne toujours lieu à des situations cocasses, à des chutes ridicules ou à des embrassades de murs bien involontaires. Les développeurs ont toutefois fait en sorte qu'en intérieur, les allées et venues soient toujours plus assistées. Mais de cette souplesse, ils en profitent surtout durant les gunfights, car davantage capables de s'adapter à la configuration environnante. Et c'est une nécessité dans la mesure où certains murs sont devenus destructibles et donc, des couvertures seulement temporaires. Bien aidé par une visée semi-automatique, le joueur n'a toutefois aucun mal à se défaire d'une IA certes, supérieure en nombre, mais pas très fine. Il doit simplement s'attacher à multiplier les headshots pour éviter qu'un blessé ne continue de le shooter une fois à terre. Les armes dont on dispose, customisables de surcroît (silencieux, suppresseurs, torches, etc.), suffisent de toute façon amplement à la tâche : Beretta, Uzi, AK-47, fusil de chasse ou de précision mais également lance-roquettes, grenades paralysantes ou bombes collantes sont au programme. Et maîtriser la complémentarité de tous ces jouets peut rendre les gunfights franchement faciles, bien que toujours très intenses.
La conduite à quatre roues a connu le même sort, à savoir qu'elle reprend les bases de GTA IV et gagne en souplesse. Certains la trouveront trop arcade, mais les gabarits sont plutôt bien respectés. On a simplement perdu ces suspensions surréalistes et la latence de la direction, au profit d'un pilotage plus nerveux et plus précis, et d'une motricité décuplée, ce qui permet de grimper certaines difficultés plus aisément, au détriment du réalisme cependant. Mais se balader en bagnole est presque devenu has-been dans GTA V tant les transports aériens sont mis en avant. Taille de la map oblige, vous serez souvent tenté de voler ou commander un hélico pour vous rendre d'un point A à un point B, si vous souhaitez éviter les taxis, bien plus pratiques mais forcément moins fendarts. Les modèles sont plus nombreux que jamais mais surtout, il est possible de conduire des avions de ligne en se débrouillant bien, un véritable fantasme pour tout fan de GTA, ayant déjà essayé de détourner un Boeing sur la piste du Francis International Airport du quatrième épisode ! Et lorsque vous aurez débloqué la compétence, suite à quelques missions fortes en adrénaline, vous pourrez sauter en parachute à tout moment depuis votre monture et admirer le tout Los Santos le temps d'une chute interminable. Le base-jump de Ballad of Gay Tony peut se rhabiller.
Full connected et activités annexes
Comme dans GTA IV, nos héros disposent chacun d'un smartphone, qui leur permet de recevoir mails et SMS de leurs contacts, d'appeler un taxi, de prendre des photos voire même de surfer sur le Net. Un Web virtuel plus vrai que nature, qui donne accès à tout un tas de services. Espionnez vos amis sur un simili-Facebook, commandez voitures et transports aériens par Internet, faites-vous livrer chez vous, spéculez en bourse pour gagner de l'argent (nécessaire à acheter certaines propriétés complètement hors de prix), etc. De toute évidence, Rockstar s'est servi de cette toile improbable pour en faire sa tribune et parodier à sa sauce les nombreux sites et services qui polluent le Web d'aujourd'hui. Facebook et Apple en prennent notamment plein les dents et ce ne sont pas les seuls. L'outil reste complètement délirant mais également fonctionnel.
Je défie quiconque de s'ennuyer entre deux missions principales. Outre les quêtes annexes, certains événements aléatoires se produisent sous vos yeux (à la Red Dead Redemption) et nécessitent parfois une interaction de votre part. Quelques-uns sont même carrément scénarisés et peuvent ouvrir de nouvelles missions à nos trois malfrats. Si vous croisez deux fripouilles en train de dépouiller une touriste, venez-lui en aide, quitte à garder l'argent pour vous. Un paquet d'illuminés, situés çà et là, auront des requêtes à vous soumettre, comme ce vendeur en immobilier qui vous demande d'arracher 15 panneaux de vente de son concurrent un peu partout dans Los Santos. Mais ce n'est pas tout, puisque les animations sont plus nombreuses que jamais : Manèges, boutiques de fringues, salon de tatouage, garage de tuning, téléphérique, école de pilotage, cinéma, strip-club, fléchettes, coiffeur, courses nautiques ou tout-terrain, sauts en parachute, tennis, triathlon, golf... Bref, la map déborde de possibilités et au final GTA ressemble plus à un MMO qu'à un jeu d'action. Ce qui ne devrait pas déplaire aux fans de la série...
Atterrissage dans le MMO GTA
Au niveau du Online, GTA 5 propose aux joueurs d'accéder à une véritable expérience persistante directement depuis la roue des personnages dans le solo ou depuis les menus du jeu. Rockstar donne tout de suite le ton du MMO en démarrant par une création de personnages atypique basée sur une génération d'avatars focalisée sur l'hérédité, et sur une répartition des statistiques issue de l'élaboration d'une « journée type », dans laquelle on définit combien de temps on passe dans diverses activités (travail, loisir, sommeil, amis...). Une fois le personnage sur le terrain, c'est par un court tutoriel que l'on est immergé dans l'aventure. L'occasion pour le joueur de commencer à croiser des têtes connues telles que Lamar, qui vous offre votre premier pistolet et votre première voiture. N'ayez crainte, vous serez seul sur cette session puisque le titre propose différentes strates de Online, avec plusieurs degrés d'« intimité » : Online Solo (sans joueurs), Online avec ses amis ou son « crew » en session privée, ou Online avec des inconnus.
S'offre alors à vous une aventure rythmée, certes limitée à 16 joueurs en monde ouvert mais bien plus dynamique que le Online de GTA 4. Au passage, le matchmaking d'activités ou de missions instancées réunit tous les joueurs en attente et pas seulement votre session mode libre. Du coup, on switch assez facilement d'un mode libre à une mission à 16 joueurs sans pour autant sentir les limites liées aux restrictions de fréquentation des serveurs. On progresse à la manière d'un MMO, en réalisant des missions et activités afin de collecter de précieux RP (vos points d'expérience) qui font augmenter votre niveau et vous permettront, en plus d'accéder à des améliorations déblocables, d'être contacté par d'autres personnages clés du solo (Lester, Simeon, Ron...). Ces derniers vous apporteront des avantages non négligeables tels que la possibilité de mettre des primes sur des joueurs de la session ou de repérer sur la map certains modèles de véhicules. On accède graduellement à une vraie vie de gangster avec l'achat de garages pour stocker les véhicules, l'achat de propriétés pour se relaxer avec ses amis ou encore planifier une série de braquages. C'est d'ailleurs un véritable plaisir de progresser, lentement mais sûrement, dans cet univers qui, contrairement à celui du multijoueur de GTA 4, ne vire pas systématiquement au deathmatch sur une infime partie de la map offerte pour l'occasion.
16 joueurs ? Pas grave !
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Si les craintes formulées à l’égard du faible nombre de joueurs par session ont été relativement présentes avant la sortie du multi, force est de constater que Rockstar a su rendre cette fois-ci son Online assez vivant pour offrir aux joueurs un terrain de jeu qui ne soit ni désertique ni trop redondant. Vous aurez donc la possibilité de quitter votre monde ouvert à 16 joueurs pour participer à diverses activités et missions instancées, dont la mise en place peut parfois paraître longuette. Au menu de ces fameuses sessions : des courses, des deathmatchs, de la survie face à des vagues d'ennemis, du saut en parachute, ou encore les missions plus ou moins scénarisées. Ne vous attendez tout de même pas à une mise en scène digne du solo. Le panel proposé est assez varié et vous permet de changer totalement d'ambiance en quelques minutes, passant par exemple d'une compétition de carjacking chacun pour sa peau, à une partie où deux équipes jouent au chat et à la souris : les chats dans des avions de chasse suréquipés face à des souris en Voltic devant atteindre un point de la ville. Entre chaque mission et après le récapitulatif des scores et la distribution des dollars gagnés, des RP et des JP (les « job points » qui ne servent encore à rien au moment du test), on retrouve un écran qui propose de comptabiliser les votes pour les activités suivantes, créant ainsi une dynamique vous exemptant du matchmaking et de la recherche de groupes pour une activité précise.
En bas de l'échelle vous ne pouvez que monter
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On apprécie également au passage l'apparition dans le mode Libre d'un nouveau menu in-game dans lequel on peut gérer son inventaire de consommables, les interactions que l'on définit avec les autres joueurs (possibilité d'être attaqué ou non à pied, possibilité donnée aux autres joueurs de monter à bord de votre véhicule) afin d'éviter qu'un joueur se fasse harceler à répétition par un autre. Toujours côté customisation, l'esthétique de votre personnage (coiffure, maquillage, tatouages, vêtements, masques) vous offrira un très vaste choix d'apparence, lui aussi déblocable au fur et à mesure que vous progresserez dans l'aventure. De ce côté-là, on remarque également la présence de balises et d'assurances dans les Los Santos Customs qui donnent la possibilité de retrouver et de tracer un véhicule personnel. A ce sujet, le Online impose un certain attachement vis-à-vis des véhicules possédés afin de favoriser l'immersion du joueur et de mettre en valeur les achats de voitures, motos, et autres moyens de transport acquis après de longues heures de travail. Pour pousser le vice un peu plus loin, sachez qu'il vous sera impossible de modifier ou réparer une voiture « sportive » empruntée puisque cette dernière est considérée comme volée et est équipée d'une balise. De même, la moindre voiture de police passant à proximité de votre véhicule volé vous prendra systématiquement en chasse. Vous freinerez donc vite vos ambitions de voleur de voitures après deux ou trois poursuites infernales.
Un bon début qui promet !
Malgré quelques soucis de réseau durant ses premières semaines d'activité, GTA Online propose réellement de continuer l'expérience du solo, en multi entre amis ou entre compétiteurs, à travers une progression de longue haleine, savoureuse et addictive. Ajoutez à ça le système de Crew, censé proposer de véritables guerres des gangs à terme, une communication vocale ou écrite entre les joueurs via téléphone portable in-game, une foule de bonnes idées, et vous obtenez la première version du MMO GTA dont avaient rêvé les créateurs de GTA San Andreas MultiPlayer. Reste à savoir si Rockstar arrivera à fluidifier un matchmaking parfois un peu longuet et inclure ses micropaiements sans déséquilibrer l'économie du jeu, encore un peu chamboulée par l'exploit bug en vigueur. La réponse aux prochaines mises à jour !
Points forts
- 3 fins différentes...
- La possibilité de switcher entre les 3 héros à tout moment...
- Des personnages soignés comme jamais dans l'histoire de la série
- Une satire parfaitement maîtrisée
- Une mise en scène d'exception
- Un multijoueur prenant et addictif
- Transitions cinématique / in-game imperceptibles
- L'un des jeux les plus variés jamais imaginés
- Le système de braquage à choix multiples
- Très peu de déchet dans les 70 missions principales
- Des gunfights d'une rare intensité
- Enfin un système intelligent de courses-poursuites avec la police
- 25 heures de jeu pour l'aventure principale, le double pour atteindre les 100 %
- Pouvoir rejouer toutes les missions, changer sa méthode et améliorer son scoring
- Des quêtes annexes scénarisées
- Le plus joli open world sur cette génération de machines
- Une map juste incroyable de diversité
- Des compositions originales sublimes
- Les doublages proches de la perfection
Points faibles
- … mais pas franchement marquantes
- … ou presque
- Un scénario trop linéaire
- Les capacités spéciales sous-exploitées
- Quelques lourdeurs dans les déplacements
- Des temps de chargement parfois un peu longs
Plus qu'un jeu, GTA V est un univers qui mélange les genres avec un perpétuel souci d'équilibre entre ludisme et réalisme. Pot-pourri de bonnes idées, le titre de Rockstar réinvente l'open world et narre avec une précision diabolique la destinée de trois vils gredins dans un immense Los Angeles virtuel. Plus que jamais libre de ses mouvements et maître de sa progression, le joueur dévore un panel de missions incroyablement varié, de braquages de banque en exécutions de la pègre locale en passant par des sauts en parachute ou la fouille des fonds marins. Malgré son scénario un peu prévisible et ses fins un chouia expédiées, GTA V est magistralement mis en scène et jouit d'une narration aux petits oignons, bien aidée par le switch permanent entre Michael, Trevor et Franklin. Le sentiment de liberté poussé à son paroxysme. Quant au multijoueur, GTA Online offre une réelle prolongation de l'expérience solo et crée un nouveau genre soumis à évolution. Le résultat est satisfaisant, offre un vrai confort de jeu en équipe ou en solo, et du contenu en pagaille !