Espéré pour la sortie de la PS4, Second Son aura connu une gestation un tout petit peu plus longue que prévu. Un retard à l’allumage qui n’a rien d’inquiétant lorsqu’on assiste aux performances pyrotechniques et autres de Delsin. Cole n’est plus de la partie, mais qu’il se rassure là où il est, la relève est assurée. InFamous : Second Son, ça secoue.
Cole McGrath n’est plus. Le héros des deux premiers opus est passé à la trappe. Pourquoi ? Eh bien, il semble que ce soit purement et simplement de notre faute. Enfin à en croire Nate Fox, le game director du jeu, la raison de cette mort subite n’a rien d’outrageant ni d’exceptionnellement cruel puisque (attention spoil qui suit pour ceux qui n’auraient pas joué à inFamous 2) « c’est en regardant la statistique des trophées d’inFamous 2, que nous nous sommes aperçus que 78% des joueurs avaient choisi de sacrifier Cole. Respectant le choix de cette majorité, nous nous sommes naturellement tournés vers la création d’un nouveau personnage ». C’est ainsi que Delsin Rowe est né, démarrant l’aventure 7 ans après les événements du dernier opus. Pour ceux qui trouveraient la transition un peu rude, rassurez-vous, Sony a tout prévu (moyennant toujours finances, bien sûr) avec Cole’s Legacy, un DLC réunissant quelques missions, censées expliquer comment inFamous passe de New Marais à l’occupation de Seattle par le DPU (Department of Unifed Protection).
IA aïe aïe ?
Seattle et son Space Needle est donc la nouvelle destination choisie par Sucker Punch, studio basé à… Seattle (enfin dans sa banlieue, à Bellevue exactement). Et à en juger par sa taille, Delsin jouira d’un terrain de jeu conséquent pour effectuer les missions principales et annexes qui lui seront proposées. Et comme il est aussi là pour ça, il aura tout le loisir de faire état de ses talents de super-héros. Car comme Cole précédemment, lui non plus n’est pas un quidam comme les autres. Utiliser les néons d’enseignes pour se charger en électricité et balancer des éclairs tout en se déplaçant sur terre comme au ciel dans une vitesse folle, pomper la fumée des voitures pour asphyxier les ennemis et se déplacer par les conduits d’aération, il n’y a rien à redire là-dessus, Delsin possède des arguments de choc. Une démonstration de ses capacités hors du commun qui se poursuivra lors des combats face aux membres du DPU. Peu encline à vous laisser tranquille et consciente du danger que vous représentez, la milice a sorti la grosse artillerie. Pas étonnant donc de voir se dresser en face de vous des postes de contrôle et ses gardes armés de flingues à la cadence infernale. Vous l’aurez compris, il ne faudra pas tergiverser deux heures car c’est principalement dans ces moments-là qu’une maîtrise totale des pouvoirs est inévitable, sous peine de finir six pieds sous terre. Heureusement, fuir ces combats frénétiques et utiliser le pouvoir du néon pour courir sur les murs et se réfugier sur un toit, le temps de se régénérer, reste une option. Une alternative qui sera souvent utilisée et mettra d’ailleurs en lumière un point d’interrogation : la qualité de l’IA. Si les adversaires ne sont vraiment pas maladroits arme au poing, ils ne pousseront pas l’effort en vous poursuivant dans des endroits improbables. Soit, pourquoi pas. On a déjà vu ça des milliers de fois et une fois de plus finalement…. En revanche, vu des milliers de fois aussi mais difficilement pardonnable aujourd’hui : le fait que les ennemis ne viennent pas vous déloger alors que vous êtes planqué derrière un muret qui fait pitié, situé à trois mètres cinquante. Là le bât blesse un peu, voire beaucoup.
Karma… geddon ou pas
Seattle est une belle ville. Certainement. Mais le plus plaisant dans cette histoire, c’est de se dire qu’on peut la détériorer tranquillement assis dans son canapé. Et ce ne sont pas les trois gardes confortablement planqués en haut de leur passerelle qui diront le contraire. Une simple pression sur un bouton et les voilà chutant d’une dizaine de mètres dans les gravats sous un bruit de tôle assourdissant. Spectaculaire, ça oui. Vous l’aurez saisi (si vous ne le saviez pas encore), Delsin peut tout détruire gratuitement, mais aussi détériorer l’environnement pour faciliter son infiltration dans la ville. En témoigne cette réflexion de son frère Reggie (qui l’accompagne dans la séquence à laquelle nous avons joué) qui le félicite d’avoir bousillé une caméra de surveillance. On ne connaît pas l’incidence que cette action aura sur le court terme, mais à l’instar des antennes radio bien visibles sur les toits, on peut légitimement penser que leur destruction aura des conséquences (mission secondaire ?). Tout comme le fait de s’en prendre aux civils, ce qui amène à évoquer le karma. Sera-t-il présent dans Second Son ? Tout porte à le croire, ou alors Sucker Punch n’a pas saisi ce qui a fait le charme de la série. Concrètement, l’orientation de l’histoire de Delsin évoluera(it) en fonction de ses actions. Qu’il tue des civils (ou ces pauvres guitaristes de rue) ou au contraire qu’il leur vienne en aide modifiera(it) son apparence physique, la nature de ses sorts et des missions suivantes. Devenir un super-héros tout mignon ou un bad boy, inFamous : Second Son devrait, sauf énorme surprise, laisser la liberté au joueur de choisir son camp et ainsi marcher sur les traces triomphantes de son aîné.
Gameplay au poil
En dépit d’une présentation assez courte, les premières sensations du jeu laissent augurer un futur proche plutôt positif. Visuellement déjà, inFamous : Second Son claque. Bien que personne n’aime vraiment la pluie, Seattle en nocturne sous ce climat a vraiment du cachet. Les textures de l’environnement démontrent bien les capacités de la PS4, sans aucun clipping ni aliasing visibles. La luminosité et les jeux de lumière, quant à eux, sont parfaitement maîtrisés accouchant d’un tableau saisissant que l’on ne peut qu’admirer lorsque le calme redescend sur la ville. Pour ce qui est du gameplay, si les combos demanderont un peu d’entraînement avant d’être correctement maîtrisés, le reste demeure assez classique, sans oublier l’utilisation du pavé tactile pour certaines actions de second plan (scanner d’identification, soulever certains objets). Dernière précision pour ceux qui ne connaîtraient pas la série, les pouvoirs ne sont pas cumulables, le nouveau remplaçant le précédent. Alors inFamous : Second Son est-il digne de retenir notre attention ou ne s’apparente-t-il qu’à un écran de fumée ? Tout porte à croire qu’il n’y a pas de fumée sans feu. Et pour le spectacle pyrotechnique sur PS4, on devrait pouvoir faire confiance à Delsin. Pour le moment.
Une jolie ville, un terrain de jeu plutôt vaste, il n’en faut pas plus à Delsin pour nous montrer l’étendue de son talent et ses pouvoirs. Bénéficiant d’un beau travail de Sucker Punch, inFamous : Second Son affiche de belles prétentions, aussi bien graphiques que techniques. Les amateurs de super-pouvoirs et combos dévastateurs devraient se régaler dans cette itération qui nous aura vraiment séduits dans ses grandes largeurs. Reste à se frotter un peu plus longtemps aux membres de la DPU pour connaître leurs réelles intentions car ils paraissent parfois peu concernés par le danger qui les nargue.