Après avoir marqué les fans de gros bateaux en 2007 avec NavyField, les Coréens de SD EnterNET sont de retour avec sa suite, NavyField 2, éditée par Nexon. Au programme, batailles navales jusqu'à 64 joueurs, gestion d'une flotte et son équipage ainsi qu'une campagne solo historique permettant de revivre des missions des deux grandes guerres.
Une fois son compte créé gratuitement et en quelques minutes sur le site de Nexon (le client pesant un peu plus d'1 Go), il est grand temps de se lancer à l'eau et d'en découdre face à des armadas ennemies belliqueuses. Néanmoins, les batailles devront attendre quelques minutes puisqu'il faut tout d'abord créer son capitaine et sélectionner sa nation. Quatre pays sont jouables : la Prusse, le Japon, le Royaume-Uni et les États-Unis. Ce faible choix contraste avec les 8 possibilités du premier opus, mais on se rend rapidement compte que cette décision n'influera quasiment pas sur la suite du jeu, que ce soit pour le mode multijoueur (seul le skin des navires diffère) ou le jeu en solitaire.
Le but de NavyField 2 est de participer à des batailles navales face à une flotte ennemie. Ces phases de jeu prennent la forme de deathmatchs ou de captures de base se transformant en point de respawn une fois en notre possession. Les parties ont toutes une durée maximum de 15 minutes. Une fois ce temps écoulé, des crédits sont octroyés en fonction de la victoire ou de la défaite de l'équipe. Après chaque bataille, l'armée monte en expérience et gagne des niveaux. A l'heure où ces lignes sont rédigées, le niveau maximal est de 100. Néanmoins, la montée en niveaux est relativement lente et il faut s'armer de patience pour grimper les échelons. Cette lenteur pourrait sembler normale pour un MMO, mais il faut être conscient que le matchmaking n'existe pas dans NavyField 2. Ainsi, pour chaque partie, des joueurs de tous les niveaux seront présents, pour des batailles forcément très déséquilibrées et injustes qui pourront rapidement agacer les nouveaux venus. Car la coopération joue un rôle primordial et une équipe composée en majorité de joueurs néophytes et désorganisée n'est pas des plus utiles pour espérer avoir une chance face une armada plus expérimentée.
Les combats prennent la forme d'un classique format de wargame en temps réel. Pendant une bataille, il est possible de déplacer notre unité d'un clic droit sur une carte vue de dessus. Le clic gauche, permet quant à lui de sélectionner les cibles à attaquer. Ce système éprouvé permet une prise en main rapide et efficace. Les combats sont l'occasion de choisir trois navires. Une fois une de ces unités détruite au combat, il est possible de choisir une des deux restantes. Néanmoins, pas d'inquiétude, les unités détruites se réparent en cours de partie. Toutefois, cela prend un temps considérable avant la régénération totale. Si par malheur, les trois unités sont détruites pendant une bataille, il faudra donc se résigner à choisir un navire préalablement détruit, et donc à la vie très réduite, ce qui compromet grandement les chances de survivre à d'autre assauts. Il faut donc veiller à rester le plus souvent en groupe pour éviter ce genre de scénarios désagréables. Car partir à l'aventure seul dans NavyField 2 est extrêmement risqué et finit régulièrement très mal. Néanmoins, les vaisseaux sont généralement bien armés et prêts à affronter la plupart des dangers de l'océan. Ainsi, en fonction de l'unité sélectionnée, l'armement varie : torpilles, canons, obus, etc. On peut sélectionner son arme en plein combat et la changer en fonction de la situation et de l'ennemi affronté pour des batailles nécessitant un certain niveau de dextérité. Même si ces combats sont agréables et qu'un aspect relativement épique est palpable lors des premières parties, force est de constater qu'une grande lassitude s'installe au fil du temps. La faute à une redondance extrême et des objectifs qui n'évoluent jamais. Il est donc dommage que le manque flagrant de contenu et le gros déséquilibre rendent pour l'instant les parties frustrantes.
Entre chaque bataille, il est possible de gérer sa flotte dans un chantier naval. Cet aspect important de NavyField 2 permet de préparer les prochains combats en achetant, au fur et à mesure de la progression, des navires de guerre de plus en plus puissants. Neuf classes sont à acquérir, avec chacune leur spécificité. Le destroyer, par exemple, sera efficace contre les sous-marins ennemis mais résistera peu aux cuirassés, les croiseurs sont plus puissants que les destroyers mais sont dominés par les grands navires de guerre, etc. Chaque navire a ses propres caractéristiques, ses forces et ses faiblesses. De plus, il est possible à haut niveau d'acquérir des sous-marins ou des avions. Le chantier naval permet également de recruter un équipage pour être plus efficace en combat : disposer d'un officier spécialisé dans l'armement sert à être plus précis dans ses tirs, l'officier de soutien à avoir des unités navales plus résistantes et d'éviter la surchauffe de son vaisseau quand ce dernier est poussé à pleine vitesse, etc.
Malgré la présence appréciable d'un mode solo, ce dernier n'apporte pourtant pas grand-chose d'original ni de vraiment palpitant. Il permet de revivre des missions navales historiques des deux dernières grandes guerres. Il est néanmoins curieux de réaliser que ce mode est totalement incohérent et absolument pas personnalisé en fonction de la nation choisie en début de partie. Cet état de fait donne souvent l'occasion d'être le témoin de missions totalement uchroniques et étranges. Enfin, qui dit MMO free-to-play dit généralement main au portefeuille. De ce côté-là, les fans de ce système économique ne seront pas déçus. Même si la boutique sait se faire discrète, les personnes désireuses d'acquérir des NX pour 1 € les 1.000 points pourront devenir plus efficaces en achetant des objets permettant de mieux protéger leur navire, des officiers plus compétents, des vaisseaux plus puissants... Bref, de quoi rapidement devenir plus fort que tout le monde dans un jeu pas forcément désagréable mais au final assez vite lassant et extrêmement déséquilibré à tout point de vue.
Points forts
- Un concept sympathique et peu répandu
- Une partie gestion intéressante dans le chantier naval
- De nombreuses unités différentes
- Une boutique discrète pour un F2P
Points faibles
- Des graphismes minimalistes
- Une musique répétitive
- Une progression extrêmement lente
- Des parties très déséquilibrées
- Un jeu rapidement lassant
- Une campagne solo étrange
Malgré un concept de base sympathique et la possibilité de jouer jusqu'à 64 joueurs lors de batailles effrénées, il faut bien reconnaître que l'aspect épique ressenti lors des premières parties s’essouffle rapidement. La faute à une multitude de défauts rédhibitoires tels que la redondance extrême d'une partie à une autre ou le déséquilibre flagrant entre les joueurs. L’expérience n'en demeure pas moins assez agréable pour une petite dizaine d'heures, mais elle devient vite ennuyeuse au-delà.