Alors que Minecraft n'en finit pas de cartonner sur Xbox 360, Terraria s'invite à son tour sur le Xbox Live Arcade en espérant récupérer sa part du gâteau.
Un concept séduisant
Sympathique clone de Minecraft en 2D, Terraria a réussi à passionner de nombreux joueurs PC depuis sa sortie en mai 2011. Tout comme son illustre prédécesseur, le soft nous permet d'explorer des environnements générés aléatoirement, de collecter des tonnes de ressources et de crafter des centaines d'objets. On peut ainsi couper du bois à l'aide d'une hache, creuser très profondément sous terre pour récupérer divers minerais avec notre pioche, visiter quelques donjons et fabriquer tout le matériel de construction dont on peut avoir besoin à partir d'un simple établi et d'un four. Les bâtiments que l'on érige au fur et à mesure de notre progression accueillent rapidement des PNJ (marchand, infirmière...) pour peu qu'ils répondent à certains critères, et il est possible de les décorer de mille et une façons. Les monstres que l'on rencontre dans les souterrains, ou à la tombée de la nuit, sont vraiment variés, de redoutables boss se mettent parfois en travers de notre route, et des événements surprises se déclenchent de temps à autre (hordes de gobelins, etc). Contrairement à Minecraft, notre arsenal ne se limite pas ici à un arc et une épée mais il comprend aussi des shurikens, haches de combat, boomerangs et autres fusils qui se manient tous d'une manière différente. Il existe également une foule d'armures ainsi que des tonnes d'accessoires susceptibles d'octroyer à notre héros des pouvoirs particuliers (marche sur l'eau, double saut, etc.).
Mon royaume pour une souris
Parfois hasardeuse sur PC, la maniabilité de Terraria devient vraiment délicate sur Xbox 360, et ce, en dépit de tous les efforts déployés par les développeurs pour rendre l'expérience plus agréable. Malgré les différents systèmes de ciblage, il est difficile d'interagir précisément avec les divers éléments du décor. Ces derniers sont beaucoup trop petits et l'absence de souris se fait très durement ressentir. Même avec la meilleure volonté du monde, creuser est un exercice fastidieux et construire une simple cabane demande pas mal de patience. Le curseur que l'on doit manipuler au stick droit est minuscule, notre rayon d'action est ridicule et la gestion des textures de fond destinées à remplir les espaces définis par nos murs est à revoir.
En ce qui concerne les combats un peu poussifs de la version d'origine, rien n'a été fait non plus pour favoriser le confort du joueur. Il est difficile d'affronter plusieurs ennemis simultanément et le maniement des armes est trop rigide. Aussi, on a vite fait de mourir bêtement en tapant dans le vide, ce qui, en mode Difficile, nous oblige à revenir sur le lieu de notre trépas pour récupérer notre matériel. Quand c'est possible évidemment, puisqu'il arrive parfois que notre tombe soit tellement éloignée de notre point de respawn qu'on doit se résoudre à tout abandonner. En coopération online, il y a moyen de se protéger les uns les autres, mais les affrontements restent toujours aussi chaotiques tant contre les hordes de mobs que certains boss.
En parlant d'interface, impossible de passer sous silence la médiocrité de l'inventaire et le manque d'ergonomie des menus censés nous permettre de crafter des centaines d'éléments. Mal fichus, mal présentés, ils sont tout sauf pratiques. Même avec une certaine expérience, les erreurs de navigation sont fréquentes et il n'est pas rare de fabriquer des objets par erreur, de jeter un objet dont on avait besoin ou de passer 2 minutes à chercher un ingrédient précis. Là encore, les défauts que l'on pouvait tolérer dans la première version parue en 2011 sur PC auraient dû être corrigés depuis belle lurette, et a fortiori avant que le soft sorte sur Xbox 360.
Des dizaines d'heures de jeu en perspective
Reste qu'en matière d'exploration et de contenu, Terraria s'en sort vraiment bien puisque toutes les mises à jour PC ainsi que quelques nouveautés (un boss, des familiers, etc...) sont inclues dans cette version. Entre l'étendu des mondes à parcourir, les centaines d'objets à crafter et les événements aléatoires (chute de météore, lune rousse, visite du Père Noël...) susceptibles de se produire de nuit comme de jour, il y a de quoi faire. Sous terre, sous l'eau, voire même dans les airs, le nombre et la variété des zones à visiter force le respect et l'appât du gain nous force régulièrement à prendre toujours plus de risques en nous enfonçant de plus en plus profondément sous terre ou en traversant des territoires infestés de monstres. Contrairement à Minecraft, notre personnage customisable dès le début de l'aventure évolue au fur et à mesure de sa progression pour devenir à terme un véritable héros que l'on se fera une joie de présenter à ses amis en multijoueurs. Sans ses contrôles bancals et ses menus mal optimisés, Terraria se serait donc sans peine montré aussi intéressant que sur PC. En l'état cependant, il vaut mieux l'essayer avant de l'acheter sur console afin d'être sûr de pouvoir se passer d'une souris et d'un clavier.
Points forts
- Personnage customisable
- Environnements variés
- Beaucoup de choses à crafter
- Nombreuses armes à essayer
- Boss et événements aléatoires
- Multijoueur online
Points faibles
- Contrôles au pad trop imprécis
- Menus chaotiques
- Mécanismes de construction perfectibles
- Combats inintéressants
Souffrant d'une ergonomie douteuse et de menus mal fichus, cette version Xbox 360 de Terraria n'en demeure pas moins impressionnante au niveau de son contenu et de sa durée de vie. Les fans d'exploration, d'aventure et de gestion à la Minecraft apprécieront sans doute ses mécanismes de jeu addictifs mais l'absence du clavier et de la souris se feront cruellement ressentir.