Malgré un effort louable pour vous faire entrer dans le treillis feuillu d'un sniper, le premier Ghost Warrior se traîne un paquet de casseroles peu compatibles avec la discrétion du tireur embusqué. Pour cette suite que personne ne réclamait vraiment, City Interactive tente une maladroite correction qui, en dépit d'un bon démarrage, se montre tout aussi faible.
Le meilleur moyen de décrire l'expérience que propose Sniper : Ghost Warrior 2, c'est de repenser aux missions « d'infiltration » et de Snipe présentes dans à peu près n'importe quel Call of Duty. Ces missions dans lesquelles on ne court pas vraiment de risques de se faire repérer et qui consistent à traverser une zone pour atteindre un point d'observation et faire le ménage sur une zone ennemie. Prenez cette formule, et faites-en un jeu complet, et voilà. Ghost Warrior 2 tente de prendre la forme d'un FPS couloir et mis en scène, faisant fi des fusillades de son aîné, qui n'avaient pas vraiment leur place dans un jeu dédié au snipe, mais qui ne propose aucun challenge d'infiltration réel. Le début de la campagne solo est pourtant assez prometteur dans son genre, laissant penser qu'avec la progression dans le jeu, on finira par connaître un vrai frisson à évoluer d'un point à un autre en évitant les patrouilles et atteindre son poste de tir... Et ben non.
Rail Sharp Shooter
Equipé d'un fusil et d'une arme de poing, tous deux à silencieux, le brave tireur d'élite que vous êtes traverse un long couloir fait de branches et de fougères, occasionnellement de murs, rencontrant çà et là un garde en faction que l'on pourra neutraliser à la main ou d'une balle. Parfois, on vous demandera de faire profil bas pour esquiver des patrouilles trop nombreuses mais surtout trop débiles pour vous repérer. Sans compter que la plupart du temps, un compagnon vous tient la main et vous dit quand avancer ou pas. Cette randonnée ayant pour but de vous conduire à la prochaine "zone à dégager". Il ne reste qu'à repérer les ennemis, quand on ne vous les indique pas directement sans rien demander et à faire preuve d'un peu de méthodologie. C'est d'ailleurs l'aspect séduisant du jeu au début. Evidemment, on commence par neutraliser les ennemis les plus en hauteur qui risqueraient de voir leurs camarades tomber, puis on attend le moment où un garde s'isole dans un coin, on shoote le prochain quand tout le monde lui tourne le dos avant de passer rapidement à celui qui s'approche. Et puis voilà, c'est terminé, on reprend son chemin et on file vers la prochaine zone.
Au pays des campeurs
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Pour tenter de rompre la monotonie, la campagne s'efforce de faire varier les situations, ici on servira de soutien à une équipe d'assaut, là on cherchera à se débarrasser des tireurs de la tristement célèbre Sniper Alley de Sarajevo. C'est un bel effort mais rien n'y fait, le jeu vire au mélange entre le puzzle-game et le rail-shooter à la jumelle. Il manque quelque chose de plus viscéral à l'expérience qui viendra gommer cette fadasse impression de faire du tir sur cibles mobiles. Et une bonne dose de challenge dans l'infiltration. Le seul moyen de relever un peu la sauce reste de jouer dans le mode Difficile qui supprime l'indicateur d'impact et oblige le joueur à évaluer l'influence de la distance et du vent sur son tir. Mais même comme ça, si on cherche à se faire un trip tireur d'élite, Ghost Warrior 2 fait bien pâle figure à côté d'un Sniper Elite V2. D'autant que malgré un aspect graphique décent, le titre ne manque pas de bugs, certains concernant les scripts de progression, allant du compagnon qui ne tire pas et vous oblige à rapidement descendre sa cible, à un tir intempestif qu'on ne comprend pas bien. Bugs rares certes, mais sur une campagne qui dure 5 heures, ça fait vite tache. Et ceux qui pensaient pouvoir se rattraper sur le mode multi resteront sur leur faim. Un seul et unique mode (match à mort) sur deux maps, réunissant une bande de joueurs qui, tous équipés d'un fusil de snipe, vont fatalement se planquer dans un coin et camper... Suuuuupppeeerrrr !
Points forts
- Quelques (rares) passages sympathiques
- Le moteur CryEngine 3 bien exploité pour un jeu budget
- La visée et la balistique en mode Hard
Points faibles
- La campagne bien courte
- La progression sur des rails sans aucun challenge
- L'enfilade de couloirs et de zones à nettoyer
- L'IA de Lemming
- Le multi dispensable et anémique
Second essai et second plantage pour Sniper : Ghost Warrior. Si l'idée d'un shooter axé arcade et dédié au snipe est séduisante, sa mise en pratique est encore loin d'être au point. La progression vers son poste de tir est une randonnée tristounette et les séances de snipe tiennent plus du puzzle-game simpliste que de l'exercice de tir méthodique et tactique. En bref, malgré un premier a priori encourageant, on finit très vite par s'ennuyer profondément, même en Hard.