Le catalogue de titres téléchargeables sur PlayStation Vita renferme quelques petites perles, comme cet intrigant Dokuro qui, pour un peu moins de 15 euros, risque de vous scotcher littéralement devant votre console. Si vous avez apprécié le croustillant Escape Plan, foncez sans hésiter !
Il était une fois un squelette stoïque nommé Dokuro (crâne en japonais) dont l'existence se bornait à accomplir la volonté de son maître, le Seigneur Noir. Jusqu'au jour où Dokuro s'éprit d'une malheureuse princesse enfermée dans une geôle du château et vouée à épouser le sinistre possesseur des lieux. N'écoutant que son courage, le brave petit squelette décida alors de jouer les anges gardiens en guidant la demoiselle à travers les pièges de la forteresse, alors même que celle-ci ne pouvait le voir. Fort heureusement, l'auteur de ce conte prit soin de donner à notre héros une fiole magique qu'il lui suffit de boire pour prendre temporairement l'apparence d'un prince charmant visible aux yeux de la princesse.
Forcément ému par cette histoire digne d'un conte de fées et servie par une réalisation inspirée des films de Tim Burton (L'Etrange Noël de Mr. Jack, Les Noces Funèbres...), le joueur se retrouve catapulté dans le corps squelettique de Dokuro avec le devoir de guider la jolie captive jusqu'à l'extérieur du château. Mais il réalise bien vite que cette princesse au petit pois dispose d'un QI flirtant avec le zéro absolu, cette dernière avançant droit devant elle à travers les niveaux, telle un Lemming ou une Yorda (ICO) pas très éveillée. Concrètement, la princesse fonce tête baissée dans tous les pièges et ne s'arrête que lorsque ses maigres possibilités physiques l'empêchent d'aller plus avant. Elle a donc quand même la présence d'esprit de s'arrêter devant un gouffre béant et de reculer de quelques pas lorsqu'un ennemi s'approche d'elle, mais il ne faudra pas lui en demander davantage.
Et c'est justement cela qui rend les choses intéressantes pour les joueurs que nous sommes, et les adeptes du sympathique Escape Plan ne manqueront pas de relever de nombreuses similitudes avec ce dernier. La progression repose ainsi entièrement sur le principe du « die & retry », à savoir que l'on meurt souvent le temps de comprendre comment franchir une zone, mais la fréquence élevée des checkpoints ne rend jamais le titre fastidieux. Sous sa forme squelettique, Dokuro est capable d'effectuer un double-saut et peut repousser ses adversaires avec l'os qui lui sert de matraque, sans toutefois pouvoir les éliminer. Une fois changé en prince, il peut occire ses ennemis de quelques coups de rapière bien placés mais aussi porter la princesse dans ses bras pour l'emmener en lieu sûr ou lui permettre de descendre les marches qui sont toujours un peu trop basses pour elle. Mais cette transformation est limitée dans le temps et les énigmes requièrent d'alterner très souvent entre ces deux formes, ce qui pimente constamment la traversée des niveaux.
S'ajoute à cela le pouvoir de la craie qui fait intervenir l'écran tactile de la console. En utilisant la craie blanche, le joueur peut tracer des liens entre certains objets, ce qui permet par exemple de balancer des caisses au bout d'une corde pour s'en servir de multiples façons. La craie rouge sert à relier des flammes émanant par exemple d'une torche jusqu'à un brandon éteint ou un baril explosif, créant ainsi une mèche qu'il suffit de tracer correctement à l'écran. Enfin, la craie bleue utilise toujours le même principe, mais cette fois avec de l'eau. A l'inverse, il est parfois nécessaire de passer son doigt sur l'écran tactile pour le débarrasser des fumées créées par certains ennemis dans le but de masquer complètement notre champ de vision. Tout ceci donne lieu à des stages très pertinents qui ont le mérite de se renouveler constamment, faisant également appel à un soupçon de plates-formes. Le titre comporte pas moins de 16 niveaux composés de 10 zones chacun, et on y revient volontiers pour tenter de mettre la main sur tous les bonus cachés. Difficile, donc, de trouver grand-chose à reprocher à ce titre qui compte sans aucun doute parmi les curiosités à ne pas manquer sur PlayStation Vita.
- Graphismes16/20
Un style graphique à la Tim Burton qui rappelle notamment L'Etrange Noël de Mr. Jack et Les Noces Funèbres. Le titre joue beaucoup sur les nuances de couleurs qui s'insinuent dans les décors dès qu'on change de forme, avec une prédominance de noir et blanc lorsqu'on contrôle le squelette.
- Jouabilité16/20
Les contrôles tactiles sont volontairement limités et servent principalement à recourir aux pouvoirs de la craie. Tout le reste peut se faire à l'aide des boutons et la dimension plates-formes complète habilement les nombreuses énigmes qui parsèment le jeu.
- Durée de vie16/20
Pour 14,99 euros, la durée de vie s'avère très honnête puisqu'on peut estimer de 10 à 12 heures le temps requis pour terminer les 16 niveaux du jeu. On y retourne d'ailleurs volontiers pour dénicher tous les bonus cachés.
- Bande son15/20
Le compositeur, Yasuhiro Kawasaki, est surtout connu pour avoir oeuvré sur Illusion of Time, et les musiques très particulières de Dokuro s'inscrivent totalement dans l'esprit du titre.
- Scénario14/20
On regrette que l'histoire n'évolue pas vraiment en cours de partie car le point de départ est excellent et très original.
Encore plus délectable qu'un Escape Plan, Dokuro fait partie des exclusivités PlayStation Vita à ne surtout pas manquer. Fort d'une ambiance sonore et visuelle très particulière, le titre réussit à nous scotcher en s'appuyant sur un cocktail plates-formes / réflexion détonant. Et puis le sort de cette pauvre princesse au QI de Lemming ne peut laisser aucun joueur indifférent !