Le free-to-play a le vent en poupe. Alors que de plus en plus d’éditeurs s’orientent vers ce modèle économique, Crytek entre à son tour dans la danse avec Warface. Ce FPS, qui arrive en Europe, fait déjà l’unanimité en Russie où il est déjà disponible, comptant pas moins de cinq millions de joueurs.
Alors que Crysis 3 est en magasins depuis une semaine, Crytek n'a même pas le temps de souffler, s'activant sur l'élaboration de son premier FPS multijoueur free-to-play : Warface. Un jeu qui sera l'occasion pour le développeur de lancer G-Face, une plate-forme communautaire de téléchargements, exclusivement dédiée aux créations « made in Crytek ».
D'entrée on le constate, Warface ne réinvente pas le genre, se contentant de respecter les standards des parties à plusieurs. Ainsi, on se retrouve devant du classique mais efficace, avec du PvE, du PvP et quatre classes jouables sur une vingtaine de cartes annoncées pour le lancement. En revanche, si l'on n'attendait rien de spécial au niveau du contenu, la qualité graphique affichée s'est révélée assez bluffante. D'une fluidité remarquable, d'une beauté impressionnante, le jeu épate, ce qui n'est guère étonnant lorsqu'on apprend que le titre tourne grâce au CryEngine 3. Pour rappel, Crysis 2 et 3, mais aussi d'autres itérations aux rendus somptueux utilisent ce moteur.
Côté jeu, nous avons pu jouer au PvP, mais surtout au PvE. Dans ce dernier mode, le but de la manœuvre du quatuor est simple : rallier le point d'extraction situé à quelques centaines de mètres. Le level design simplifiera la donne puisque, plus qu'un labyrinthe à ciel ouvert, les cartes essayées s'apparentent à de simples couloirs où il est impossible de se perdre. Une fois que chaque joueur a choisi sa classe, son arme principale et secondaire (des équipements plus puissants peuvent être achetés sur G-Face), le début des hostilités peut commencer. Si les premiers affrontements se déroulent sans heurts, le manque de créativité et d'agressivité de l'IA se fait rapidement ressentir. La plupart des ennemis - on dénoncera principalement les snipers - ne paraissent pas franchement concernés par notre présence, se contentant d'envoyer quelques salves ici et là. A part les boss et leur sulfateuse, l'opposition se révèle assez faible. Est-ce pour autant l'occasion de jouer les Rambo et de foncer dans le tas ? Vous pouvez toujours essayer… mais là, c'est pousser le bouchon un peu trop loin. Les ennemis, même s'ils donnent parfois l'impression d'être ailleurs, se réjouiront de vous truffer de plombs. D'où l'importance d'avancer ensemble, ce que Crytek a voulu mettre en avant dans le gameplay. Que ce soit pour relever un gars blessé, soigner un coéquipier qui vient de se prendre une rafale dans le buffet ou encore escalader un mur, le jeu en équipe reste la clé du succès. Sympathique, prenant et agréable à jouer, Warface séduit. Même si les combats paraissent souvent trop faciles, le challenge demeure. En revanche, l'un des points sur lesquels le développeur devrait revoir sa copie concerne le rééquilibrage entre le rifleman et le sniper. Trop souvent le tireur d'élite est obligé de se placer en première ligne pour « piquer » une cible à son compère dont la puissance et la distance de tir sont plus qu'exagérées. Hormis ces petits désagréments, Warface n'en demeure pas moins une excellente destination pour les amateurs de jeux de tir à la première personne. Avec des modes en pagaille, un arsenal conséquent, une performance visuelle boostée par un moteur qui n'a plus rien à prouver, le FPS de Crytek en a dans le ventre, dévoilant un fond et une forme bien supérieurs à d'autres jeux du genre qui eux, sont vendus au prix fort.
Un FPS de Crytek, ça ne se refuse pas, surtout s’il est gratuit. Et si le développeur prend le temps de régler certains détails, notamment celui d’une IA un peu trop tendre et d’un rifleman rendant la présence de sniper quasi inutile, Warface pourrait bien réaliser un énorme carton en Europe. Et mettre à mal les concurrents payants.